Les buts inavoués des marches extra douces

Imaginez un petit groupe promenant un chien : c’est banal. 
Imaginez maintenant un chien promenant un petit groupe : c’est moins courant et pourtant c’est ce que, victimes consentantes, nous avons vécu cet après-midi. 
Agé, sourd, se déplaçant avec difficulté, il est en droit de profiter des arômes parsemant le parcours, de les flairer longuement, parfois de les compisser pour rappeler qu’à une époque il fut quelqu’un d’important. 
Dante, retraité choyé par ses maîtres, fut dans une autre vie chien-guide pour aveugle et il mérite bien notre considération. 
Nous sommes quatre extra doux marcheurs et chaque arrêt aura permis d’échanger quelques propos enrichissants Nous rafraîchissons nos connaissances en botanique. Nous évoquons des anecdotes puisées chez des auteurs portant un regard réaliste, parfois amer, parfois philosophique sur notre société et notre vécu. Nous parlons également du patrimoine du village qui nous accueille et de son intégration dans l’époque contemporaine. 
Saviez-vous que la robuste tanaisie s’est répandue en Europe occidentale par les invasions barbares et qu’elle a, outre une odeur puissante, des propriétés vermifuges ? 
Regardés à la loupe, les lichens offrent un décor digne des vitrines des joailleries les plus réputées. 
Voilà les cynorrhodons à l’orthographe piégeuse dans les dictées de Bernard Pivot. Justement, il est évoqué quand il rappelle que vieillir c’est chiant. Quelques aphorismes de Sylvain Tesson sont appréciés à leur juste valeur. Nous n’oublions pas Gilbert Brochot, le local de l’étape qui, dans sa rétrospective du siècle, parle des jeux de son enfance. Nous, ça nous parle mais ils font maintenant partie d’un passé inimaginable pour les jeunes générations actuelles. 
Nous donnons des précisions sur l’histoire du barrage, sur les particularités de l’église, sur l’épaisseur des murs du donjon élevé en 1356. Le dernier prieur du prieuré de St Sernin aura été Jean-Baptiste Augustin de Salignac Fénelon actif et novateur ce qui ne l’empêcha pas d’être guillotiné sous la Terreur en 1794 à 79 ans, son titre d’aumônier de la reine Marie Leszczynska gommant les bienfaits qu’il avait faits en dirigeant un établissement de charité à Paris. 
C’est ça, une marche extra douce. Ses buts ? un peu de marche et beaucoup d’échanges. 













Charbonnat, vérification du balisage.

Dimanche 18 septembre, AMUR avait parcouru le circuit C1, les Hauts de Charbonnat, une référence en matière de qualité du paysage pour le club. 
La Commune se fait un devoir de passer chaque année le broyeur sur l'ensemble du circuit et c'est un geste que nous apprécions. Par contre, bien que nous ayons l'an passé repeint les marques, nous constatons qu'elles se ternissent rapidement.
Aussi, hier, 23 septembre, un commando de volontaires a parcouru le circuit équipé comme il se doit : moyen de transport adapté, à savoir le Duster tout terrain d'un ancien président, la "baoule" d'intervention express du baliseur en chef, un coupe-branche, un sécateur et une scie égoïne utilisés selon la tâche à accomplir par la secrétaire de l'association qui sait vraiment tout faire, le tout supervisé par une personne jouant le rôle du randonneur inexpérimenté. 
De quoi susciter l'intérêt des troupeaux encore au pré qui pensent en nous voyant qu'il est bientôt l'heure du pansage. 
Il a bien fallu trois heures pour tout revoir. 
Nous nous refusons à parler de travail dont l'éthymologie tripalium évoque un instrument de torture et qui désigne en effet la souffrance et la douleur.
La bonne humeur gomme le désagrément de quelques piqûres d'orties ou de griffures de ronces. 
Aussi, nous invitons les hésitants à venir agrandir le groupe des Attilas qui s'étiole, les avatars de la vieillesse se chargeant de diminuer l'effectif de notre vaillante équipe.







Marche douce du 22 septembre

La Pissoire et La Fallourde.

C’est arrivé un 22 septembre :

480 av. JC, grande victoire des Athéniens à Salamine.

1792, premier jour du calendrier républicain et de la première république française.

1802, début des travaux du canal de l’Ourcq.

1862, abolition de  l’esclavage par Lincoln.

1922, naissance d’Yvette Horner.

2022, journée internationale sans voiture, des femmes d’affaires aux USA, du rhinocéros

et de la marche douce Amur du jeudi après-midi, par quinzaine, dans les bois de St Sernin.

Nous sommes 15 au rendez-vous pour parcourir 7km, principalement en sous-bois. La cascade de la Pissoire est à sec comme on s’y attendait. Nous faisons une halte au bel étang de la Fallourde, en partie couvert de nénuphars et lieu de vie de nombreux oiseaux, hérons, aigrettes, cormorans…

Le groupe s’étire en fonction du rythme des uns et des autres puis se reforme pour échanger quelques anecdotes, puis s’étire à nouveau. Tout cela dans la bonne humeur et avec le plaisir de profiter d’un bel après-midi, le dernier de cet été 2022. 











Charbonnat, la Croix Rozian










Dimanche 18 septembre.

Le circuit des Hauts de Charbonnat, le C1, est l’un des plus beaux de notre catalogue. Nous avons pu le vérifier à nouveau, ce dimanche après-midi, dans des conditions idéales : ciel bleu limpide, température parfaite. Certes, il faut commencer par grimper de la Croix de Montjalmain  jusqu’à la ligne de crête à 450m, mais l’effort est largement récompensé par les magnifiques points de vue sur les vallonnements du Pays de Luzy à l’ouest et la vallée de l’Arroux, le massif d’Uchon de l’autre côté. La descente dans la vallée est tout aussi belle et agréable. A l’arrivée, comme il se doit, nous partageons bien volontiers une délicieuse tarte à la semoule et un excellent gâteau aux figues. Merci aux deux pâtissières du jour, Véro et Marie-Thérèse.

Cette randonnée nous aura permis de vérifier le balisage et constater qu’il est parfois bien pâlichon. Donc il doit être rafraîchi. Ce qui sera fait très prochainement.

 







Grande Première à Uchon le 11 septembre.

L'Association Broc et Trad d'Uchon nous a proposé de se joindre à elle pour l'organisation d'une randonnée sur leurs terres, ouverte au public.
Les "Broc et Trad" assurent la partie  administrative, les achats, la trésorerie ainsi que les inscriptions. Les "Amuriens" gèrent le balisage et les deux ravitaillements.
C'est une première et nous allons totalement dans l'inconnu. Combien de participants ? 100 s'il pleut comme vache qui pisse ou 500 si le ciel est bleu ?
Le ciel est bleu et le nombre de participants, 650, dépasse nos prévisions les plus optimistes.  Ce sera juste pour les ravitaillements ; ici aussi on apprend à gérer la pénurie. Heureusement, les plus matinaux passent souvent leur tour, pressés qu'ils sont de faire un chrono. Deux Amuriens renforcent l'équipe chargée des inscriptions, le reste, une petite vingtaine se répartit équitablement à Bay sur le grand circuit et au Treuil sur le grand et le moyen.
Déjà bien rôdés par 30 années de pratique sur Autun Le Creusot, nous assumons dans la bonne humeur. Nous ne sommes pas avares des sourires aux marcheurs, des encouragements pour ceux qui commencent à être fatigués. Nous sommes totalement hypocrites car nous, nous savons ce qui attend les randonneurs lors de la remontée sur Uchon et nous nous gardons bien de leur dire qu'ils ont mangé leur pain blanc en premier.
Voici la livraison des plateaux-repas. Ils sont plutôt copieux et équilibrés. Le gros de la troupe est passé. Il est temps de démonter les pagodes et de commencer le dé-balisage. Il faut le faire dans la foulée. Le repousser au lendemain prend des allures de corvée.
Nous rejoignons le QG. L'ambiance est au soulagement. Tout s'est passé normalement ou presque. Dans quelque temps nous ferons un bilan détaillé qui permettra de gommer dans le futur quelques petites imperfections.













Douze flâneurs sur des sentiers chargés d'histoire.

Douze flâneurs aux centres d’intérêt divers
Pour eux aussi c’est la rentrée. Depuis la sortie à La Comelle, début juillet, ils ne se sont pas retrouvés pour une marche douce et ils en ont des choses à se raconter !
 Elles sont dix, ils sont deux. 
Certains réapparaissent après une éclipse passagère. Un visage nouveau, côtoyé dans d’autres circonstances, est accueilli à bras ouverts. C’est une balade semi urbaine commencée autour du plan d’eau du Vallon à Autun. Corbeaux et hérons investissent les arbres et les rives. Un rapace plane haut dans le ciel Nous nous intéressons à des oies élevées en volière. Elles jouent à la perfection leur rôle de gardiennes des lieux en nous apostrophant de leurs cris discordants recouvrant nos propres bavardages. 
Nous longeons, alternant sentiers verdoyants ou rues goudronnées, la dérivation du ruisseau de Brisecou qui a permis l’installation de nombreux moulins construits entre 1300 et 1600 et mus par l’énergie hydraulique. Au départ, Moulin du Vallon, puis moulin du Breuil, siège d’un fait divers sordide en 1932, Moulin Gamet, Moulin des Places et plus remarquables, moulin de Montjeu à St Blaise avec sa roue disparue de 7,50 m qui en faisait le plus important d’entre eux, plus tard converti en fonderie, actuellement en cours de rénovation et celui de Couhard chargé d’histoire. En 1520, son propriétaire Charles Cusin, horloger de talent développe la fabrication de montres, véritables œuvres d’art. Protestant, il doit quitter la ville en 1587 pour se réfugier à Genève. Toute une industrie avait pu se développer dans les faubourgs accolés aux remparts. 
On ne se contente pas de la petite histoire, certains herborisent, d’autres évoquent des souvenirs de vacances ou des projets. Nous empruntons le chemin de la Mine, référence à des mines d’étain, nous nous recueillons devant la croix érigée à la mémoire de Saint Léger martyrisé pour ses convictions chrétiennes et nous arrivons à la Pierre de Couhard, point culminant de notre périple. Cette pyramide dominait un ancien cimetière appelé le champ des urnes. Ce serait, d’après les fouilles et les différentes hypothèses un cénotaphe. 
Nous descendons le chemin pentu des Manilles, redoutable pour nos genoux aux cartilages défaillants et retrouvons nos véhicules en terminant le tour du plan d’eau quiitté 2 heures plus tôt. Nous avons fait 7 km pour un dénivelé d’un peu plus de 100 m. 
Informations complémentaires sur le site de la Louvetière : http://www.louvetiere.fr
Aller aux escapades de l'AMUR SA8bis-Aqueduc et moulins.












Randonnée à Berzé-la-Ville

Randonnée de LA GRANDE BASCULE à Berzé-la-Ville. Dimanche 4 septembre. 
Nous étions seulement sept pour cette première randonnée de la nouvelle saison. Brigitte nous a donné rendez-vous à 9h30 à Berzé pour faire la Grande Bascule ! Sur une douzaine de kilomètres et en quelques heures, elle nous a fait parcourir des millions d’années, du Trias au Bajocien, en passant par le Sunémurien et le Toarcien. Il a été question de grès, de gypse, de calcaire, d’ammonites, de griphées, d’entroques, de lagon, de rhyolite et d’empreintes de proto dinosaures ! Vous en saurez plus et en détails en lisant les documents de Brigitte. 

Le circuit, souvent en crête, nous a offert de très beaux points de vue sur les roches de Solutré, Vergisson et les vignobles du Mâconnais, entre autre. C’est à la carrière du Rampon que nous avons fait notre pause pique-nique avant d’entreprendre le chemin du retour à l’Anthropocène, aux madeleines de Brigitte et au gâteau au chocolat de Marie-Thérèse

Documentation : La Grande bascule. L’observation des roches et du paysage apportent des informations précieuses à qui veut retracer l’histoire géologique. Cette randonnée permet de reconstituer celle de la Bourgogne du Sud 

1. Près du parking, observations de bancs de grès (sable consolidé) inclinés de 18° vers l’Est; cette roche est le témoin d’une plage, en bordure d’un massif montagneux existant (le Morvan) (environ – 200 Millions d’années). Cette inclinaison est une trace de « la grande bascule qui aura lieu beaucoup plus tard. La montée sur la Roche Coche se fait à travers les affleurements des roches du Jurassique (ère secondaire) : alternance de bancs calcaires durs à gryphées, ammonites et débris de coquilles et de calcaires plus argileux, plus friable. 

Le sommet de la Roche Coche est constitué d’un calcaire très dur : le calcaire à entroques, restes d’animaux marins. Toute cette série sédimentaire est la trace d’un océan ayant occupé cette région pendant 30 Ma ( - 200 à – 170 Ma) 

Du sommet, la « Grande bascule » est très visible : il y a 30 Ma la formation des Alpes se traduit dans la région par des effondrements importants (fossé de Bresse) et un basculement de la croute terrestre vers l’Est. L’érosion péri-glaciaire a ensuite façonné le paysage faisant ressortir les roches calcaires les plus dures : Roche de Solutré, Vergisson… 

2. la carrière de Rampon (Verzé), site préservé par le Conservatoire des espaces naturels (CENB), a été ouverte dans un massif de rhyolite, roche volcanique ayant la même composition que le granite, qui s’est infiltré dans des fissures du socle et constitue de dykes. Cette roche, datée de 300Ma, est la trace de la mise en place d’une autre chaine montagneuse, la chaine hercynienne dont le Morvan fait partie. Pendant 100Ma, cette chaine est érodée, jusqu’à former une plaine sur laquelle la mer avance et dépose le sable qui constituera le grès vu au tout départ de notre randonnée. Le géologue parle ici de discordance ; elle est remarquable ce qui justifie le classement par le CENB. Sur cette plage vivaient des proto dinosaures dont on observe les traces de pas (moulage). 

3. Visite rapide des fours à gypse