Deuxième marche en direction du monde de l'élevage


Dimanche 27 octobre 2013


En février, les marcheurs d'AMUR  avaient visité l’exploitation de Laurent Chevalier, à la ferme de Bourdeau. Aujourd'hui, c'est la commercialisation du bétail qui intéressera le groupe grâce à la découverte de l'entreprise A. Beaucarnot,


 mais auparavant, une petite randonnée s'impose

Rassemblement du cheptel à 14h15 sur le parking de l’entreprise Beaucarnot à Saint Symphorien : 26 belles bêtes, dont 3 petits, Antoine, Arnaud et Ewan qui fêtera ses 4 ans le 25 décembre !

 
 

Après une pensée compatissante pour notre bouvier-président cloué au lit par la fièvre du dimanche après-midi, nous partons sous un ciel tourmenté, décoiffés par de fortes rafales de vent d’ouest. Direction le pont sur la Brume et le hameau de Creuzille. Le troupeau avance à l’égrenée jusqu’au lieu-dit l’Usine, où se tenait jadis une entreprise de teinture de bois de châtaignier, puis continue sur la route des Collins, avant de prendre à gauche le sentier qui grimpe dans une belle forêt de feuillus . Chemin faisant, ça peine, ça ahane, ça discute champignons, ça guette la girolle tardive.  La côte est raide, le troupeau souffre et s’essouffle mais ne renonce pas. Enfin, on va pouvoir récupérer : on redescend vers le vallon de Vaux. Les sapins succèdent aux châtaigniers et c’est le chemin de débardage qui va avec. Les sabots fliquent-flaquent dans l’eau boueuse, glissent et dérapent dans la gadoue, s’enfoncent dans les ornières. Pas pour trop longtemps, fort heureusement. Nous arrivons sur la petite route de Vaux et rejoignons Hauterive.  Il nous suffit de passer le pont sur la Brume, traverser la route pour remonter sur l’autre versant de la vallée.



Nous laissons le lieu-dit des Riaux* sur notre droite.

* A.Dessertenne : « Quelques années seulement après la Révolution, l’ingénieur Joseph-François de Champeaux découvre près de Saint-Symphorien une étrange pierre à paillettes jaunes surnommée « arbre d’or » par les paysans [Images de S&L, n° 24, 1974].

 Un demi-siècle après, cette roche, en fait un minerai d’uranium, reçoit le nom d’autunite. Quelques décennies plus tard, de nouveaux filons sont découverts au pied de la montagne de Bourdeau.

Mais il faut attendre la découverte du radium (1898) pour que le minerai attire de nouveau l’attention, et qu’un forage soit entrepris au hameau des Riaux en 1905 par le géologue Hippolyte Marlot, tandis que tout près de là, le projet d’exploitation de la source thermale chaude de Grisy, ne survivra pas à la Grande Guerre.

L’exploitation de la mine des Riaux, tentée à deux reprises après la Seconde Guerre mondiale, ne s’avérant pas économiquement rentable, sera définitivement abandonnée. »

 Au fur et à mesure que nous montons, un vent à décorner les bœufs se rappelle à notre bon souvenir ; le soleil, par intermittence, allume un projecteur sur un bouquet d’arbres rouge-automne. Les prés vert- granny-smith alentour sont appétissants sous le ciel gris.
 


On a une pensée émue pour cette femme des Riaux qui avait pour habitude de s’asseoir sur cette grosse pierre cachée dans la bouchure, baptisée « Les fesses de la dinde » par les gens du pays.

De la Croix d’Eguilly, il nous suffit de redescendre vers la vallée. Un beau troupeau de charolaises s’attroupent et nous observent avec curiosité. Bien évidemment, nous leur rendons la pareille.


 

 

 Il est bientôt 17h. Nous avons rendez-vous avec le Titi Beaucarnot qui va nous faire visiter son centre d’allotage et nous expliquer son métier. Roger, le GO de cette sortie, est là pour nous accueillir.












Et comme tous les albums d’Astérix, la journée s’achève par le banquet traditionnel : boissons et gâteaux à gogo !


 


André Beaucarnot, dit le Titi, est à la tête d’une PME familiale qui emploie une douzaine de salariés et s’étend sur 1ha de bâtiments et 17ha de terrain où transitent les animaux . En effet, le centre d’allotement peut être comparé à une gare de triage où le bétail ne fait que passer : les bovins issus de différentes exploitations d’élevage pour la plupart de la région, sont regroupés par lots suivant certains critères ( race, poids, âge,…) et selon leur destination future, puis ils sont transportés par camion vers des marchés, abattoirs, lieux d’engraissement en France ou dans l’UE, notamment en Italie.

L’enseigne Leclerc est l’un des principaux clients de l’entreprise Beaucarnot.

Chaque animal a une carte d’identité scrupuleusement renseignée, traçabilité oblige. Les règles sanitaires (visites vétérinaires, désinfection, nettoyage des locaux et camions) et les conditions de transport sont très strictes et surveillées de près par des contrôles fréquents.

Comment reconnaître une vache prometteuse ?

Pour terminer cette visite, Titi fait entrer solennellement, dans le couloir qui mène au pesage, une belle vache de 708 kilos, et nous sommes tous au « cul » de la belle comme de vrais maquignons, pour l’écouter nous expliquer que son métier consiste également à projeter l’image de ce bovin  dans 4 mois, donc de prévoir sa croissance  en examinant certaines parties de son corps :

La peau doit être souple pour être extensible et permettre le développement de la viande, la bouche large pour ingérer une plus grande quantité d’herbe, l’os à l’attache de la queue bien incurvé, etc etc …. Sans oublier la longueur des oreilles et la fraîcheur des narines !

Texte : Catherine
Photos : Louise
 



Stage de marche nordique

Repoussé au printemps à cause des intempéries, ce stage qui a regroupé 11 participants s'est déroulé cette fois par beau temps. Marie-Claude, Présidente départementale de la Randonnée Pédestre insiste d'abord, animation à l'appui, sur la technique de déplacement. Ensuite, elle parle de l'équipement et de la spécificité des bâtons.
Après cet apport théorique, un passage à la pratique s'impose.
On commence par un échauffement sérieux afin d'éviter les accidents musculaires. Chacun, ensuite, s'ingénie à mettre en pratique la technique de déplacement se rapprochant le plus possible du geste idéal. C'est la partie la plus longue et la plus profitable pour les stagiaires. Enfin, la séance se termine par des étirements.
Le retour en salle permet de tirer les conclusions concernant cette découverte et d'envisager des sorties régulières. L'équipement en bâtons est également abordé.
Globalement, les participants ont été conquis par ce mode de déplacement qui permet de faire travailler toutes les parties du corps.
 


 

Marche douce à Saint Sernin du Bois


Saint Sernin fut baptisé sous la Révolution « Montagne des Bois ». C’était un patronyme bien trouvé puisque l’on compte 600 ha de bois dont 435 de forêts domaniales. Un grand nombre de voies les parcourent. Voies terrestre mais également fluviales, tout cela pour vous dire que nous avons allègrement pataugé une bonne partie du parcours. Alors que dans la vallée le soleil brillait, ici, c’était plutôt brumeux.

Pas de soleil en hauteur

N’allez pas croire que les 24 participants, un record pour ce type de randonnées, ont été déçus.
 
 
Le prieuré remarquablement restauré donne au bourg un cachet unique. On mentionne ce prieuré dès les 11èmes et 12èmes siècles. Il accueillait alors au plus une douzaine de moines dont le prieur sera en même temps le seigneur du lieu.

Au 13ème siècle, le prieuré prend un aspect défensif avec l’apparition de tours carrées sur la façade ouest
Au 14ème siècle, devant l’insécurité des temps le prieuré se fortifie avec la construction du donjon après 1350 et d’une tour ronde d’angle.
Plus tard ce bâtiment prend un aspect résidentiel.
Au 17ème siècle, il est pratiquement en ruine mais au 18ème, en 1745, Jean Baptiste Augustin de Salignac de Fénelon, aumônier de la reine et cousin de Fénelon, précepteur de Louis XIV, devient prieur de St Sernin.
Son  œuvre est importante : affranchissement des habitants, reconstruction de l’église, construction d’une maison de charité, création d’une forge à Mesvrin et d’un haut fourneau à Bouvier.
Il n’en sera pas moins guillotiné en 1794 sous la Terreur.
A la Révolution le prieuré est saisi comme bien national et il tombe alors dans les mains de divers propriétaires. Il finit par être acquis en 1910 par MM Schneider et Cie qui cèdent par la suite le prieuré et la tour à la Commune de St Sernin.
Depuis 2010, le prieuré est le siège de la mairie.
Nous longeons les étangs constitués d’un barrage et d’un réservoir, l’étang de la Velle. Le barrage a été édifié entre 1917 et 1922, les besoins en eau de la ville et des usines du Creusot se faisant de plus en plus importants. La digue mesure 120 m et a une hauteur de 23 m. Le plan d’eau couvre 17 ha et retient 880 000m3.


Une légère pente nous permet d’accéder à une tourbière bien aménagée.



 
 
A partir de la Borne Creuse, nous suivons des allées très humides et le passage au lieu-dit La Pissoire demande de la prudence, les larges pierres plates étant très glissantes.

 
Nous remarquons une croix gravée dans une pierre dressée
Il y a environ 230 millions d'années existait sur le plateau une mer peu profonde : de nombreux reptiles bipèdes ou quadrupèdes, ancêtres des grands dinosaures, sillonnaient alors de vastes lagunes : ce sont leurs empreintes que l'on retrouve figées sur les dalles de grès arkose. Des carrières de grès étaient exploitées pour la construction et également pour la confection de pavés.
Nous coupons la route de St Sernin à l’étang de la Noue, mais ce qui nous intéresse, ce sont les vestiges d’une ancienne voie romaine qui est parallèle à cette route en cet endroit. Elle ne se remarque que grâce à une levée de terre. Plus loin, à l’intersection de la route qui redescend sur les Morlots, nous suivons une allée bordée de troncs de chênes et de hêtres.
 


 
L’abattage bat son plein. Nous ne ferons pas le détour par la croix du Virautour 
 
 mais nous regagnerons les voitures après une descente assez abrupte  et un passage sur la digue du barrage.
Rencontre
Début d'automne

 
 
 
Instantanés


 
 
 
Photos : Louise
Texte : Daniel

Trois jours au Lac du Der

Communiqué  de la LPO de Champagne-Ardennes  
Comme chaque année en cette période, de très nombreuses  grues, oies cendrées et autres migrateurs font à nouveau étape pour quelques jours au Lac du Der. Mais on nous signale également le passage inattendu de drôles d'oiseaux dans la région.




D'après les observateurs, il s'agirait d'un couple de marmignots edithus-bernardus, d'une marmignote marie-clarus huppée, d'un courlis daniélus certenol, d'un couple de fourillots véloces, d'une aigrette durix de sinvalier et d'une catarinette enrouée. Tous apparemment de la classe des amuriens vinicoles, et non pas arénicoles comme certains ornithologues l'ont cru au départ.
 

Mardi 15 octobre

L'étrange escadron a trouvé refuge dans une maison à pans de bois à Droyes, Haute-Marne, aux alentours de midi. Après avoir pris possession de leurs nids respectifs et  cassé une petite graine,  on les a vu s'envoler, sous une pluie battante, vers l'office du tourisme du Lac du Der puis à l’écomusée du même nom. C’est du jardin potager qu’ils voient leur premier vol de grues cendrées rejoignant le lac pour le coucher.
 La nuit venue, on perd trace des étranges volatiles mais on suppose qu'ils ont trouvé une petite auberge  accueillante dans les environs avant de regagner Droyes.
 
Mercredi 16 octobre
Malgré un ciel gris menaçant, malgré les flaques d'eau et la boue des chemins, on retrouve notre petite troupe en bottes caoutchouc, sur le circuit des étangs d'Outines et d'Arrigny. Ils semblent en forme, sans doute ont-ils pris un petit déjeuner copieux et délicieux. On les voit parcourir les 8 km sans difficulté, d'autant plus que le soleil fait une timide percée. Ils prennent le temps de s'arrêter, d'observer à la jumelle une aigrette blanche, des canards colvert, un héron cendré, des grues au loin posées dans un pré ...
Ils consacrent l'après-midi à la visite des nombreuses églises à pans de bois des environs, jusqu'à la nuit tombée et le retour de la pluie.
 
Jeudi 17 octobre
Les grues se lèvent à l'aube, quittent le lac et vont passer la journée dans les champs pour se nourrir. Nos visiteurs, eux, prennent sans doute leur temps à la table du petit déjeuner puisqu'on ne les retrouve qu'à 9h30 au bord du Der où ils rencontrent Antoine, un guide ornithologique passionnant et passionné qui va leur ouvrir les yeux sur les oiseaux du lac et des étangs d'Outines et Arrigny. Rien ne vaut une lunette de spécialiste pour admirer les plumes vertes de la sarcelle  d'hiver, le bec effilé du courlis cendré, les oies cendrées, les cormorans noirs, les premiers cygnes de Bewick ou la silhouette majestueuse de l'aigrette blanche.
 Les huit amuriens vinicoles ont repris la route de la Bourgogne en milieu d'après-midi. On les aurait aperçus une dernière fois sur les remparts de Langres. Mais s'agissait-il bien de nos drôles d'oiseaux ?
Ils n'auront fait qu'un rapide passage en Champagne. Peut-on espérer les revoir au printemps ? Les ornithologues du coin se posent la question.
 
AMUR-INFOS

A huit heures, ce mardi 15 octobre, un double quatuor d’Amuriens met le cap sur la Champagne humide.
Nous arrivons en avance. Une visite express du village de Droyes, notre port d’attache, nous réserve une énigme. Quelle est cette statue découverte pendant la visite de l’église ?
 
 
 La statue mystérieuse représente Sainte Catherine d'Alexandrie avec ses attributs: la roue de son supplice, l'épée avec laquelle elle fut décapitée Quant à la tête couronnée à ses pieds, il s'agirait de l'empereur Maximin (ou Maxence) qui ne lui voulait pas que du bien.
  




La suite

 
                                                 
Le four à pain

Pique-nique à l'intérieur

A midi, notre hôtesse nous accueille dans une maison à pans de bois de 1843, maison d’hôtes de charme 4 épis avec deux chambres spacieuses : une suite pouvant accueillir cinq personnes  et qui possède un vaste salon idéal pour nous retrouver tous les huit et la chambre du Four à Pain, elle aussi très coquette pour loger trois autres membres du groupe.

L’après-midi est consacré à la visite de l’écomusée du Der, la Champagne humide justifiant son nom. Une église sauvée des eaux, une mairie-école, un pigeonnier et aussi des bâtiments à pans de bois, une forge, une étable sans oublier un potager, un jardin de curé, un jardin des insectes  et un jardin médicinal un peu décevants en ce mois d’octobre, un poulailler, des lavandières et des scieurs de long… et bien sûr, l’histoire du lac nous occupent un long moment.


Jardin de l'écomusée


 



Eglise de  Nuisement  sauvée des eaux




Trois villages fantômes dorment au fond du Lac du Der : Chantecoq, qui n’entendra plus chanter ni bêtes ni gens, Nuisement, perdu dans la nuit des profondeurs aquatiques, et Champaubert, réduit à l’état de champ de ruines englouties.


C’est en 1974 que ces trois localités, ou plutôt ce qui en restait après le passage des bulldozers, furent submergées par les eaux de la Marne. Ainsi naquit le  réservoir  du Der,  le plus grand lac artificiel d’Europe jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le lac d’Alqueva au Portugal.


Un drame humain destiné à en éviter un autre : les crues catastrophiques de la Seine à Paris ; les habitants de la capitale gardaient le souvenir funeste des inondations dévastatrices de 1910 et 1924. Le sort de quelques Champenois pesait bien  peu face aux intérêts de la ville lumière,  réjouie de voir le Champagne couler à flots, mais marrie de se voir envahie par les flots  de la Marne et de la Seine réunies. Fluctuat nec mergitur, d’accord, mais faut pas exagérer…


Le lac du Der s’étend sur 4800 hectares, soit 48 km2 (l’équivalent d’un carré de 7 km de côté) ; sa contenance est de 350 millions de m3, ou encore 350 milliards de litres. La production de Champagne, quant à elle, a totalisé 225 millions de litres  en 2012, ce qui représente moins d’un millième de la capacité du Der ; pas de quoi saouler une grue au cas fort improbable où le divin breuvage se répandrait dans le lac.

Nous connaissons, nous autres en Bourgogne, le lac de Pannecière, créé en 1949 afin de calmer les rugissements de l’Yonne. Il consiste en un barrage établi sur le cours même de la rivière, qui traverse le lac du nord au sud. C’est ici le brave vieux granite du Morvan qui assure l’étanchéité. Les dimensions du lac font pâle figure devant le Der : 520 ha ;  5,2 petits km2 seulement.

La retenue du Der est conçue selon un autre principe : elle a été créée à l’écart du lit de la rivière, dans le bocage champenois, vaste cuvette étanche grâce à l’argile de Gault (sans Millau, n’en déplaise aux gastronomes). L’eau y est conduite depuis la Marne par un canal d  ’ « amenée », de décembre à juin, afin d’éviter les crues d’hiver et de printemps. Elle est ensuite rendue à la rivière de juillet à novembre par l’intermédiaire du canal de « restitution », pour venir en aide aux rivières qui sont à leur niveau d’étiage. Et ça marche ! Un beau succès du génie gaulois.


Le GR passe sur la digue


Cet ouvrage aura aussi permis l’existence d’une importante réserve ornithologique, que quelques Amuriens décidèrent de  visiter en cette humide mi-octobre.


Le retour au gîte réserve une surprise aux occupants du four à pain : pas d’eau chaude suite à une panne de chauffe-eau. La bouilloire électrique n’est-elle pas à sa manière un chauffe-eau, suffisante pour une toilette comme dans le bon vieux temps ?


On nous a recommandé un petit restaurant, l’auberge du Pot Moret à Châtillon sur Broué .  Nous ne sommes pas déçus à tel point que nous retenons pour le lendemain soir. Il faut ajouter que la serveuse est sympathique réagissant avec complaisance aux facéties de Bernard et Robert. Même le vin de Haute Marne est buvable. 


 
Mercredi matin, temps correct. Nous pourrons faire le circuit de 8 km prévu… à condition que le petit déjeuner qui nous attend ne s’éternise pas. C’est copieux et bon, en particulier les yaourts maison.


 
Nous voyons enfin des vols conséquents de grues. Le sentier est bien balisé mais les postes d’observation ne sont pas signalés si bien que nous en manquons deux. Voilà un champ de maïs fraîchement moissonné. Des restes de panouilles feraient le bonheur de nos migrateurs s’ils n’étaient pas effrayés par le remue-ménage d’agriculteurs occupés à déplacer des bovins.



 
Le tracteur nous double mais l’agricultrice qui suit dans un utilitaire s’arrête à notre hauteur. Elle continue de travailler en dépit de ses 79 ans. Nous comprenons sa démarche, toute commerciale. Elle gère également un gîte, pas cher, juge-t-elle utile de préciser. Nous apprenons l’évolution de sa profession, d’abord les vaches laitières, puis la culture de la betterave et maintenant l’élevage des charolaises. Les grues, « elle est née avec ». Même si elles font des dégâts, elles sont tolérées car elles servent d’appâts pour les touristes, en tout bien tout honneur.


 
La balade se poursuit. Nous avons opté pour les bottes utiles pour certains passages.


 
Le terrain est plat dans ce territoire parsemé d’étangs.

 


 

 Nous nous éternisons dans un poste d’observation. Même aux jumelles, il n’est pas toujours facile de reconnaître les oiseaux.


 
 Ils se tiennent en général à une distance respectable et nous manquons de connaissances. Nous attendons jeudi avec impatience pour profiter du savoir de notre guide ornithologue.


De retour au gîte, nous pique-niquons à nouveau au salon. Le petit parc doit être bien agréable en été mais trop humide aujourd’hui. Nous nous partageons les restes, chacun ayant jugé utile d’apporter cake, gâteau, fromage, pommes, œufs, tomates en plus de sa dînette de mardi midi.

Nous nous sommes promis de découvrir les églises à pans de bois qui font leur originalité. Elles datent pour la plupart du XVIème siècle et nécessitent un entretien au coût non négligeable pour le budget des communes

C’est d’abord celle de Châtillon sur Broué avec son grand porche entièrement fermé surmonté du clocher.



Châtillon by night
 

Un saut de puce nous amène à Outines où l’église s’impose par ses dimensions et sa masse impressionnante. Nous extirpons de nos portemonnaies 2 euros en petites pièces pour nous offrir une instructive visite audio-guidée avec éclairage. Un bel ensemble de maisons à pans de bois remarquablement restaurées entoure le bâtiment.
 




 




 

 
A  Drosnay, la large toiture à deux versants et la façade habillée de tavillons retiennent notre attention de même que les boiseries intérieures datant du XVIIIème siècle. Dommage que le splendide vitrail  du XVIème siècle soit en partie masqué par un autel surmonté d’un retable.


Nous voici à présent à Bailly le Franc. Nous n’empruntons pas l’échelle extérieure qui permettrait d’accéder aux combles  mais nous franchissons l’entrée protégée par un auvent qui couvre toute la façade. L’intérieur révèle le contraste entre les murs blancs qui donnent de la clarté et le plafond entièrement en bois. Un des vitraux représente une belle piéta du XVIème siècle.
 
 
Nous terminerons ce pèlerinage par l’église de Lentilles car nous craignons une indigestion culturelle. Ici, pas de transept. La couverture des bas-côtés est reliée à celle du porche décoré dans l’axe de l’entrée par une statue de St Jacques en pierre. Si la fausse voûte en plâtre datant du XIXème siècle n’avait pas été démontée en 1970, nous n’aurions jamais pu admirer le plafond en bois à motifs de losanges.
 
 
 
 
Ras le bol des nourritures spirituelles ; il faut penser à celle de nos estomacs. Bernard et Robert en parlaient depuis le départ. Qui dit Champagne dit boisson des grandes occasions. Ils nous gratifient d’un apéritif somptueux au grand désarroi de Daniel privé d’alcool par des mises en garde lues sur un remède. Brigitte dissipe ses inquiétudes avec des arguments convaincants : « Le sel, voilà l’ennemi mais une larme de ce nectar ne peut pas faire de mal. »   
 Le chef étant en congé, le menu s’en ressent mais nous n’allons pas jouer les clubs du troisième âge. Les repas peuvent passer au second plan.
 
Jeudi, 6h30, le réveil sonne. Marie (en réalité Sylvie) est absente mais elle nous a préparé un petit déjeuner de marcheur au long cours. Elle nous a laissé un petit mot d’excuse concernant l’aspect puzzle à reconstituer de son cake. Il se révélera un excellent reconstituant.
Nous allons faire connaissance avec Antoine notre guide ornithologue qui nous a donné rendez-vous à 9h30 au bord du lac de Der. Nous en avons entendu dire le plus grand bien.
 Il ne s'agit pas de le faire attendre. Nous y voilà, chaussés de bottes (une pensée pour Edith qui aura mal aux pieds toute la matinée), tous quinquets ouverts, prêts à être émerveillés... et nous le serons. Antoine nous met d’amblée à l’aise, s’enquérant de nos prénoms.
Il nous conduit sous un abri garni de posters d’oiseaux pour nous donner quelques informations d’ordre général
Les étangs de la Champagne humide ont, depuis toujours été un lieu d'accueil des espèces migratrices venant de la zone sub-boréale mais la chasse  et l'assèchement des marais leur étaient défavorables.
 
 
Depuis quelques années, les conditions écologiques sont devenues plus favorables : la création du lac du Der avec ses importantes vasières en hiver, la culture du maïs qui laisse sur le sol de nombreux grains ont permis, par exemple, à la population des grues cendrées de passer de 50 000 individus en 1997 à 350 000 aujourd'hui.
Nous ne verrons pas ces oiseaux emblématiques de la région : ils quittent leur dortoir au lever du soleil, et y reviennent vers 16h30, quand la lumière baisse ; pour nous il est donc trop tôt ou trop tard. Heureusement, nous avons pu les observer et les entendre,  la veille, en vol, formant de superbes V dignes de la Patrouille de France.
En route pour le premier observatoire au bord du lac, munis de nos jumelles et surtout de la lunette d 'Antoine. Nous y verrons   des oies cendrées, une colonie de vanneaux huppés, des sternes, des courlis  cendrés, de grandes aigrettes, des sarcelles d' hiver à la tête si colorée et dont la zone de nidification ( Pologne, Belgique) remonte vers le Nord, argument en faveur du réchauffement climatique.(une élévation de température de 1° entraîne un déplacement de la nidification de 160 km vers le Nord).

 
Alerte : Antoine fixe avec ses jumelles un vol d'oiseaux, réquisitionne la lunette, nous sommes tous en attente ; mais oui, c'est bien cela : les premiers cygnes de Bewik  viennent d'arriver ; ils sont 5, en provenance directe du cercle arctique. Ils hiverneront sur le lac.
Nous nous dirigeons ensuite vers un deuxième « spot », l'étang des Landres. Les étangs qui parsèment la région ont été créés au moyen âge par les moines cisterciens, et rachetés en 1970 par le Conservatoire du littoral.
L'avifaune y sera riche : Grand cormoran, grèbes huppés, grèbes castagneux (de la couleur de nos châtaignes) goéland  leucophée. Un éclair bleu traverse plusieurs fois le plan d'eau : c'est un Martin pécheur, magnifique petit oiseau aux couleurs métalliques mais qui ne voudra jamais se poser pour que nous puissions l'observer, au grand désespoir de Marie-Claire.
 
Une pause thé, café et madeleines permettra à notre guide de poser la question piège : « il existe en Champagne une espèce de Mouette endémique, laquelle ?? » Réponse à la fin de l’article.
Nous quittons Antoine avec regret et la promesse de revenir observer d'autres oiseaux au printemps, il y en a plus de 270 !!! A notre tour, nous dirons le plus grand bien d’Antoine qui a su allier compétences et qualités pédagogiques (n’oublions pas que nous étions 7 ex enseignants sur 8, pauvre Bernard !) sans oublier un grand sens du contact et de l’écoute avec ce qu’il faut d’humour.
 
Faites-vous plaisir ; consultez le site de notre guide !
Allez dans la rubrique NOS AMIS à la ligne  Antoine Cubaixo, ornithologue


Nous disons au revoir à Sylvie en la remerciant pour son accueil chaleureux et l’environnement agréable des pièces. L’absence de douche chaude  pour trois d’entre nous amène une belle ristourne sur la facture que nous partageons volontiers avec le reste du groupe.


 
 Nous voici sur le chemin du retour. Un arrêt sur un petit square de Montier en Der permet de terminer les restes des restes.
 
Nous avons programmé un arrêt à Langres, ville de garnison et lieu de naissance en 1713 de Denis Diderot, cité froide et fortifiée juchée sur un plateau.

 


 
Nous revenons aux voitures à l’égrenée. Nous voici tous réunis. Nous nous disons au revoir, chaque conducteur roulant sans se soucier de l’autre.
Comme le suggérait Brigitte, pourquoi pas une nouvelle escapade au printemps pour rencontrer d’autres oiseaux ?


 
A propos, la mouette endémique de Champagne c’est la…

Devinez qui  a trouvé la réponse.


Les photos ont été prises par Catherine, Marie-Thérèse, Daniel, Robert.
Les textes ont été écrits par Brigitte, Catherine, Daniel et Robert