Marche courte et… douce.
Nous ne sommes que cinq au rendez-vous à proximité du
COSEC des Epontots à Montcenis et longtemps nous avons pensé que nous ne
serions que quatre, la faute à un parking récent prêtant à confusion.
Certes, nous avons pris l’air mais les absents n’ont
pas eu tort, la visibilité étant des plus réduites.
Il est inutile d’emprunter le raidillon qui conduit
aux ruines du Vieux Château. Il n’y aura rien à voir, pas même le Mont Saint
Vincent qui est dans le brouillard, alors pour ce qui est du Mont Blanc, il ne
pourrait exister que dans notre imagination.
Nous nous contentons d’un circuit d’environ cinq
kilomètres, malgré tout accidenté. Nous voulons rentrer avant 16h27, date du
début de l’hiver. Ce sera fait. Ainsi se termine notre dernière balade
automnale. La reprise se fera le 11 janvier à Mesvres. En attendant, place aux
festivités de fin d’année.
MONTCENIS ...
Ou l’Histoire d’un terroir de Bourgogne du début de
l’ère chrétienne à nos jours.
Source : http://www.montcenis.ovh/histoire-et-patrimoine/histoire-de-montcenis/
Déjà aux temps celtiques la montagne dont nous
ignorons le nom qu’elle portait alors était un poste avancé des Eduens qui
veillaient sur les pistes où passaient sans cesse tous les marchands et
trafiquants qui allaient et venaient entre le marché de Cabillonum (Chalon sur
Saône) et l’oppidum de Bibracte.
Après la conquête, Rome voulait protéger ses chemins,
les voies romaines qui reliaient les pays de l’Atlantique à ceux de la
Méditerranée. Ses légions bâtirent sur la Colline une forteresse de pierre.
Vers l’an 1000, alors que les hordes de Hongrois,
Sarrasins, Normands déferlent sur la Bourgogne, Montcenis se souvient d’avoir
été un poste légionnaire. Il en relèvera les murailles et bâtira Châteauneuf à
l’emplacement du castellum romain que la charte de 1253 fera possession du Duc
de Bourgogne avec tout son environnement de villages (Village de Dieu sous
Montcenis, village du Crosot) et des finages et dépendances des dits villages
en hommes, terres, prés, bois…
C’est le début d’une longue histoire pour Montcenis,
devenue place forte de Bourgogne avec ville marchande, forteresse et franchise.
Mais la prospérité a cédé la place aux temps mauvais avec la peste noire (1348)
« le Crôlement de terre » (1355) (note n°1) et avec l’armée de
brigands et routiers qui déferlent sur le pays. Ils disparaissent des environs
de Montcenis vers 1366 où l’on se contentait de monter bonne garde derrière les
murs de la forteresse qui disparaîtra en 1368 dans un gigantesque incendie.
Mais dès 1369 Philippe le Hardi en reprend la
construction et en 1400 c’est une forteresse redoutable qui protège la ville.
En 1438 les écorcheurs arrivent dans la région qu’ils pillent sans oser
s’attaquer à Montcenis. Ils ne furent chassés de la contrée que vers 1444.
En 1477 le Téméraire meurt sous les murs de Nancy. La
Bourgogne n’avait plus de maître, elle se donne au Roi. Mais elle se révolte
bientôt contre son pouvoir autoritaire et Montcenis entre dans la rébellion.
Mais après six mois de résistance à un siège implacable, la forteresse tombera
« à grande puissance de gens et d’artillerie ». Louis XI punit Montcenis en y
supprimant le Bailliage pour le réunir à celui d’Autun.
Mais on reprend vite les habitudes d’antan, et l’on rétablit
le Bailliage sans l’autorisation du Roi. La citadelle retrouve son lustre. Les
jours s’écoulent sans trouble dans une Bourgogne devenue Française.
Voici venues les Guerres de Religion, de 1560 à 1595
où Henri IV entrera à Dijon. Notre région fut un terrain d’affrontement entre
catholiques et protestants. Montcenis qui n’avait jamais cessé de défendre la
foi catholique regardait la Bourgogne de la ligue se donner au Béarnais. Au 17ème
siècle, Montcenis est une petite ville à l’allure fière et aristocratique mais
dont le sol ingrat est synonyme de misère pour les gens qui le travaillent,
accablés de charges et de redevances de toute sorte. Dès 1628 et durant 15 ans,
la peste a de nouveau envahi la province et décime la population alors qu’il
faut encore nourrir les soldats. Le pays et ce qui reste d’habitants sont en
bien piteux état.
Pourtant dès le 16ème siècle la Bourgogne
était la terre privilégiée du fer. Autour de Montcenis deux forges
travaillaient alors. On travaille aussi la laine et le chanvre, le bois génère
aussi de nombreuses activités dont les produits étaient vendus au marché de
Montcenis. On coulait aussi le verre mais cette industrie cessa en 1776 alors
que déjà l’Abbé de Salignac Fénélon, prieur de Saint Sernin du Bois avait
rallumé les forges de Bouvier et de Mesvrin. Il pensait que l’industrie
pourrait peut-être apporter quelque soulagement dans les pays ingrats du
Bailliage de Montcenis et devient Maître de Forges mais connaîtra bien des
difficultés. Il céda son industrie le 26 avril 1776.
C’est à cette même époque que François de la Chaise
seigneur engagiste de la Baronnie de Montcenis venait d’obtenir la concession
des Mines déjà exploitées depuis bientôt 2 siècles dans ce coin de Bourgogne.
Mais cette mine ne produisait plus pour beaucoup de raisons.
François de la Chaise osa avec des méthodes et des
gens venus d’ailleurs. Il obtient pour 50 ans l’autorisation d’exploiter non
seulement les mines de la Baronnie mais aussi dans tout ce pays que forment la
vallée de la Dheune et de la Bourbince, celle du Mesvrin et celle de l’Arroux.
Il développe son industrie, soutenu par les Etats de
Bourgogne et touche au but après avoir englouti toute sa fortune dans son
entreprise et connu bien des difficultés.
En 1768 il avait reçu à Montcenis l’envoyé du ministre
du Roi et cette visite devait fixer le destin du Creusot vallée perdue au
milieu des terres arides du Bailliage de Montcenis, pour en faire le berceau de
la Grande Industrie Française.
En 1776 De la Chaise cède sa concession alors qu’à la
Forge d’Aisy sous Rougemond près de Montbard c’est avec le charbon de Montcenis
que l’on effectue la première coulée de fonte au coke mais il faudra attendre
l’arrivée à Montcenis de Wendel, Wilkinson et Toufaire pour faire surgir en
1782 l’idée du vaste établissement de la Fonderie Royale dans le creux du
vallon.
C’est à la même époque que la répartition des Mines de
Montcenis était parvenue à MM. Lambert et Boyer en charge d’édifier à St Cloud
une manufacture où l’on coulerait le cristal à la façon anglaise. Mais ils
étaient entravés dans leur entreprise par la mauvaise qualité du charbon qu’ils
utilisaient. Connaissant la réputation des mines de Montcenis et avec la
permission du Roi, ils abandonnèrent St Cloud et décidèrent en 1782 de venir
s’installer à Montcenis où l’on vit surgir, d’un coup, la Manufacture des
Cristaux de la Reine.
Mais la révolution de 1789 allait passer par là. Elle
décapita Montcenis qui semble-t-il n’en avait pas été un farouche défenseur et
y perdit à coup sûr beaucoup de ses forces vives.
Tout était prêt maintenant pour que le Creusot soit
érigé en commune dès 1793, laissant à la Montagne qui l’avait enfanté le soin
de survivre en des temps difficiles, dépouillée qu’elle était, de sa nouvelle
vitalité.
Durant des années, Montcenis vécut dans l’ombre du
Creusot allant même jusqu’à oublier ce que furent ses « Grandes Heures ».
(note n°1) 1356 – 18 octobre – Tremblement de terre à Bâle et dans toute
la région alentour et qui endommagea la cathédrale de Bâle et celle de
Berne. C’est, d’après M. Pierre Mérian, le plus violent tremblement de terre
que la ville de Bâle ait éprouvé.
On entendit comme un murmure ou de un éclat, tantôt sous terre, quelquefois dans l’air. Bertrand dit qu’il commença à 10 heures du soir à Bâle et qu’après les secousses, le feu prit à plusieurs endroits de la ville (C. H. ; B. ; C. A. ; L. ; F. ; Dubravius.)
Guillaume de Nangis donne la date de 1354 et dit que les secousses s’étendirent au loin. Selon Von Hoff, on les ressentit aussi à Strasbourg et dans le Haut-Rhin. L’abbé Trithème, dans la chronique d’Hirsauge, donne la date de septembre 1355.
On entendit comme un murmure ou de un éclat, tantôt sous terre, quelquefois dans l’air. Bertrand dit qu’il commença à 10 heures du soir à Bâle et qu’après les secousses, le feu prit à plusieurs endroits de la ville (C. H. ; B. ; C. A. ; L. ; F. ; Dubravius.)
Guillaume de Nangis donne la date de 1354 et dit que les secousses s’étendirent au loin. Selon Von Hoff, on les ressentit aussi à Strasbourg et dans le Haut-Rhin. L’abbé Trithème, dans la chronique d’Hirsauge, donne la date de septembre 1355.
Ce
tremblement de terre quoique très atténué a pu être ressenti jusqu’à Montcenis
Pour
satisfaire votre curiosité :
Mesures sous
l’Ancien Régime vers 1760.
·
Une mesure
de seigle de Montcenis équivaut en volume à 25,2 litres et en poids à 17,64 kg.
·
La
queue (de vin) est composée de deux tonneaux, chaque tonneau équivalant à 120
pintes mesure de Montcenis. La pinte de Paris vaut 0,93 litres.
·
Le
char de foin, chaque char fait à peu près les deux tiers du char marchand qui
lorsqu'il est sec et réduit en bottes doit peser 1800 livres soit environ 882 kg.
·
Une
boisselée vaut 15 ares 19 centiares.
·
Une soiture vaut 34 ares 28 centiares.
L’ hôtel de ville
actuel de Montcenis
Il n’est autre que l’ancien bâtiment du bailliage ducal
attesté déjà au 13ème siècle, maintenu après l’annexion de la Bourgogne à la
France en dépit d’un édit de Louis XI du 8 septembre 1477 qui ordonnait la
suppression.
Il abritait au
rez-de-chaussée la prison et à l’étage l’auditoire où se tenaient les audiences
et diverses autres salles telles que la salle des archives.
La charge de bailli fut
créée en 1190 par Philippe Auguste pour diminuer l’autorité des seigneurs.
Les baillis
représentaient l’autorité civile et militaire et rendaient la justice au nom du
roi et des ducs.
Le bailliage de
Montcenis comprenait 41 paroisses, 2 comtés, 2 marquisats, 6 baronnies.
Montcenis devint
chef-lieu de bailliage vers 1278 et le resta jusqu’en 1790, date à laquelle il
fut supprimé par la Révolution.
Dévolu après cette
suppression aux services de la mairie, l’hôtel de ville a été plusieurs fois
modifié au cours du 19ème siècle, restauré en 2004.
La date de 1671 gravée
sur l’entablement est celle de la construction dans la forme qu’on lui connaît
aujourd’hui.
Peut-on parler de groupe ?
Elles sommeillent.
"Tu es sûre que tu as le droit ?"
"Salut, les copains"
Il a beaucoup vécu.
Ce pigeonnier mériterait de retrouver son lustre d'antan.
L'église de Montcenis.
Pourquoi deux clochers à l'église Saint Henri ? Pas d'explication pour l'instant. Si quelqu'un en a une, nous sommes preneurs.
Ils mériteraient plus de bienveillance de notre part.
Ces deux tours vont disparaître en 2018.
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