Un après-midi dans le fief de Dominique et Bernard

Nous portons tous avec une grande tristesse, au fond de notre cœur, un crêpe noir qui marque notre compassion pour les victimes des attentats odieux de vendredi et nous sommes tous encore davantage déterminés à défendre les valeurs de liberté, égalité, fraternité, tolérance qui sont les nôtres. 

Perrecy est un gros village auquel  on a accolé un qualificatif rappelant un passé industriel : « Les Forges ». Cette appellation pourrait nous laisser imaginer une cité tristounette, bruyante et enfumée. Il n’en est rien.
D’abord novembre n’est pas à la hauteur de sa déplorable réputation et désavoue les vers suivants : 
« Le ciel morose pleure et regrette les chansons des rossignols.
Le ciel morose pleure et regrette les féeries des rosiers et les fiançailles des papillons ;
Le ciel morose pleure et regrette toutes les splendeurs saccagées. »

Marie Krysinska, Rythmes pittoresques, 1890

Aujourd’hui, le ciel est bleu, l’herbe verte, les vaches gambadent, les arbres portent toujours une parure éclatante.








 Les participants suivent à bonne distance la tunique rouge de Dominique, une lointaine descendante de Childebrand qui reçut le vaste domaine de Perrecy de son frère Charles Martel. Elle raccourcit sa longue foulée, soucieuse de ne pas nous perdre en chemin.



 Bernard anticipe quelques trous de mémoire concernant l’itinéraire et Jacques apporte des précisions historiques.
Les 18 participants traversent le bois de Chassagne. Il est remarquablement exploité, les rondins sont bien empilés et calibrés, les branchages s’entassent en bon ordre, le sol est net. 


Le sentier est encore boueux par endroits mais nous retrouvons, après un virage plein sud, un chemin empierré. Les vaches sont excitées et s’offrent des sprints avec franchissement de ruisseau.

Daniel, étant donné son statut de doyen et sa faible valeur marchande depuis qu’il n’est plus président est désigné pour revêtir une chasuble jaune et fermer la marche, situation à risque, alors que le groupe longe une départementale fréquentée. En cas d’accident, la perte serait minime.

Nous rejoignons le village. C’est alors que nous apparaît le prieuré, apothéose de la randonnée que nous attendons tous tellement sa beauté et son intérêt ont été vantés par Jacques.


Consultez www.perrecy-les-forges.fr › Culture et patrimoine.
Une grande partie de l’ensemble tantôt roman, tantôt gothique a été restauré mais il reste encore beaucoup à faire. Jacques nous détaille chaque chapiteau et nous exalte la beauté austère et très dépouillée de l’édifice. 



Il ouvre même un classeur pour nous montrer l’importance du monument avant sa décadence à partir du XVème siècle et faire des rapprochements avec d’autres églises du département.














La promenade prend fin. Pas tout à fait car Dominique et Bernard nous invitent à passer à leur maison. La table installée dans leur vaste sous-sol se couvre comme d’habitude de douceurs alléchantes mais également de préparations salées.  
Nous n’avons aucun scrupule à défendre une nouvelle pratique de la randonnée résumée dans ce slogan :
Si vous êtes affaiblis, amaigris, randonnez à l’AMUR, vous retrouverez rapidement les kilos perdus.

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