Une étape marquante dans l'existence d'AMUR

Il aura fallu quatre ans pour que le Sentier de Découvertes de La Louvetière devienne opérationnel. Samedi,  en présence de la Sous-Préfète et du Député, il voyait le jour officiellement.
Le ciel redevenu clément permettait de suivre le programme envisagé, d'abord une promenade d'une heure trente pour découvrir six des sept panneaux d'information jalonnant le parcours ainsi que la signalétique directionnelle ensuite une partie officielle pour expliquer la démarche puis, pour conclure, la traditionnelle petite collation.

 Jean explique les critères qui ont guidé la conception des panneaux.
 Le panneau de départ
 Cette coupe "sécuritaire" a valu au Maire quelques remarques piquantes 
 Brigitte et Jacques ont commenté le premier panneau didactique
La Sous-Préfète a été intéressée par la technique d'acheminement de l'eau jusqu'au Creusot
 Conciliabule champêtre entre la Sous-Préfète et le Conseiller Départemental par ailleurs adhérent d'AMUR.
 Panneau consacré à la géologie et à la faune
 Bruno, Président de l'association de chasse parle des animaux qui fréquentent les lieux
 Le site a conservé par endroits un aspect très sauvage
 Le relief est bien marqué
 Un fléchage personnalisé
 Martine teste la douceur de la mousse
 Les noms des lieux dits sont rappelés
 Le ruisseau de la papeterie
Les arbres remarquables sont identifiés
 Noël constate l'efficacité de son travail de défricheur.
 Le panneau sur l'évolution du site au cours du siècle précédent
 Un arbre têtard qui a maintenant valeur de curiosité
 Pour s'égarer, il faut être plutôt distrait.

Les arbres morts sont des lieux de vie importante.
Ecosystème d'un arbre mort
Brigitte a dû se gendarmer pour que le ruisseau ne soit pas détourné. La flore des lieux humides n'aurait pas survécu. Les bécasses fréquentent le bois par périodes.
La descente est glissante par temps de pluie.
Daniel aurait volontiers passé un sécateur aux officiels plutôt que des ciseaux.
Quel avenir pour les petits morceaux de ruban ?
 C'est tout un savoir-faire.
 Le Maire cravaté. Ce n'était pas le cas quand il a participé au ratissage du sentier.
 Daniel a décidé d'être long pour faire languir les gourmands.
 Les officiels ont renchéri.
Quand Est-ce qu'ils vont se taire ?
 Enfin, on peut se désaltérer !
 Martine 39 avait bien fait les choses
 Jef a posé la cravate.
 Nous étions nombreux.
Les marcheurs avaient reçu du renfort.
 


Photos de Geneviève
 
La faune locale s'est intéressée à notre projet.
 
 « Ça a commencé il y a environ seize saisons  comme on dit chez nous, à la Louvetière - chez eux, il paraît qu’ils disent quatre « ans » – bref, au début, ils ont été assez discrets, pas plus que les cinq pétales de l’oxalide petite oseille. C’est Pouillot Véloce qui les a vus le premier et qui nous a alertés. On ne s’est  pas vraiment affolés, mais on s’est quand même dissimulés prestement pour les observer, qui sous une girolle, qui dans la trogne d’un arbre têtard, qui dans un terrier de blaireau ou dans le chaos de gneiss près du torrent. C’est qu’on ne manque pas de cachettes chez nous, à la Louvetière…
Ils produisaient des sons étranges qui pouvaient faire penser à un langage, mais aucun d’entre nous n’a pu traduire ce qu’ils  disaient, tout au moins lors de leurs premières visites. Ils avançaient lentement sur leurs grandes pattes, s’arrêtaient souvent, regardaient en l’air, par  terre, autour d’eux comme s’ils cherchaient quelque chose. Allez savoir quoi !
Ils sont revenus à plusieurs reprises, parfois par deux, ou plus nombreux, parfois on n’en voyait qu’un, à des saisons différentes – nous sommes nombreux l’hiver à ne pas mettre le nez dehors, chez nous, à la Louvetière, mais Goupil Renard, lui, ne craint pas le froid et les a observés sans relâche…
Ils sont revenus souvent donc, jamais la nuit toutefois,  et toujours le même babillage incompréhensible pour la plupart d’entre nous sauf pour Goupil Renard, qui  a réussi à décrypter leur langage au fil du temps, toujours les mêmes gestes, les mêmes pas sur leurs longues pattes…
On a fini par s’habituer aux visites de ces étranges énergumènes - qu’on a fini par appeler les Grandes Pattes - aucun d’entre eux  n’ayant jamais manifesté la moindre animosité. Ils nous ont même bien amusés, le matin où ils sont arrivés avec des râteaux  et des  balais et qu’ils ont fait de grands moulinets avec leurs pattes avant pour marquer leur sente !
 Et qu’est-ce qu’on a ri le jour où l’un d’entre eux, un très grand, s’est pointé avec une  boîte  en bandoulière, une râpe, un pinceau  et un liquide jaune dont il a badigeonné certains troncs de nos arbres ! Il a passé un temps fou à tracer des traits par ci, par là. Allez savoir pourquoi ! On en rit encore !
On a commencé à vraiment se poser des questions quand ils sont arrivés avec des outils et des  pancartes sur lesquelles on voit la trogne de certains d’entre nous  et qu’ils les ont plantées le long de leur sente ! Soit dit en passant, nous, les indigènes de la Louvetière, on marque notre territoire d’une façon beaucoup moins voyante mais bien plus odorante !
On a fait une assemblée générale extraordinaire pour en parler. Après une nuit de débat animé, on a fini par décider de ne rien décider et de voir venir.
Et on les a vus venir, en très grand nombre cette fois, pas plus tard que le 13 juin, comme s’ils avaient répondu à un mystérieux appel. Et d’après ce qu’on a pu en juger, il y avait du beau monde !
Ils ont commencé par se rassembler à l’orée du bois, autour d’un  panneau  et l’un deux, aux poils bien blancs, a fait un discours, puis ils sont tous partis en file indienne et ont suivi les traces jaunes. Ils se sont arrêtés régulièrement et regroupés autour  de leurs savants pour les écouter, ils ont regardé les mousses, les arbres, nos traces dans la boue…
Pouillot Véloce les a épiés discrètement jusqu’à une clairière. Là, deux Grandes Pattes de petite taille ont tendu un ruban bleu blanc rouge qu’une très Grande Patte (apparemment éminente) a coupé en morceaux qu’elle a distribués  à l’assistance. Allez savoir pourquoi !
Ceux qui semblaient être des Grandes Pattes de premier choix ont ensuite pris la parole un long moment…
Avant de quitter les lieux, ils ont bu et mangé ce que leur mère nourricière avait préparé pour eux. Quelle étrange coutume ! Chez nous, les indigènes de la Louvetière, on ne compte sur personne pour se nourrir, c’est chacun pour soi dès le plus jeune âge !
Et maintenant, que vont-ils faire ? C’est la question qu’on se pose, chez nous, à la Louvetière…
Article rédigé en langue des Bois par le collectif de l’AMIL,  AMicale des Indigènes de la Louvetière.
Article paru dans le Blaireau Info.
Traduction en langue Grandes Pattes de Goupil Renard.
Et c'est Catherine qui est tombé sur ce numéro de Blaireau Info en cherchant des girolles.

Discours de présentation du projet lors de l'inauguration

1 / Il est toujours agréable de se sentir reconnu mais cette marque de confiance de la Municipalité à notre égard était-elle justifiée ? Serions-nous à même de mener à son terme la tâche proposée, à savoir la réalisation d’un circuit de Découvertes dans la forêt de la Louvetière ? Notre acceptation méritait réflexion

 2 / Nous nous sommes posé 3 questions
Nos statuts étaient-ils compatibles avec ce projet ? Le Territoire présentait-il un intérêt suffisant ? Avions-nous la capacité de concrétiser ce projet ?

3 / La réalisation de ce circuit répondait tout à fait aux objectifs de L’article 1 de nos statuts puisqu’ils se fixaient la pratique de la randonnée sous toutes ses formes non motorisées, l’entretien et le balisage des sentiers de promenades, le soutien de toute activité permettant le développement du tourisme vert et la protection de l'environnement alors que l’article 2 nous autorisait à créer des outils pour faire la promotion de la randonnée, de l'environnement, du tourisme et, en général, de toutes les initiatives propres à la revitalisation du secteur concerné sur un plan humain, culturel, sportif et économique. Nous étions donc rassurés sur ce point

4 / Le territoire méritait-il un intérêt particulier ?
Il se situe dans la Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de Montjeu :ZNIEFF
Une étude du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement de l’Autunois Morvan avait été réalisée lors de l’acquisition de la forêt par la Commune et elle soulignait l’intérêt de ce site. 
Des techniciens de la  Direction régionale de l'environnement s’étaient également montrés convaincus par la richesse du lieu.
La Société d’Histoire Naturelle du Creusot a relevé 166 espèces de plantes.
Nous avons complété cette étude par la rencontre d’ornithologues amateurs, de la société de chasse locale, d’habitants âgés et natifs du site et la consultation de documents dont l’ancien cadastre.
Nous avons effectué des visites répétées avec les élus municipaux pour faire une synthèse de ces richesses.

5 / Etions-nous à même de mener ce projet ?
Nous sommes une association aux compétences très variées avec des adhérents aux vécus professionnels présents ou passés riches et différents,
Beaucoup d’entre nous sont impliqués dans d’autres associations pour pratiquer des loisirs culturels, manuels, artistiques ou pour s’engager dans des activités à but social ou solidaire.
Nous avons eu ou avons encore des responsabilités associatives du local au national, des mandats électifs municipaux, intercommunaux, de Pays, même départementaux pour l’un d’entre nous
Nous avons déjà conduit des projets importants au niveau de notre association (par exemple la mise en place d’œuvres d’art sur le territoire, la création de circuits agréés, l’élaboration de supports touristiques, le montage de dossiers type CNDS ou européens.

6 / Confortés par les enseignements de cette analyse complète, nous avons souhaité relever le défi.
Nous avons mis en place 4 ateliers chapeautés par un responsable :
o   Travail sur l’entretien et le balisage du sentier
o   Recherche d’informations et d’illustrations avec l’aide de partenaires (Bourgogne-Nature-Environnement, Société d’Histoire Naturelle du Creusot, société de chasse locale, habitants riverains, compétences au sein du club…)
o   Travail sur l’esthétique.
o   Montage de dossiers de financement. 

7 / Le projet comporte 3 volets
·        La réalisation de 7 panneaux présentant la flore avec des exemples de plantes acidophiles ou de zones humides, la description de lichens et de mousses, l’étude de l’écosystème d’un arbre mort, la mise en valeur de la faune (mammifères et oiseaux)
La géologie du site a été mentionnée. L’évolution sociologique, économique, paysagère du territoire au cours du siècle passé ne nous a pas échappé. Il fallait signaler le captage des eaux pour Le Creusot et quelques anecdotes sur les occupants du château de Montjeu. La toponymie des lieux-dits n’a pas été oubliée. Le panneau de départ fournit des informations utiles.
·        Le deuxième volet concerne le recensement d’une quinzaine d’essences arboricoles ou arbustives matérialisées par des panneaux.
·        Le troisième consiste en une signalétique directionnelle avec flèches personnalisées et nomenclature des lieux-dits
·        2 panneaux routiers rabattent les visiteurs sur le panneau de départ à partir de la D 120

8 / Citons nos partenaires : Bourgogne Nature Environnement qui nous a autorisé à puiser dans son recueil de photos, la SHNC pour ses conseils éclairés, l’amicale des chasseurs de Broye en matière de faune et de partage intelligent du territoire sur l’année, la commune de Broye pour son écoute, la mise à disposition de ses employés et de ses moyens de diffusion, des habitants qui nous ont fait part de leurs souvenirs.

9 / Notre financement s’est fait en 2 temps
Des dossiers de demandes de subventions ont été déposés d’abord auprès de 2 organismes : La Communauté de Communes Arroux-Mesvrin, le Conseil Général.
Puis, suite à une rencontre informelle suivie 2 mois plus tard d’un entretien très ouvert, le Sous-Préfet d’Autun nous a conseillé de solliciter le Député ce que nous fîmes, bien entendu.
Quelques mois plus tard, nous avons la surprise agréable, inespérée mais un peu déstabilisante de nous voir attribuer une aide conséquente grâce à la réserve parlementaire du député via le Ministère de l’Ecologie.
Déstabilisante parce que nous avons eu à reconsidérer notre projet non pas sur le fond mais sur la forme en développant d’une manière plus professionnelle l’aspect esthétique et la promotion. 

La Commune de Broye est régulièrement associée à notre travail et nous promet son aide en matériel  et en personnel dans la mesure de ses possibilités. 

Nos financeurs ont été le Conseil Général à 50% dans un premier temps puis à 25% au final. La CCAM nous a attribué un héritage qui représente 15% du projet définitif, l’Etat  nous aura aidés à 35%.

Notre apport personnel est de 25% atteints par des aides au fonctionnement du défunt OISAM, des partenariats avec des communes sur des réalisations d’entretien, de balisage, de conseils. Enfin nous avons une manifestation phare conjointement avec le Comité des Fêtes de Broye et une association de cuisiniers de collectivité  sous forme d’une randonnée gourmande. La CCGAM aide également les sports de nature.

Le montant de l’action représente plus de 14 000 € auxquels s’ajoutera la création du site internet, à notre charge.

10 / Nous avons travaillé avec seulement 3 professionnels
Pas à Pas Communication du Creusot  a été notre interlocuteur principal très à notre écoute, acceptant le débat, se rendant sur le terrain. L’Entreprise Dominique Rousseau de La Chapelle sous Uchon a eu la tâche difficile de poser la signalétique dans des endroits peu accessibles. Isosign a conçu les 2 panneaux routiers.

10 / L’augmentation de notre budget aura permis de soigner la promotion et le suivi du site.
Nous avons la possibilité de diffuser 2000 dépliants. Nous avons créé 200 fiches-guides du circuit à inclure dans notre pochette de 13 circuits
Nous avons actualisé le contenu des plaques de départ de nos circuits insérées dans les torques monumentaux en bronze  réalisés par l’ex Lycée Lavoisier
Nous réfléchissons à un site internet.

Bourgogne nature environnement souhaite communiquer nos travaux dans Bourgogne Nature Junior
Daniel Daunot, Maire de la Petite Verrière a réalisé une carte postale de notre circuit de Découvertes tirée à 300 exemplaires qui sera suivie en été d’une publication dans le JSL.
Nous allons informer les O.T., les gîtes, les restaurants, etc 
Un Contact est envisagé avec l’Education Nationale,

11 / ce qui nous permet d’espérer toucher un public varié
La population locale, des clubs de randonnées, des vacanciers et des touristes, la population scolaire, des associations s’intéressant à la nature, etc.

12 / Nous sommes conscients et ce sera notre conclusion, que cette réalisation n’est pas une fin en soi.
La durée de vie de ces panneaux est limitée, 10 ans maximum. Nous pourrions, ou plutôt nos successeurs, envisager des bornes orientant vers le site internet à condition que la couverture téléphonique soit à la hauteur.
Nous souhaitons la mise en place de rencontres régulières de tous les usagers de cette forêt pour le respect, la qualité et la sérénité de ce site dans le cadre d’une utilisation raisonnée, raisonnable et durable. La rédaction d’une convention avec la Municipalité est capitale  pour que soit perpétué l’état d’esprit qui nous anime.

 Ce circuit est modulable. Il pourra être tour à tour ludique, artistique, didactique, thérapeutique, sportif, etc et nous comptons sur nos réseaux pour qu’il soit tout cela.  

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