Après-midi à La Perle du Morvan

La perspective de piétiner ce bijou n'a attiré qu'une douzaine d'Amuriens, des projets dominicaux divers prévus de longue date concurrençant notre randonnée. Dommage pour ceux qui n'ont pu profiter de ce doux premier dimanche d'automne.
Nous ne nous attardons pas près des rochers du Carnaval archi-connus et reconnus pour dévaler le chemin du facteur, un sentier que nous devrons débroussailler avant le printemps. Les lacets ouverts pour éviter une érosion trop brutale  sont coupés par des raccourcis empruntés par les plus habiles.
Cette mise en jambes sera le prélude à une longue descente qui nous conduira à l'étang de la Bise.



Auparavant, nous côtoyons le chaos de la Motte, seul bloc granitique qui retiendra notre attention aujourd'hui.


 Nous restons insensibles à l'offre de Bernadette qui nous propose un café ; peut-être qu'à la fin de la marche nous aurions craqué pour cette invitation dans le cadre enchanteur de l'Uchonette.




Nous faisons une halte à proximité de l'église actuelle construite sur le rocher dont le sol est en pente ascendante. Elle possédait 12 magnifiques statues dont 6 en bois polychrome volées en 1973. Ces statues, cachées par les habitants, avaient échappé au pillage sous la Révolution de 17989. L'édifice est l'ancienne chapelle du château bâti avant le XIIème siècle et dont il ne reste qu'un pan de mur. Cette forteresse a été ruinée et incendiée pendant la guerre de Cent Ans et n'a jamais été reconstruite.
A 100 m en contrebas se trouve l'oratoire de Belle Croix. Cet édicule servait à protéger des intempéries l'autel où le prêtre célébrait la messe lors des pèlerinages auxquels participait une foule considérable. Elle venait implorer la miséricorde divine face à ce fléau qu'était la peste. St Roch et St Sébastien dont les deux sanctuaires d'Uchon étaient réputés détenir des reliques  étaient invoqués pour éviter les terribles épidémies.
Cette halte est également l'occasion d'évoquer le peintre Louis Charlot né à Cussy en Morvan, venu à Uchon en 1902 puis y séjournant à partir de 1904. Nombre de ces tableaux apportent un témoignage sur les habitants et les paysages d'Uchon concernant la première moitié du vingtième siècle.


 
Une fleur de chèvrefeuille n'a pas succombé à la canicule de l'été mais elle est bien seule au milieu des broussailles qui dissimulent une maison  au toit d'ardoises.
 

De passage à la Gravetière, nous n'emprunterons pas les marches moussues d'un escalier rustique.




Nous reprenons notre descente pour atteindre le hameau des Theurets, havre de paix d'ordinaire, mais aujourd'hui, un malotru motorisé nous double puis nous croise et nous redouble cette fois escorté de deux autres pignoufs dans un vacarme assourdissant et une odeur nauséabonde. Nous restons dignes mais nos narines délicates se sont détournées avec horreur sur une bonne centaine de mètres pour ne pas se laisser offusquer par de tels relents (c'est un plagiat inspiré, en moins bien, d'une phrase de Proust !)

Cette succession de descentes cause les plus vives inquiétudes à ceux d'entre nous qu'épouvantent les montées.
Et montée il y a. A son pied, nous faisons une halte devant la plaque rappelant le souvenir du botaniste Emile Château à l'origine d'une science nouvelle, la phytosociologie concernant les associations végétales. Sa biographie montre à quel point sa volonté servie par une vive intelligence mais également par des encouragements et des hasards heureux aura permis une telle réussite intellectuelle.




 Après  une pente à 20% sur un bon kilomètre nous retrouvons un dénivelé plus acceptable. A proximité de l'étang de Vauvillard nous optons pour un retour direct par la Combe Bobinet ce qui raccourcit le trajet de 2 km mais nous permet de finir dans les temps.


Car il faut profiter d'un soleil encore pas trop bas pour déguster comme à l'accoutumée pâtisseries et boissons fraîches.



 

Aucun commentaire: