Marche douce du 30 janvier

23 participants se retrouvent à Maison-Loye pour une marche douce concoctée par Daniel avec une variante proposée par Jacques. Hiver comme été, c'est un régal d'aller à la rencontre des barrages du Haut Rançon construit en 1931 et du Martinet plus ancien mis en eau en 1904.
C'est un grand classique de nos randonnées et, au retour, la proposition de Jacques d'y apporter un petit côté aventure reçoit l'adhésion de 80%  des marcheurs , les 20% restants revenant par le chemin traditionnel.
En fait d'aventure, nous suivons d'abord un sentier horizontal bordé de bornes signalant la limite de la forêt domaniale. Un nombre conséquent de branches mortes en fait trébucher quelques-uns mais nous découvrons sous un aspect inconnu le plan d'eau du Haut Rançon que nous dominons. La seule difficulté notoire consiste dans le franchissement d'un profond fossé bordant la voie forestière menant au gué du Rançon. Des mains masculines charitables se tendent au passage des dames. Il est vrai que la plupart d'entre nous ont été conditionnés par un panel de tableaux éducatifs, de lectures et de jeux qui ne mélangeaient pas les genres et cela pourrait paraître incongru d'imaginer l'inverse.
La petite passerelle traversant un Rançon fougueux est étroite et n'a pas de rambarde. Quelques centaines de mètres plus loin nous retrouvons les véhicules.
 
Nous nous sommes interrogés sur le lieu-dit Moulin des Convers. La consultation du Larousse du XXème siècle éclaire notre lanterne.
Le nom de convers fut d'abord appliqué aux moines qui étaient tous laïques. Quand un certain nombre d'entre eux eurent été élevés au sacerdoce, l'appellation de "convers" fut réservée aux frères qui n'avaient pas reçu les ordres et restaient chargés des emplois inférieurs.

Un saut sur Internet conforte cette définition.
La réalité du convers  reste très complexe, et a beaucoup varié suivant les ordres et les époques. Une définition classique pourrait le définir ainsi :
Religieux non noble, ignorant le latin, ne pouvant pas devenir prêtre, vivant volontairement dans un monastère, ou dans une dépendance, mais dans la clôture, où il effectue les gros travaux matériels, surtout ruraux, et où il est soumis à certaines obligations monastiques, notamment l’office divin, l’alimentation, mais aussi l’obéissance et la chasteté.
A partir du Vème siècle, le mot convertus désigne un adulte converti à la vie monastique sur le tard. Comme leur situation se rapproche des enfants oblats, les textes les désignent souvent sous le nom d’oblats mais aussi de conversi. Les illettrés se consacraient aux travaux manuels, et ceux qui avaient reçu une éducation, pouvaient être employés à l’administration de l’abbaye. Ils étaient exclus de nombreux offices, mais étaient considérés comme des moines. Certains lettrés devinrent moines prêtres.
Religieux non prêtre soumis à l'obéissance monastique, dont la vie est consacrée au travail manuel et qui, par son statut, n’est pas tenu de participer à tous les offices de la communauté, il est considéré comme laïc par le Droit Canon.
Autrefois dans certaines congrégations religieuses il y avait deux classes : les religieux (ses) de chœur et les frères ou sœurs convers (ses), leur vie était plus orientée vers les tâches matérielles de la vie communautaire. Aujourd’hui, dans l’esprit de
Vatican II, ces distinctions de classes ont été abolies. Tous les membres d’un ordre religieux jouissent des mêmes droits. A la fin du XIIème siècle, un convers n’est plus, sauf dans de rares cas, un laïc converti mais bien un religieux de rang inférieur, qui assure le service matériel des moines profès.
 En 1794, le pape Pie VI décrète, qu’il ne doit plus y avoir de différence entre les catégories de moines.
Doit-on lier ce nom de moulin des convers au Prieuré du Val des Choux ? Question hasardeuse. 
 
Au retour, à la Croix Blanchot, assis confortablement dans nos voitures, nous croisons les randonneurs d'"Oxygène" groupe  imposant de nos amis de St Laurent d'Andenay,  eux, encore à pied.
En haut de Chapey, nous ralentissons pour nous imprégner du panorama sur la vallée du Mesvrin avec au fond les monts du Morvan, blonds à la lumière rasante d'un soleil bien bas sur l'horizon. Le château de Montjeu, déjà à l'ombre se distingue plus nettement qu'il y a quelques années suite à des coupes de bois.

Jacques m'adresse également des précisions. Il va y avoir quelques répétitions par rapport à mon texte mais ça ne fait pas de mal de réviser. 

Trompés par ma pseudo culture, des camarades de rando m’ont posé quelques questions auxquelles je tente de répondre à partir de mes sources habituelles :

D’où vient le nom de l’étang du Martinet ?
« Le réservoir et le barrage, autre création de Schneider (1904), rappellent par leur nom le fourneau et les forges qui ont fonctionné en aval de l’ancien étang des Baumes (la N 80 passe sur la chaussée) ; les terrassements du barrage ont fait apparaître les vestiges d’une forge spécialisée dans le matériel d’armement qui fut réunie à celle de St- Emiland sous la Révolution. Le minerai de fer était exploité sur place (crots ou chapeaux de fer) ; noter aussi la maison du maître de forge du 18e s. au lieudit « Le Marquisat ».
Vestiges du « hérisson » entre Les Grosliers et Le Martinet ; de part et d’autre du lac, elle prend la forme d’une levée qu’elle conserve jusqu’à Montjeu. »
(René Delahaye)

Qu’est-ce qu’un martinet ?
Marteau qui est mû ordinairement par la force de l’eau et qui sert dans les forges, dans les moulins à papier, à tan, à foulon, etc.

Origine du Moulin des convers ?
Je ne sais pas.
Dans l'usage courant, les frères lais (appelés aussi convers pour les moines et converse pour les moniales) sont les membres des ordres religieux catholiques chargés principalement des travaux manuels et des affaires séculières d'un monastère.

Si vous avez entendu parler d’un monastère dans les environs …(il faudrait peut-être creuser du coté de l’abbaye de Maizière)

Dernière précision :
La trace que nous avons suivie en rive gauche du Rançon est la limite de la forêt domaniale.  La conduite se situe entre le captage (petit bâtiment en pierre vu à l’aller) et l’entrée du tunnel.





 






 





 
 


 
 

 






 

Aucun commentaire: