Les sources de l'Yonne

 

La sortie aux sources de l’Yonne tant attendue a enfin eu lieu ; les  prévisions  d'une météo désastreuse, fondées ou parfois infondées et le souvenir, pour le guide, d’une pluie glaciale il y a quelques années, nous ont obligés à reporter 4 fois cette randonnée. La dernière, ce 1er Août, hors calendrier AMUR, aura été la bonne mais rassurez-vous, nous la referons dans un cadre plus officiel.

Huit heureux randonneurs étaient présents avec une météo adéquate pour cette randonnée devenue quasi-mythique.

Rendez-vous compte : Départ du parking du musée de Bibracte pour une marche de 12,5km sur des sentiers non fréquentés depuis des mois et dans un paysage de forêts de feuillus et de résineux presque centenaires, uniquement parsemé de quelques maisonnettes, au pire abandonnées, au mieux servant de résidences secondaires pour quelques Hollandais en mal de nature sauvage, que demander de mieux ?

C’est là que nous apprendrons que le fleuve » La Seine » aurait dû plutôt s’appeler « L’Yonne » compte tenu de son débit plus important.

C’est aussi là que la tourbière des Lamberts était jadis un étang où l’on stockait l’eau servant à acheminer jusqu'à Paris  les ballots de bois sur l’Yonne après l’ouverture des digues à la manière d’une chasse d’eau.

Il est difficile d’imaginer l’activité et la population présentes au 19ème siècle quand on voit la désertification actuelle.

Après le pique-nique sur les caillebottis en bois de la tourbière, nous rejoignons le GR qui nous ramène au musée, à peine mouillés par quelques gouttes.

Nous sauverons une grive apparemment assoiffée tombée d'un nid : Non, les humains ne sont pas tous des barbares.

Promis, nous reviendrons.






















Barbecue du président

 C’est sous ce beau soleil d’été qu’une quinzaine de marcheurs se retrouvent ce 5 Juillet pour une petite marche « apéritive » de 4 km hyper-classique au départ du stade en direction du Mordeau, Champmartin et retour par le haut du village.

À 10h15 tout le monde se met en route sans les deux, compagne et épouse, respectives du président et du vice-président, s’affairant à l’accueil des épicuriens et épicuriennes du club, moins intéressés par cette marche qui leur paraît sans doute dérisoire. Ah, une retardataire rejoint le groupe en courant !

Première halte au vu de deux équidés venus nous dire bonjour et suscitant l’enthousiasme du groupe.

Les arbres le long de la route du Mordeau semblent de plus en plus imposants depuis le déboisement des parcelles environnantes.

Quelques arbres sont encore tombés sur le sentier qui rejoint la piste forestière mais ne gênent pas le passage.

Nous sommes accueillis à la ferme de Champmartin par Julie Laforêt , artiste plasticienne, ravie de nous faire découvrir sa passion pour la nature sauvage et les activités et projets qu’elle a développés autour de cette passion.

Le retour au stade est synchro avec le son des cloches de l’angélus qui invitent à l’apéritif.

La tablée s’organise prête à faire ripaille : Partage des entrées, des desserts préparés par les convives et du plat principal presque traditionnel pour le barbecue du président : Filets mignons de porc sauce huître.

Nous regrettons le départ de nos deux derniers Anglais : Peter et Cathy Harrington qui s’éloignent un peu plus de l’Angleterre en allant s’installer en Alsace.

Nous avons apprécié leur compagnie, leur participation régulière à nos marches, leur humour et surtout leur accent « so British » .

Nous leur souhaitons une bonne installation et souhaitons les revoir au plus vite.

Petite pensée pour Daniel qui n'a pu se joindre à nous pour raison de santé.

Coordonnées de Julie Laforêt : wwww.julielaforet.com






























Promenade matinale à La Certenue.

 Les chaleurs estivales sont en avance. Aussi préférons-nous, à l’occasion de cette marche douce, adopter les horaires d’été avec départ et retour en matinée. Nous n’avons jamais qu’un jour d’avance sur le calendrier. La Certenue culmine à 646 m, est boisée et offre plusieurs centres d’intérêt. Nous profiterons du travail de débroussaillage que Bernard a fait récemment. Rendez-vous est pris presque au sommet de cette colline, là où existe une importante aire de stockage pour les troncs en partance vers des contrées lointaines.  

La route d’accès est ombragée, très pentue, étroite, les croisements quasi impossibles s’il n’y a pas une entrée de pré ou l’amorce d’un chemin. Des haies bien taillées mais hautes masquent la vue. Un seul de nos conducteurs sera contraint de faire une marche arrière qu’il nous a décrite comme interminable. Elle aura à peine entraîné un léger retard. 

Nous sommes douze. Nos amis anglais, Peter et Cathy, nous accompagnent pour la dernière fois. Ils déménagent sur Strasbourg. Nous les regretterons.

Des balles de foin tentent Daniel avec une photo du groupe en premier plan. Mais… ici, nous ne voulons pas de balles enveloppées sous plastique, là, elles sont trop éparpillées, ailleurs, le soleil est gênant. Nous aurons peut-être d’autres occasions.

Les châtaigniers sont en fleurs. Des ruches ont été transportées à proximité. Les abeilles sont à pied d’œuvre pour butiner.

Nous quittons la petite route goudronnée. Nous voici brièvement sur le GR 131. Nous obliquons à gauche pour emprunter la « Peute Rue ». 

En Morvandiau, le Peut, c’est le diable. Nous pénétrons sur des terres de légende. En réalité, il s’agit de la Petite Rue. Nous longeons une maison minuscule actuellement à l’abandon mais habitée jusqu’au milieu des années 60 par une famille de 9 enfants. On se demande comment tout le monde pouvait vivre dans un espace aussi limité. Le paysage actuel très boisé était à l’époque constitué de champs et de prairies. Le chemin caillouteux grimpe, le groupe s’étire mais les plus rapides attendent à l’entrée d’un jardin isolé le long du sentier à gauche. Il a tenté de voir le jour il y a une dizaine d’années sous forme d’un jardin botanique mais est tombé plus ou moins dans l’abandon faute d’entretien.

 Nous avons le temps de méditer sur une inscription écrite en blanc sur un fond gris. « Une mauvaise herbe est une plante dont on n’a pas encore découvert les vertus ».

 Un arbuste nous intrigue ; sureau des montagnes ou sorbier des oiseleurs ? Les feuilles du sureau des montagnes sont opposées, les fruits rouge-vif ; celles du sorbier sont alternes et les fruits rouge-corail. Il faudrait vérifier en ayant deux spécimens.

Nous arrivons à la « Danse ». Michel est à l’aise pour nous en parler. Les bâtiments de ferme ont été exploités jusque dans les années 60 par la famille Chevrier, celle de ses beaux- parents.

Elle doit certainement son nom au fait que pour la fête de la Pentecôte, la ferme ouvrait ses portes et se transformait en bistrot plus ou moins légal où l’on pouvait déguster des tartes à la semoule ou aux pommes confectionnées par la Jeanne, accompagnées de quelques canons et où l’on pouvait danser au son de l’accordéon du Dédé, son fils. Après une période d’abandon, les bâtiments ont été achetés par un autoentrepreneur qui les a restaurés.

Nous faisons un crochet pour descendre au spot de décollage des parapentes. Il est fréquenté par les parapentistes par vent nord/nord-est. Il offre une vue imprenable sur le village de Broye, Montjeu, le mont Jeunot, Fragny et le plateau d’Antully. La remontée est raide. D’ailleurs, trois d’entre nous avaient évité cette épreuve facultative.

Un chalet-abri avait été construit par un chantier d’insertion à l’époque où la Communauté de Communes Arroux-Mesvrin n’avait pas encore intégré l’actuelle Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan. Il est apprécié des randonneurs et des parapentistes pour piqueniquer ou s’abriter de la pluie. Il avait vu le jour sans la moindre autorisation mais à cause d’un reportage dithyrambique dans la presse locale, il avait attiré l’attention de La Direction Départementale concernée et il avait fallu beaucoup de diplomatie de la part du Président de la CCAM pour éviter sa démolition. Nous l’avons trouvé très bien entretenu et un appel au civisme des utilisateurs a été rappelé.

La même Communauté avait mis en place une table d’orientation côté ouest de La colline permettant de découvrir un panorama exceptionnel sur les monts du Morvan ainsi que les vallées du Mesvrin et de l’Arroux. Une table de piquenique complète l’aménagement. Notons que le long de la route d’accès côté est, par beau temps, on peut apercevoir le Mont Blanc.

Pris par le temps, nous n’avons pas fait le crochet par la chapelle Notre Dame des Neiges. Tout le monde croyait connaître son histoire. Les explications détaillées de notre accompagnateur Michel ont rafraîchi nos mémoires.

Jusqu’au milieu du XVIIème siècle les fêtes à la Certenue étaient païennes et donnaient lieu à certains débordements ce qui déclenchait la colère des curés de Mesvres. Ceux-ci connurent une mort rapide ou durent demander leur changement. Une demande fut faite aux autorités du clergé pour la construction d’une chapelle dédiée à la Vierge Marie et la tenue de processions organisées pour combattre le diable à l’origine de ces débauches. Elle fut construite vers 1675 sur le lieu d’une ancienne « cella » (site gallo-romain dédié à une divinité) par la comtesse de Rabutin de Mesvres et visitée deux ans plus tard par sa nièce Madame de Sévigné.

Elle contient une statue de la Vierge antérieure à la chapelle. La légende raconte qu’elle a été découverte par une bergère sur ce même lieu et transportée au château de Fougerette par trois fois mais à chaque fois elle revenait mystérieusement sur son lieu de découverte en laissant une trace de son passage : jaillissement d’une source miraculeuse, l’empreinte de son pied sur un rocher et une roche fendue en forme de croix ,empreinte des plis de sa robe sur un rocher où elle s'était assise.

A la même époque, des ouvriers construisaient une chapelle sur une pente de la montagne mais tout le travail effectué dans la journée était mystérieusement défait la nuit. De rage, le maçon jeta son marteau en l’air et il retomba à l’endroit même où la bergère avait découvert la statue. La chapelle fut donc construite à cet endroit.

Actuellement, la chapelle privée est propriété des familles Perrin et Merle dont les aïeux sont enterrés dans un caveau à l’intérieur. Elle est généralement ouverte le week-end de la Pentecôte.

Notre ultime halte avant de rejoindre les voitures toute proches fut consacrée à La Source Miraculeuse. Située non loin de la chapelle, en contrebas, son eau était un remède efficace pour les jeunes filles qui cherchaient un mari, pour les femmes qui voulaient un enfant ou pour leur donner du lait. Les pèlerinages de la Pentecôte se déroulaient pour les enfants atteints de troubles de développement, les fièvres et la stérilité. Les pèlerins buvaient l’eau et faisaient des ablutions avant de se rendre dans la chapelle et prier. Le miracle se produisait quand la statue se couvrait de sueur ou changeait de couleur.

L’église, se méfiant et doutant de cette pratique, l’a condamnée. Cependant dit-on, le curé de Broye qui avait pourtant prêché contre cette fête, ne guérit de sa fièvre qu’en se rendant à la source et en y buvant l’eau.

Actuellement, une louche est toujours présente pour boire l’eau ou remplir une bouteille. Une de nos participantes a absorbé un peu du miraculeux breuvage. Nous sommes un tantinet curieux des conséquences, voire inquiets.

Le groupe moins le photographe.
En direction des Colins

 Les douglas poussent en Morvan mais ne sont pas exploités sur place

Le miel, une autre ressource morvandelle.

Cette casquette est une insulte à la Bourgogne.



Les digitales sont en pleine floraison.

Sureau des montagnes ou sorbier des oiseaux ? Les avis sont partagés.

Jardin botanique à l'abandon.

Depuis l'aire d'envol des parapentes.


A l'arrière plan, vallée du Bas Rançon, Mt Jeunot et plateau d'Antully.

La remontée est éprouvante.

Jacques et 2 autres marcheurs avaient sagement évité cet effort épuisant.

 Un chalet abri dont il faut respecter la propreté.

Table d'orientation, vallée du Mesvrin et Monts du Morvan. 

Table de pique-nique et de méditation.