Déconfinement dans le Morvan.


Nous avons mis le calendrier AMUR entre parenthèses à cause de qui vous savez, mais rien ne nous empêche depuis quelques semaines de dépasser le kilomètre autorisé pour aller faire du ménage dans nos circuits et nous dégourdir les jambes en petit comité. C’est ce que nous avons fait, à deux, ce mercredi 3 juin. Objectif : l’ascension du MontTouleur car, comme l’a si bien dit Jean Severin, « Le Morvan ne se confie pas depuis les vallées. Il faut gravir les hauteurs pour qu’il se livre d’un seul regard ».
La première hauteur que nous gravissons c’est le rocher de Larochemillay, ascension facile puisque nous la faisons en voiture automobile. Pas l’ombre d’un milluripétien sur la place de l’église mais une retentissante volée de cloches nous accueille, ce qui vaut mieux que de se les faire sonner…
Du village, il faut descendre au fond de la vallée jusqu’à la petite rivière de Séglise, poursuivre sur la route et trouver le chemin qui grimpe sacrément dans la forêt, à l’assaut du sommet du Touleur. Ah, le sommet ! Il se mérite tout comme les croissants que nous mangeons, nos augustes séants posés sur une pierre face aux ruines d’une forteresse carolingienne.
Pas de sentier pour descendre l’autre versant, le sous-bois est suffisamment clair pour nous permettre de rejoindre un chemin forestier sans nous lacérer dans des ronces.
Nous repassons le pont sur la Séglise. Le château de la Rochemillay, tout là-haut, en impose. Le soleil de midi également. Alors que nous tirons la langue sur la route, miracle, les cloches de midi retentissent comme pour nous encourager.
Constantin Weyers, romancier essayiste, prix Goncourt 1928, a écrit fort justement : « La montée, dans le village, est rude. Elle est faite pour les jambes de ces celtes qui ont dompté toutes les montagnes d’Europe ». Nous, le parisien et la marseillaise, n’avons certes pas les jambes de ces celtes, mais nous l’avons réussie notre montée !






 
 







       LAROCHEMILLAY

Le mont Touleur (mont Thouleur)

Le mont Touleur, qui culmine à 582 mètres d'altitude, situé à environ 1 km à l'ouest de Larochemillay et à 6 km au sud-ouest du mont Beuvray, domine la vallée du ruisseau de la Roche d'environ 270 mètres et est entièrement boisé. Son sommet a été arasé pour la construction d'une forteresse de 21 mètres de long sur 13 mètres de large dont il ne subsiste que peu de choses, la base de quelques murs de 1,80 mètres d'épaisseur, les traces d'une tour circulaire et une dépression qui était probablement une citerne ; il s'agit d'un oppidum éduen qui commandait l'un des accès à Bibracte, transformé ensuite en camp romain, qui aurait été détruit probablement en 1474 lors des troubles postérieurs à la Guerre de Cent Ans.

La Wivre du mont Thouleur : la tradition place au sommet du mont Thouleur le séjour d'une wivre (ou vouivre) gardienne de trésors enfouis dans des souterrains qui ne s'ouvrent qu'une fois l'an au moment où « le bon Dieu enchaîne le diable », c'est-à-dire le dimanche des Rameaux, à l'instant où le curé frappe à la porte de l'église. Mais cela ne dure qu'un moment. Une bonne femme des environs s'y laissa prendre en y abandonnant son enfant. Chaque matin elle lui apportait un pain à la porte. Un jour, elle oublia et il se dévora le poignet. L'enfant fut délivré un an après, le même dimanche des Rameaux, dénommé dans le Morvan le « dimanche des Pâques fleuries »5.

La vaste commune de Larochemillay étend son emprise sur la vallée de La Roche. Cette situation de contrôle est particulièrement nette lorsque vous arrivez par le sud et apercevez, sur votre droite, le château perché au sommet d’une éminence rocheuse.
De l’autre côté de la vallée, en contrepoint, le Mont Touleur déploie sa belle forme conique. A l’époque gauloise, il a sans doute joué un rôle dans l’organisation défensive de Bibracte. Son sommet boisé dissimule les vestiges d’une forteresse un peu énigmatique, probablement ruinée au 15e siècle.
Le château de Larochemillay est une belle bâtisse classique du 18e siècle. Il s’est installé au sein d’une fortification plus ancienne, dont on distingue encore une tour. Avant la Révolution, Larochemillay était un baillage étendant son influence sur tout le sud du Morvan, se positionnant même alors en chef-lieu de canton.
Le bourg, niché en contrebas du château, conserve les traces de cette puissance passée, avec de belles demeures bourgeoises du 15e au 18e siècle installées dans un réseau de rues tortueuses et pentues. Une de ces habitations abrite un musée des outils et des traditions.
A l’ouest du territoire communal, un monument rappelle la présence des cantonnements du maquis Louis durant la guerre 1939-45, au hameau des Fraîchots.




Touleur
Sur le sommet de la montagne de Touleur, à 575m, s'observe de belles ruines d'un château fort ou une tour de garde au moins du XIIe s. Le CeCaB cite une datation de charbon de bois issus du mortier de mur qui indique 1045- 1095. Il reste aujourd'hui d'importantes ruines très visibles décrite par l'inventaire de Bibracte: construction rectangulaire "de 21mx 13m avec des murs très épais (1, 8m) intégré à la roche. ... Au sud, on devine une tour éboulée.». Selon Baudiau mentionnant des archives du château de Rivière, cet élément aurait été rasé en 1474 par les troupes du comte de Roussy, maréchal de Bourgogne (Baudiau). Au pied du Mont Touleur, au sud-est, sur la parcelle "bois de la Vannoise" et au niveau de Beauregard, on peut constater de nombreux fossés et amas de moellon. La carte Cassini (XVIIIe) indique par un sigle carré un élément non identifié, qui est bien cité sur la cadastre napoléonien. Pris dans les arbres et la végétation cet élément important et de qualité, est très menacé et meriterait d’être sauvegardé et valorisé.





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