Les forestiers ont édité un
petit guide qui illustre un parcours balisé, celui que nous allons suivre.
Chaque borne numérotée renvoie à des explications, descriptions et anecdotes
relatives à la station concernée.
Face à la classe verte quelque peu dissipée (ah, les vieux de
maintenant, on les tient plus ma bonne dame), le maître d'école tente de
communiquer de vagues notions de sylviculture et de diversité biologique, voire
de poésie aux abords de l'étang Taupin sur lequel monte la brume matinale (faut
dire qu'à 4h de l'après- midi, ça passe assez mal).
Nous n'entendrons pas la
grenouille qui coasse (elle doit être au chaud dans la casserole du Guy),
nous ne verrons pas le geai apeuré fuir
vers le gros chêne, encore moins le chevreuil se désaltérant; pas très fiable
finalement ce guide...
On rappellera que le Douglas
(non, Christian, pas Kirk) est doux, que l’épicéa pic (si
on l’écrit correctement, ça marche pas), que le Charme d’Adam c’est d’Hêtre à
poil.(là encore, il faut faire quelques concessions orthographiques).
Au point 18, on découvre un
paysage renversant, à tel point que Daniel tombe pour la première fois (et la
dernière, heureusement); Simon de Cyrène qui par le plus grand des hasards
passait dans le coin l'aide à reprendre son ascension du Golgotha (pardon, je
m'égare, ça doit être l'influence de la manif catho évoquée plus haut).
Par un petit chemin malaisé,
on atteint la fameuse Griffe du Diable, à laquelle s'attache une légende
maintes fois contées; notre ami Rob avec son délicieux accent des antipodes lui
donne une saveur toute particulière.
Lors
de la reconnaissance, la neige recouvrait le massif. On pouvait se croire dans
la lointaine et froide Mordavie, s'attendant à voir surgir un scooter chevauché
par notre histrion multipasseporisé, tsar des stars, excellent à l'Oural,
Ampleur de toutes les Russies.
Rendons
hommage à Grogégé sans qui nous ignorerions tout de cette sublime république,
de ses champs de poudreuse et de ses joyeux camps où l'on applique les méthodes
propres à redresser le jugement corrompu des mauvais citoyens.
Sur
l'air de "Nathalie", de Gilbert Bécaud:
La place rouge était vide
Gégé titubait l'air hagard
Car d'alcool il était très avide
Le gaillard.
Gégé parlait en phrases sobres
De son pinard, pur jus d'octobre
Il pensait déjà
Qu'après le litron de bibine
Il irait chez l'ami Poutine
Boire quelques vodka
La place rouge était blanche
Mais Gérard était déjà noir
Il a dit faut pas qu' je flanche
Vladimir, pas ce soir.
Néchin, l'exil de Gégé,
Les plaines de Mordovie
On a tout mélangé
En buvant d' l'eau d'vie
Poï, poï, poï, poï, etc...
Et voici la légende de la Griffe du Diable...
Voici la griffe
du Diable qui n’est rien moins que rassurante. C’est une roche haute de trois
mètres et mesurant douze mètres de tour, tombée, on ne sait comment, en
équilibre sur un socle. Elle porte dans ses flancs une large empreinte produite
par des érosions naturelles et qui ressemble à une griffe colossale. A ses
pieds, l’amoncellement des pierres donne l’impression d’un caméléon
apocalyptique préposé à sa garde.
Comment une
pareille mise en scène n’inspirerait-elle pas la légende ? Et celle que
l’on conte est si vieille, qu’elle est, depuis bien longtemps, reçue dans la
tradition. Pour Uchon, c’est de l’histoire. L’action se perd dans la nuit des
temps, mais on sait qu’elle se passait à l’époque lointaine où les habitants de
Toulon avaient décidé de jeter, sur l’Arroux, un solide pont de pierre. On
procédait alors à peu près comme aujourd’hui, et plusieurs concurrents
briguaient l’adjudication des travaux. Or, si le prix proposé paraissait
rémunérateur, les conditions étaient dures. L’une d’elles notamment, plus
dangereuse, fixait, pour l’achèvement du pont, un délai trop court à dire
d’experts. L’inexécution de cette dernière clause entraînait retenue de la
moitié du paiement.
Effrayés par ces exigences,
les entrepreneurs d’alentour s’étaient retirés les uns après les autres, peu
soucieux de risquer la ruine pour un gain peut-être illusoire. Un jour, survint
à Toulon une sorte d’aventurier, maître maçon ambulant, comme il s’en trouvait
au Moyen Age, habile de son métier, d’ailleurs, et confiant en son expérience.
D’où venait-il ? Du Nord, croit-on. Il menait à sa remorque une gracieuse
enfant, sa fille, à qui de grands yeux bleus dans un visage pâle auréolé de
cheveux d’or donnaient un charme indéfinissable.
A peine arrivé,
le maçon s’enquiert. Il apprend qu’un pont est à construire, examine les
charges imposées, et, plus audacieux que ses confrères, prend l’engagement de
livrer le travail en temps voulu. Il se met à l’œuvre, engage ses ouvriers et
pousse activement les travaux. Cependant, le temps presse et bien que l’arcade
soit menée bon train sur ses étais habilement combinés, voici venir la veille
de l’échéance fixée pour la livraison du pont, et, par une erreur
incompréhensible, la clef de voûte manque. Il faudrait une énorme pierre pour
combler le vide et parachever l’œuvre.
Où la
trouver ? On n’en connaît pas sur place ; Uchon seule pourrait la
fournir. Mais Uchon n’est pas proche et le transport d’une telle masse, si tant
est qu’il soit possible, exigerait plusieurs jours. Le maçon perdra-t-il donc
le bénéfice de son industrie ? Le pauvre homme se désespère et s’arrache
les cheveux. Au demeurant, il n’était point dévot et plutôt que d’invoquer le
secours du Ciel : « Holà ! s’écrie-t-il, Messire Satan, venez à
mon aide, et vous n’en serez point leurré. » Rarement le diable se mêle
ostensiblement des affaires des hommes. Il n’en finirait plus de répondre à
tous les mécréants qui l’invoquent. Mais il a parfois son idée et se montre
quand il lui sied.
Cette fois,
Satan mûrissait un projet. Ce maître en laideur et en corruption voyait d’un
œil haineux croître en sagesse et en beauté la fille du constructeur. Rebelle à
ses instigations, la belle enfant nourrissait en son cœur l’amour le plus
chaste pour un brave garçon qui secondait son père avec intelligence. Le jeune
homme, violemment épris de ses charmes lui avait demandé sa main et tous deux,
fiancés désormais, n’attendaient que l’achèvement de l’entreprise pour obtenir
le consentement paternel.
Trop favorable
était l’occasion, le diable parut. Dans sa hâte, il n’avait pas pris le temps
de se donner une apparence décente. Aussi n’était-il pas beau ! Sa longue
tête grimaçante, ornée d’une barbe de bouc, d’oreilles de loup et de deux
cornes sinistres, ballottait sur un corps noir efflanqué, de stature colossale.
Ses pieds et ses mains se terminaient en griffes, et, sur son dos, deux longues
ailes nervées comme celles des vampires, se repliaient, au repos, avec un bruit
de papier froissé. « Or ça ! tu réclames mes services ? Je suis
à toi, bonhomme ; mais rien pour rien, à bon entendeur salut ! »
Puis, de sa voix
tantôt rauque, tantôt glapissante : « Je vois d’ici, parmi les roches
d’Uchon, la pierre qui, sans équarrissage, sera ta clé de voûte. Demain je te
la baillerai avant l’aurore. » Tremblant, d’abord, et médusé par la
frayeur, le maçon s’était ressaisi. L’appât du gain l’endurcissait. « Oui
bien, fit-il, mais qu’exigerez-vous en échange ? Mon âme, peut-être ?
- Ton âme ne vaut pas qu’on se dérange. Non, ce qu’il me faut, c’est ta fille.
- Ma fille ? vous plaisantez, elle n’a point seize ans ! - Il me la
faut, te dis-je, ou tire-toi d’affaire. »
Certes, le constructeur
n’était pas un père modèle, mais la prétention du diable lui parut si monstrueuse,
qu’il résista longtemps. Cependant, Satan voulait sa proie. Tantôt persuasif,
tantôt menaçant, il fit tant et si bien que le malheureux père, grisé par ses
promesses de fortune, se laissa tenter. Au bout d’une heure, il apposait sa
signature sur le contrat livrant sa fille au diable, à condition que la clé de
voûte lui serait apportée secrètement la nuit suivante, avant que le coq n’eût
chanté. Satan avait partie gagnée. Satisfait, il étendit ses ailes et prit son
vol en ricanant. A peine eut-il franchi l’horizon qu’un homme effaré surgit
d’un buisson et prit sa course vers la ville. C’était le triste fiancé,
involontaire témoin du marché criminel qui allait briser sa vie.
Haletant, il
accourt près de la jeune fille, et lui conte tout ce qu’il vient de voir et
d’entendre. Terrorisés, les pauvres enfants vont se jeter aux pieds de la
Madone. Et soudain, le jeune homme se relève, une inspiration lui vient. Sans
perdre une minute, il se munit d’un sac, glisse au fond le coq le mieux gorgé
du bourg et s’élance vers le pays d’Uchon. Cinq lieues l’en séparent, mais le
danger lui donne des ailes. Avant minuit, il atteint le sommet de la montagne
et se blottit contre un rocher. La nuit est belle, la lune étend partout ses
rayons blafards. Bientôt, un gigantesque oiseau de nuit grossit dans le ciel et
vient planer sur la montagne. Il tournoie, descend et s’abat sur une roche
comme un vautour sur sa proie.
C’est Satan. Il
saisit le bloc entre ses griffes et, de nouveau, s’élève dans les airs. De sa
cachette, le jeune homme a tout vu. Prestement, il tire du sac le coq endormi,
le secoue et, bien en face de la lune, le perche sur le roc. Réveillé en pleine
nuit, le chanteur matinal s’imagine voir l’aurore, et, de sa voix la plus
claironnante, jette vers le ciel son cri de triomphe. Tout aussitôt déchire
l’espace un affreux blasphème répercuté par les échos de la montagne. Dupe de
l’ingénieux fiancé, Satan croit son marché rompu. Ses griffes se détendent, ses
bras s’ouvrent et le rocher fend les airs pour retomber avec fracas sur le
granit qui, depuis lors, lui sert de piédestal.
Telle était la
dureté de la pierre, que le choc ne la brisa point ; mais, la griffe du
diable, brillant des ardeurs de l’enfer, s’y était incrustée. L’empreinte en
est visible et demeure en témoignage de l’histoire. Vainement, au point du
jour, le constructeur attendit sa clé de voûte. Satan fut infidèle et le maçon
encourut la déchéance. Mais, tandis qu’il se lamentait, vinrent à lui les deux
fiancés. La joie qui rayonnait sur leur visage avait assez d’éloquence. Et
comprenant enfin son ignominie, le père dénaturé implora son pardon. Ici se
termine le récit.
http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1986
A propos, nous avons dégusté les galettes à l'arrivée et, pour la première fois depuis 3 ans, le ciel était clément pour l'occasion... juste 2 gouttes lors de l'ouverture des coffres.
A propos, nous avons dégusté les galettes à l'arrivée et, pour la première fois depuis 3 ans, le ciel était clément pour l'occasion... juste 2 gouttes lors de l'ouverture des coffres.
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33 au départ motivés pour ... déguster la galette |
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C'est elle, la Griffe du Diable |
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Un suppôt du diable. |
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Morceaux prêts à être fendus à la machine |
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Parcours du coeur avec balisage adéquat |
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Vestiges de cultures en terrasses |
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Enigme. On attend une explication. |
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Descente pentue |
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Rois sans terres mais avec la réforme des territoires, ils espèrent |
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