Vous aurez certainement de la peine à imaginer
à quel point quatre poils d’herbe peuvent contrarier l’existence paisible d’un
retraité hostile à l’utilisation de substances chimiques susceptibles de vous
en débarrasser en les faisant "crever".
« Je vais vous dire qui est mon
adversaire, mon véritable adversaire », a lancé Robert, rouge de colère,
lors d’une des réunions d’AMUR consacrée à l’entretien des sentiers et autres
lieux sensibles dont l’association a la charge.
«Il a un nom, un visage, un équipement. Il devrait
perpétuer la tradition du cantonnier de jadis, hommes débonnaire disposant
d’une brouette, d’une pioche et d’une faux. Au lieu de cela, du haut de son
tracteur, il avance masqué, dispersant à tout vent une affreuse marchandise
herbicide, semeuse de mort. Mon
adversaire, c'est Glyphoman, suppôt de Monsanto qui a pris le contrôle de nos
vies »
(On
pourrait crier au plagiat car cette prise de parole virulente pourrait vous
rappeler par sa forme les propos d’un candidat à la présidence de la République,
propos qui n’ont jamais été suivis d’effets. Il n’en est rien).
C’est alors que le grand Jacques prit la
parole.
« Robert, je crois comprendre que tu
crains que ce suppôt de Satan aille répandre son abominable médecine sur ce
lieu idyllique qui sert de cadre à notre Courant de Chêne, œuvre d’art
disparaissant aux trois quarts sous les orties et les ronces. Le résultat
serait désastreux, les squelettes jaunâtres des victimes du traitement feraient
mauvais effet. Fais-moi confiance. Dès demain matin, équipé de la zonzonette du
club, je redonne un aspect attrayant au site.
(Et à la
différence des propos d’un candidat à la présidence de la République, ce qui
fut dit fut fait).
Deux photos sont là pour le prouver.
AVANT.
APRES.
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