Le Creusot Urbi et Orbi


La sortie du dimanche 11 décembre vécue par une participante qui a souhaité garder l’anonymat:

« Quand j’ai reçu l’affiche annonçant le rendez-vous fixé à 13h45 sur le parking de la piscine du Creusot, je me suis dit chouette, ça va nous changer de la sempiternelle marche en godillots, veste rouge perlante et bonnet de laine dans des chemins boueux qui montent et qui descendent à travers bois, au risque de se faire viser par un chasseur maladroit.

Chouette, je me suis dit, on va pouvoir ressortir les maillots de bain, le bonnet en latex, le tuba et les palmes ! J’étais gonflée à bloc pour un 400m papillon dans le grand bassin et qu’est-ce qu’on me fait faire ? Je vous le donne en mille : un 10km374 à pieds dans les rues de la ville, le parc du Morambeau, le Bois Joli et le parc de la Verrerie !

Adieu eau, vagues, plongeons, bouée…

 
Je suis à deux doigts de tourner les talons et rentrer chez moi, d’autant plus que le ciel est bien gris et bas… mais, allez savoir pourquoi (peut-être l’intuition que Rue de P. Martine nous attend avec des papillotes et des pralines roses?)  , je suis le groupe dans les allées des HLM du Parc, jusqu’à la statue en bronze de Charles Schneider. L’Etang de la Forge et l’ancienne Porte Magenta réveillent les souvenirs de certains, tout comme le CD1 et les usines qu’on voit de part et d’autre. Au carrefour de la rue de Chanzy et de la rue Marceau, on prend la direction du Parc du Morambeau qu’on atteinta après force zigzags dans les quartiers d’Harfleur, la Croix-Menée-Chanliau et la cité ouvrière des Colonies.
 





 

Après les trottoirs et le macadam, on attaque les chemins et sentiers à travers bois et on s’élève vers les Crêtes avant de redescendre au « Cœur de ville » par la Montagne des Boulets.
 


 
Reste à traverser le  Parc de la Verrerie sans oublier de regarder les pneumatophores des cyprès chauves au bord de l’étang et de parler du mouton qui se cache dans la tour des bandages.

17h, la nuit commence à tomber,  la lumière jaune des réverbères éclaire le parking de la piscine et la table pliante dépliée où la débauche de gâteaux, tartes et  biscuits  me fait oublier que j’étais venue pour nager… »
 

 


Le saviez-vous ? 
·         Le Creusot compte 221 rues – entre autres les rues de la Galère, des Bédouins, Beaubrun et de Madagascar - 25 allées, 21 impasses, 12 avenues, 7 places et 7 routes.

          La statue de Charles Schneider (1898-1960)




La statue de Charles Schneider, fils d'Eugène II et gérant des usines de 1942 à sa mort, est située sur l'une des pelouses de l'ensemble HLM du Parc. C'est à cet endroit même du parc de la Verrerie qu'il aimait s'arrêter pour méditer, lors de ses promenades à cheval. Et c'est ce morceau que Charles Schneider décide de céder à l'Opac du département en 1958. C'est également là qu'il prononça son dernier discours.
La statue est l'oeuvre de Henri Lagriffoul, Grand Prix de Rome. Elle est en bronze sur un socle de pierre polie, très simple, sans entourage. Trois canons de bronze qui décoraient la cour du Château ont été fondus pour pouvoir la réaliser.
La statue a été inaugurée le 7 septembre 1968, en présence de Madame Charles Schneider et de ses filles, Dominique et Catherine. 

          La Cheminée de la forge


Construite en 1870, elle était l'une des premières cheminées en tôles rivetées, destinées à supplanter les cheminées en briques.
Pour fêter le passage à l'an 2000, la Ville du Creusot avait choisi d'illuminer la grande Cheminée de la forge dans le cadre de l'opération "30 ans, 16 communes, 16 oeuvres" de la Communauté. La mise en lumière fut confiée à l'éclairagiste-scénographe Vittorio Sparta.
Le jury du prix "Lumières 2001", qui récompense les collectivités mettant en valeur par la lumière leur patrimoine, décerna le 3e prix à la Ville du Creusot.


           La tour de bandages
 
 
La construction de ce donjon carré remonte à la fin du XIX e siècle.
Cet ouvrage architectural est une réplique de la Tour du Bost. Elle était destinée à camoufler aux yeux des habitants du Château de la Verrerie une machine inesthétique, un mouton servant à tester les bandages de roues de locomotives.  Aujourd'hui, le bâtiment est désaffecté et appartient à la société Industeel.


          Le parc de la Verrerie
 



 
Au temps de la cristallerie, existent déjà sur les terrains au Sud de l'entrée principale, des jardins potagers pour les ouvriers et un petit jardin d'agrément pour la direction.
C'est Eugène Ier (Schneider) qui, dans les années 1860, transformera ces espaces en parc paysager, comme c'était la mode sous Napoléon III. Il est alors clos par un mur d'enceinte.
Dans sa forme actuelle, le parc est l'œuvre du paysagiste Henri Duchêne. 
Après le rachat par la Ville du Creusot, en 1969, cet espace est ouvert au public.
Dans ce superbe parc à l'anglaise de 28 hectares  vivent de nombreux géants centenaires (pin pleureur de l'Himalaya, tulipier de Virginie, cèdre de l'Atlas, sorbier des oiseleurs...) constituant un magnifique arboretum de 50 essences. 


           Le CD1
 


 
En 1985, la Municipalité du Creusot décide de redonner vie aux murs du CD1. Après un appel à projets ouvert à tous, professionnels comme amateurs, les fresques furent sélectionnées au terme d'une exposition à L'ARC. Elles furent réalisées sous la direction de Bernard Morot-Gaudry, peintre, sculpteur, président des Artistes autunois contemporains. Deux fois 500 mètres de couleurs avec pour thème : "Le Creusot d'hier, d'aujourd'hui et de demain". Aujourd'hui, les murs du CD1 ont été rénovés, puis inaugurés le 20 septembre 2014. La fresque emblématique de Bernard Morot-Gaudry représentant les manifestations de 1984 au Creusot a été reproduite à l'identique par l'artiste lui-même.

Ainsi, les murs du CD1, bâtis après la seconde Guerre mondiale, ont retrouvé un nouveau visage : un projet ouvert sur les usines, plus agréable, résolument moderne, mêlant végétation, bois, couleurs vives et jeux de lumière, sur le mur  face à la fresque de Morot-Gaudry, une nouvelle fresque sur l'industrie d'aujourd'hui au Creusot réalisée par photogravure sur béton.
Chaque photo de cette nouvelle fresque illustre, en effet, le savoir-faire et les réussites de l'industrie du Creusot : la forge, les turbines vapeur, les disques aériens, les bogies, les tunneliers, les nacelles élévatrices, les mâts d'éolienne, etc.

Technique de la Photogravure : c'est un procédé qui consiste à transférer des informations graphiques par fraisage sur un support en stratifié. La surface en relief de la photogravure génère une image du motif unique avec ses effets d’ombre et de lumière. L’orientation des rainures en forme de V vers la source lumineuse (dynamique) et la position de l’observateur permettent de déterminer le degré selon lequel le motif est visible.
Une image est d’abord numérisée en 256 niveaux de gris. Puis il faut choisir le type de fraisage:
Un fichier de traitement est alors constitué pour commander une fraiseuse numérique (CNC) qui va reproduire les nuances.
Le modèle gravé va ensuite servir à la fabrication de matrices en élastomères.
Leur élasticité et leur fidélité de reproduction rendent leur utilisation parfaitement adaptée à une transposition esthétique et économique de l’image sur le béton.
L’élasticité des matrices permet d’envisager des décoffrages sans dommage aussi bien pour le béton que pour les moules.




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