En train, pleins d’entrain.

Le spectacle des T.E.R. régulièrement vides nous déprimait. Il fallait faire quelque chose. C’est chose faite. A 12 heures 36, nous prenons d’assaut l’autorail arrêté en gare de Broyé (oui, vous avez bien lu). C’est ainsi qu’une voix impersonnelle et électronique a baptisé notre village.
11 dans le train. Le contrôleur n’en revient pas. Sa calculatrice non plus. 9 passagers d’un coup, elle veut bien. Au-delà, elle ne sait pas faire. Pour la SNCF nous ne serons pas 11 mais 9 plus 2.
Cela ne nous empêche pas d’arriver en gare d’Etang à 12 heures 45, comme prévu, une ponctualité que nous envieraient bien des utilisateurs de TGV ou de RER.
Nous longeons l’Arroux et découvrons à la maison du passeur les hauteurs d’eau atteintes par l’Arroux lors des plus grandes crues. Celle de 1789 nous laisse sceptiques. La pierre gravée qui indique la performance de la rivière n’aurait-elle pas été remontée de quelques mètres ?
Nous voici à présent sur l’ancienne ligne du tacot qui permettait de se rendre à Gueugnon puis à Digoin. Nous la quitterons pour suivre sur 200 mètres la route de Toulon avant de tourner à gauche en direction de La Chazée. Un âne vieillissant nous accueille dans le hameau avec d’interminables braiements. Plus loin, nous découvrons des juments accompagnées de leur poulain. Un chien aimerait bien que l’on s’aventure sur sa propriété pour mordiller du mollet de randonneur mais nous obliquons sur la gauche en direction des Mouillons. C’est notre première côte. Au loin, les monts du Morvan se distinguent nettement et la pluie que nous redoutions nous laisse en paix. Nous admirons quelques sculptures métalliques exposées en bordure de chemin et piquons sur Mesvres. La température est plutôt fraîche, ce qui n’est pas pour nous déplaire car, après la traversée du village, ça va être du sérieux. Nous nous alimentons aux Domas près d’une propriété restaurée avec goût et nous attaquons la montée à la Certenue. Jacques raconte la légende de la Dame de la Certenue. Nous sommes au cœur d’un territoire peuplé de légendes, hanté par des esprits malins. Ils feraient bien de nous pousser un peu car ça grimpe ferme. Nous voici devant la fontaine miraculeuse. « Alors, ce miracle, il vient ? » Il se manifestera par l’intermédiaire de Pascale qui retrouve une clé de 10 que nous avions perdue il y a une quinzaine de jours et qui était restée introuvable en dépit de longues recherches. Le tour de la montagne s’impose. Des coupes ont modifié le paysage. Nous descendons à l’aire de décollage des parapentes pour faire une lecture du paysage qui s’étend à nos pieds mais également pour souffler un peu.
Il nous reste une longue descente à accomplir jusqu’aux Petits. Jacques avise une pancarte en piteux état. Il terminera le parcours en martyre du balisage, ce minable trophée sur les épaules. La clé de dix se montrera utile pour séparer la pancarte de son support. Lorsque Martine nous propose de prendre un rafraîchissement dans sa maison, nous n’osons pas refuser mais que c’est donc dur de repartir. Heureusement, il ne reste que 500 mètres pour retrouver nos voitures.
Cette sortie linéaire avec un aller de 8 km par le train et un retour à pied d’une vingtaine de km était une première. Nous en sommes enchantés. Le parcours offrait de beaux paysages. Les horaires mal placés et la rareté des trains ne nous permettront pas de multiplier ce genre d’initiative.



 Un p'tit train...
 Il est à l'heure. A l'assaut !
 Le compartiment nous appartient
 La maison du passeur
 Joyeux groupe sur les rives de l'Arroux
 Un âne bavard
 Petit poulain deviendra grand
 Aux Domas, avant la Certenue
 Au fond, le Beuvray
 Parmi les genêts
 Paysage typique de chez nous
 C'est miraculeux. Nous avons retrouvé la clef de dix perdue il y a 15 jours.
Le martyre du baliseur mécréant

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