Circuit sur Saint-Romain

Samedi 19 février ; nous abandonnons une nouvelle fois la sortie traditionnelle du dimanche et une nouvelle fois un groupe important se retrouve au départ : 22 adhérents et trois randonneurs venus de l'extérieur dont deux personnes de Givry. Il faut une petite heure pour aller de Broye à Saint-Romain mais c'est le prix à payer pour connaître le dépaysement. Le calcaire, la vigne, les falaises remplacent le granit, la forêt et nos sommets arrondis.
Jacques guide. C'est grâce à ses recherches que je peux émailler ce compte-rendu de commentaires pointus. Le village est partagé en deux ; pour gagner la partie haute et les ruines du château, nous grimpons parmi les buis et quand j'écris grimper, je n'exagère pas. C'est le souffle court que nous arriverons enfin sur le plateau d'où nous dominons le vallon.
Nous avons emprunté le passage très escarpé de la grotte de la Tartebouille (traquenard diabolique où les retardataires de la messe de minuit étaient harcelés par un démon jusqu'à ce qu'un sacristain le noie dans le bénitier de l'église Saint-Hilaire – autre version : Ste Marguerite l’enchaîna avec sa ceinture).
Le château, initialement propriété des seigneurs de Saint-Romain (sa présence est attestée au XIIème siècle), est ensuite acquis par les ducs de Bourgogne au XIVème siècle. Il est démantelé à la Révolution et les pierres servirent à reconstruire les maisons du village. Une nécropole mérovingienne fut mise à jour. Nous apprenons en déchiffrant le texte gravé sur une croix que M.Ponsot était l'inventeur du papier d'Arménie. Nous passons près d'un puits comblé. Heureusement car il était si profond qu'en regardant au-dessus de la margelle de grès, on y entendait les poules chanter dans l'autre monde.
Notre regard est attiré par deux stèles curieuses incluses dans un mur de la rue du presbytère, l'une en anglais, l'autre en hébreu mais transcrite en caractères latins.
Nous voici maintenant en pleine nature. Le calme règne, seulement interrompu par les exclamations claironnantes de nos exubérantes creusotines au passage d'inoffensifs vététistes quand soudain un tintamarre pétaradant retentit. Nous n'avions pas attaché trop d'importance à une pancarte anodine signalant un terrain de trial. Mais ces motards sont corrects et ils se défoulent loin de toute habitation. Nous allons d'ailleurs tomber de Charybde en Scylla. Cette fois, ce sont des aboiements furieux qui attirent notre attention. Pas de doute, ce gilet fluo le long du bois ne peut qu'habiller un chasseur. Nous en prenons notre parti. A chaque sortie, où que nous allions, entre septembre et février, nous avons droit à une battue. Entre gens bien élevés tout se passe au mieux d'autant que nous sommes concernés par des territoires différents. Nous avons longé une carrière de dolomie, amendement calcaire et magnésien bien utile pour améliorer nos sols lourds et argileux.
Nous voici à présent en plein vignoble. Auxey-Duresse, Saint-Romain. A quand une randonnée souterraine dans les caveaux de la région ? Nous contournons la colline de Saint-Romain le Haut et remontons la rue principale de Saint-Romain le Bas. Des peintures en trompe l'oeil égaient des façades qui, sans ces décors, seraient plus quelconques quoique la pierre donne du cachet aux constructions. Martine se singularise. Louise joue les victimes consentantes. Toutes deux s'intègrent parfaitement dans une fausse vitrine de débit de boissons.
Je ne dirai rien de la fin de la balade. C'est comme d'habitude et comme d'habitude c'est la température frisquette qui nous incitera à nous séparer.

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