Dimanche 27
octobre 2013
En février, les marcheurs d'AMUR avaient visité l’exploitation de Laurent Chevalier, à la ferme de Bourdeau. Aujourd'hui, c'est la commercialisation du bétail qui intéressera le groupe grâce à la découverte de l'entreprise A. Beaucarnot,
mais auparavant, une petite randonnée s'impose
Rassemblement du cheptel à 14h15 sur le parking de l’entreprise
Beaucarnot à Saint Symphorien : 26 belles bêtes, dont 3 petits, Antoine,
Arnaud et Ewan qui fêtera ses 4 ans le 25 décembre !
Après une pensée compatissante pour notre bouvier-président
cloué au lit par la fièvre du dimanche après-midi, nous partons sous un ciel
tourmenté, décoiffés par de fortes rafales de vent d’ouest. Direction le pont
sur la Brume et le hameau de Creuzille. Le troupeau avance à l’égrenée jusqu’au
lieu-dit l’Usine, où se tenait jadis une entreprise de teinture de bois de
châtaignier, puis continue sur la route des Collins, avant de prendre à gauche
le sentier qui grimpe dans une belle forêt de feuillus . Chemin faisant,
ça peine, ça ahane, ça discute champignons, ça guette la girolle tardive. La côte est raide, le troupeau souffre et
s’essouffle mais ne renonce pas. Enfin, on va pouvoir récupérer : on
redescend vers le vallon de Vaux. Les sapins succèdent aux châtaigniers et
c’est le chemin de débardage qui va avec. Les sabots fliquent-flaquent dans
l’eau boueuse, glissent et dérapent dans la gadoue, s’enfoncent dans les
ornières. Pas pour trop longtemps, fort heureusement. Nous arrivons sur la
petite route de Vaux et rejoignons Hauterive.
Il nous suffit de passer le pont sur la Brume, traverser la route pour
remonter sur l’autre versant de la vallée.
Nous laissons le lieu-dit des Riaux* sur notre droite.
Nous laissons le lieu-dit des Riaux* sur notre droite.
* A.Dessertenne :
« Quelques années seulement après la Révolution, l’ingénieur
Joseph-François de Champeaux découvre près de Saint-Symphorien une étrange
pierre à paillettes jaunes surnommée « arbre d’or » par les paysans [Images de S&L, n° 24, 1974].
Un demi-siècle après, cette
roche, en fait un minerai d’uranium, reçoit le nom d’autunite. Quelques
décennies plus tard, de nouveaux filons sont découverts au pied de la montagne
de Bourdeau.
Mais il faut attendre la
découverte du radium (1898) pour que le minerai attire de nouveau l’attention,
et qu’un forage soit entrepris au hameau des Riaux en 1905 par le géologue
Hippolyte Marlot, tandis que tout près de là, le projet d’exploitation de la
source thermale chaude de Grisy, ne survivra pas à la Grande Guerre.
L’exploitation de la mine des
Riaux, tentée à deux reprises après la Seconde Guerre mondiale, ne s’avérant
pas économiquement rentable, sera définitivement abandonnée. »
On a une pensée émue pour cette femme des Riaux qui avait pour
habitude de s’asseoir sur cette grosse pierre cachée dans la bouchure, baptisée
« Les fesses de la dinde » par les gens du pays.
De la Croix d’Eguilly, il nous suffit de redescendre vers la
vallée. Un beau troupeau de charolaises s’attroupent et nous observent avec
curiosité. Bien évidemment, nous leur rendons la pareille.
Et comme tous les albums d’Astérix, la journée s’achève par le
banquet traditionnel : boissons et gâteaux à gogo !
André Beaucarnot, dit le Titi, est à la tête d’une PME familiale qui emploie une douzaine de salariés et s’étend sur 1ha de bâtiments et 17ha de terrain où transitent les animaux . En effet, le centre d’allotement peut être comparé à une gare de triage où le bétail ne fait que passer : les bovins issus de différentes exploitations d’élevage pour la plupart de la région, sont regroupés par lots suivant certains critères ( race, poids, âge,…) et selon leur destination future, puis ils sont transportés par camion vers des marchés, abattoirs, lieux d’engraissement en France ou dans l’UE, notamment en Italie.
L’enseigne Leclerc est l’un des principaux clients de l’entreprise Beaucarnot.
Chaque animal a une carte d’identité scrupuleusement renseignée, traçabilité oblige. Les règles sanitaires (visites vétérinaires, désinfection, nettoyage des locaux et camions) et les conditions de transport sont très strictes et surveillées de près par des contrôles fréquents.
Comment reconnaître une vache prometteuse ?
Pour terminer cette visite, Titi fait entrer solennellement, dans le couloir qui mène au pesage, une belle vache de 708 kilos, et nous sommes tous au « cul » de la belle comme de vrais maquignons, pour l’écouter nous expliquer que son métier consiste également à projeter l’image de ce bovin dans 4 mois, donc de prévoir sa croissance en examinant certaines parties de son corps :
La peau doit être souple pour être extensible et permettre le développement de la viande, la bouche large pour ingérer une plus grande quantité d’herbe, l’os à l’attache de la queue bien incurvé, etc etc …. Sans oublier la longueur des oreilles et la fraîcheur des narines !
Texte : Catherine
Photos : Louise
Texte : Catherine
Photos : Louise