Dans les bois de Saint Emiland.


C’est une balade paisible tout à fait adaptée au style de nos marches douces, sans beaucoup de dénivelé. Elle permet de découvrir les environs immédiats du village de St Emiland peuplé de 348 habitants répartis sur 24 km2, (D= 15 hbts au km2)

En ce jeudi d’Ascension, nous sommes 23 mais d’ascension, il n’y en aura guère puisque le dénivelé est donné pour 61 m.

Le bourg abrite une église dont le chœur s’est inspiré de l’art roman de la cathédrale d’Autun. Le village s’appelait Saint-Jean-de-Luze au Moyen-âge et son église est toujours dédiée à Saint-Jean. Le chœur et le portail sont encore romans, bien que les chapelles latérales soient du 16e siècle et la nef a été remaniée et agrandie au 19e siècle. Le clocher, d’allure fortifié s’élève sur le chœur. Le portail simple a une voussure retombant sur deux colonnes avec chapiteaux de feuilles. L’édifice étant fermé, nous ne pouvons pas en visiter l’intérieur. Les reliques de saint Emilien qui, selon la légende locale, aurait été tué par les Sarrasins au 8e siècle y sont conservées.

D’après la légende, Saint-Emilien, Evêque de Nantes au VIIIème siècle aurait perdu la vie à cet endroit alors qu’il combattait les troupes sarrasines. Une source aurait jailli miraculeusement. Plus tard, on attribua au Saint, miracles, faveurs et guérisons. Une procession avait lieu chaque année le 22 août et le pèlerinage à la source attirait de nombreux fidèle pour les bienfaits et vertus surnaturelles de l’eau de la fontaine. Aujourd’hui encore, une messe est célébrée ici, au cœur de la forêt communale, chaque année le dernier dimanche d’août. (Sources : Communauté de Commune Autour du Couchois).

La fontaine était autrefois un lieu de pèlerinage païen, on pouvait soigner toutes sortes de maladies grâce à l’eau miraculeuse de la source. Stérilité, problème oculaire, douleur lombaire, parfois le malade ne se déplaçait pas, quelqu’un venait pour lui, trempait le linge dans la fontaine puis le remettait au malade par la suite.

Nous montons en pente douce jusqu’au hameau de la Madeleine après avoir traversé la route nationale que nous longeons prudemment sur un peu plus de cent mètres. Elle recouvrirait la Via Agrippa. La portion, jusqu’à Autun, est encore nettement visible sous la RD 978, formée d’une ligne brisée évitant les accidents du terrain, par Saint-Emiland, le Pont d’Argent, Pont de Charbonnière, la Vieille Route, avant de descendre le plateau d’Antully par une rampe étroite mais rectiligne.

Nous arrivons à la fontaine décrite précédemment. Ce sera notre première halte. L’espace circulaire est entouré de conifères importants. L’eau au débit irrégulier sort d’une fontaine aménagée dans les rochers.

Nous nous rendons ensuite à la pierre Guénachère, appelée aussi couramment la pierre de Saint Emiland ou bien même la pierre aux pains. En effet, une légende raconte que dans un temps de très dure famine dans ce secteur de la Saône et Loire, après avoir déploré la mort de nombreux villageois, les habitants de Saint Emiland se rendirent à la fontaine afin d’implorer Dieu et de faire exaucer leurs prières. Après quelques heures de lamentation, une pluie divine s’enclencha, non pas par des gouttes d’eau, mais par du bon pain chaud. Au total, plus d’une centaine de pains. Les villageois se mirent à danser en plein milieu du bois et remercièrent le ciel pour cette bonté. La légende raconte que par la suite, les villageois ont amassé le restant de pain et récolté les miettes afin de faire un tas. Ce tas se transforma alors en pierre pour former ce gros rocher, dont le cercle représente la couronne. D’autres pensent que la pierre servait au sabbat des sorciers ou bien que le cercle gravé sur la pierre représente le sein d’une géante.

En réalité, la pierre serait le témoin d’une ancienne pratique utilisant les rochers de la forêt pour en extraire les pierres de meules. Il est vrai qu’une meule garde la forme d’un pain campagnard bien rond.

Entre la pierre Guénachère et la fontaine miraculeuse, au bord du ruisseau, on trouve un panneau indiquant une pierre du sacrifice. Chacun de nous y va de son hypothèse sur la nature du sacrifice : je vous laisse imaginer les suggestions.

Après une descente raisonnable, nous arrivons au barrage du Pont du Roi. La retenue submerge un ancien vallon sur plusieurs kilomètres. Elle est exploitée par le Conseil Général de Saône-et-Loire et est gérée par la Compagnie Générale des Eaux.

Le barrage forme une retenue de 68 hectares  pour un volume de 4 000 000 m³. Il a été récemment restauré et alimente une vaste zone en eau potable suite à différents raccordements de réseaux.

La retenue principalement alimentée par le ruisseau du Pont Allard, mais aussi par le ruisseau du Pont d'Argent, le ruisseau de la Charbonnière et le Ruisseau de Taupe-Vieille draine un bassin versant de 45 km².

Nous longeons cette étendue paisible bordée d’arbres pour revenir au village.

Nous terminons par la visite de l’oratoire gothique implanté au cœur du cimetière.



Le calvaire du bourg

Nénuphars sur l'étang de St Emiland

Iris jaunes


Reflets






La fontaine miraculeuse.



La Pierre de sacrifices

La Pierre Guénachère

Au bord du barrage du Pont du Roi

L'oratoire au centre du cimetière.

Boîte aux lettres originale.

Neuf attablés au Lavoir des Neuf Fontaines.






























































Samedi 18 mai...
Trois véhicules-le premier venant de Perrecy les Forges, le deuxième du Creusot, le troisième de Marmagne- se garent près du château Pontus de Tyard à Bissy sur Fley.
Quatre hommes et cinq femmes en descendent, se saluent, chaussent leurs godillots, endossent leurs pique-niques et leurs gourdes.
10 heures, ils se mettent en marche guidés par un nommé Jacques L.
Ils parcourent 13,6 km en passant par Fley, la Vierge de Saint Vallerin et les pelouses calcicoles de la Côte Chalonnaise, les Ministres, la Croix de Coutre, le susdit Lavoir, le hameau de Rimont et le moulin de l'Etang avant de rejoindre les trois voitures sur le parking. 
A noter qu'aux environs de 13 heures, les neuf s'attablent près du lavoir des Neuf Fontaines, font un sort à leur casse croûte et prennent la pose, bien groupés et tout sourire pour une photo.
A noter également de belles maisons et murs en pierres sèches et, au bord des chemins parcourus et dans les prés, des orchis, des raiponces, des hélianthèmes, des véroniques, des silènes, des stellaires, des dames de onze heures, des coquelicots, des iris, des valérianes, de la sauge des prés et bien d'autres.
 A noter aussi (et même à marquer d'une pierre blanche) que ce 18 mai, les neuf n'ont pas pris plus de calories qu'ils n'en ont perdues puisque, hormis un délicieux jus de pomme maison, des trois coffres aucun gâteau n'est sorti.
Pour conclure, journée parfaitement réussie. Jacques, merci.
Le saviez-vous ?
« Fley est une petite commune rurale de 250 habitants (population   rurbaine qui travaille dans les agglomérations de Chalon ou de Creusot-Montceau et de nombreux retraités de la ville ou des champs) constituée de deux sites distincts et distants de près de 2 km : le Bourg et le hameau de Rimont, au cœur de la Bourgogne du Sud, dans la Communauté de Communes du Sud de la Côte Chalonnaise
Le Bourg, partie la plus ancienne, s’est créé sur l’emplacement d’une villa romaine proche de la voie qui permettait de se rendre de Tournus à Autun. A cet endroit, la voie suit la courbe de niveau, rompant avec la ligne droite en effectuant un "flexus" en latin, une explication plausible au nom de notre commune.
Le hameau de Rimont a été bâti par les moines de la grande abbaye cistercienne de la Ferté au XIIème pour cultiver la vigne, produisant leur vin de messe au lieu-dit « les gariaudes ».
A la trentaine de petits paysans des années cinquante ont succédé quatre exploitants à temps plein sur de grands espaces et quelques coopérateurs de la cave de Genouilly. N'oublions pas la Communauté Saint Jean de Notre Dame de Rimont qui a succédé au petit séminaire du diocèse dans des imposants bâtiments du XIXème autour d’une église néo-gothique.
A Fley et aux alentours se trouvent des trésors architecturaux : châteaux féodaux ou classiques, églises et chapelles romanes, lavoirs en pierre, cadoles, maisons vigneronnes et fermes du XVIII°. » Source : site officiel de Bissy sur Fley
Rimont est un hameau de la commune de Fley, bâti par les moines de l’abbaye cistercienne de la Ferté-sur-Grosne, au XIIème siècle. La Chapelle St Pierre date des environs de 1150, elle dépendait sous l’Ancien Régime, des Etats du Chalonnais. Elle était rattachée à la seigneurie de Bissy-sur-Fley et à l’évêché de Chalon. Le petit séminaire du diocèse d’Autun, Notre Dame de Rimont  a été créé en 1871 ; les bâtiments furent terminés en 1875. Il a formé des générations de futurs prêtres, accueillant 200 internes et une vingtaine de professeurs. Il comprenait cuisines, vaste réfectoire, 7 dortoirs de 30 lits, un laboratoire de physique-chimie, trois grandes salles d’études et une grande chapelle néo-gothique, qui avait été achevée en 1863 et qui a été restaurée en 1966. Seuls les 24 vitraux du XIXème siècle de Claudius Lavergne ont été conservés, représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament et de la vie des saints. Tout le décor du XIXème a été dégagé vers 1990, pour laisser voir les pierres apparentes d’une grande sobriété.
Le séminaire ferma en 1978. Les bâtiments sont occupés depuis 1982 par une congrégation de fondation récente, les Frères de la Communauté Saint-Jean, créée en 1975 à Fribourg, en Suisse.  Source : http://www.pastourisme71.com/fiches_eglises_a_imprimer/Rimont.pdf
Le Lavoir des 9 Fontaines : oeuvre de l'architecte François Sire. Les arcades rappellent le travail de Dulac qui avait fait un avant- projet pour ce même lavoir.
Croix des Coutres, hameau de Fley, en bois, emboîtée dans une grande pierre plate « Bien avant la Révolution et longtemps après, alors qu’on coupait la moisson à la faucille, plusieurs personnes se rassemblaient dans le même champ sur un front de largeur et lorsqu’un moissonneur trouvait la petite croix qui avait été plantée dans le champ le jour des Rogations, il s’arrêtait et, selon le rituel, s’adressant aux autres moissonneurs, il récitait cette litanie : « Royos sur Royos, (= Royaume sur Royaume, le Royaume de Dieu sur le Royaume de France) nous vous avertissons que nous avons trevé la Sainte-Crouet. » Alors, tous les moissonneurs quittaient leur chapeau et, debout, se recueillaient puis, ensemble, récitaient une prière. Cette coutume subsista jusqu’après la seconde guerre mondiale. » Les processions des Rogations se déroulaient les trois jours avant l’Ascension. On se rassemblait devant l’église, on allait un jour à la croix des Coutres, le second, à la croix de la Molière, le 3e , à la croix des 9 fontaines, puis on revenait par les Boulouzes, en priant et chantant, pour attirer sur les récoltes la bénédiction divine. La croix a été victime des intempéries, vers 1940. Son socle a été redécouvert en 1994 et une nouvelle croix en bois a été érigée en 1995 à l’initiative des membres de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine et de Protection de l’Environnement de Fley (ASPE). Elle a été alors bénie par Mr l’Abbé Binon.
Et pour en savoir plus sur les pelouses calcicoles :