A St Sernin avec les Traîne-savates

Départ de St Sernin


En forêt domaniale


Empreinte du cheval des frères Aymon

Le Chancal

L'étang Grillot

Sur la digue de l'étang

Borne épiscopale
 
Prémices du pique-nique
 

Jusqu’au XVIIIème siècle, la forêt se partageait (non sans contestations !) entre la Maîtrise des Eaux et Forêts (royale) et la terre de Prodhun, dépendance de l’abbaye de Maizières. Des bornes à la fleur de lys ou à la mitre d’évêque jalonnent les limites.

L'Abbaye de Maizières (50 km Ouest) est une ancienne abbaye cistercienne du XIIéme.

Les fontaines


La Fontaine-Bayard : pierre à légende. Empreinte du cheval Bayart dans la roche où l'eau reste longtemps (légende médiévale des Quatre Fils Aymon). A rapprocher des innombrables "pas de Saint-Martin" ou autres héros de légendes. Noter de nombreuses pierres à bassins alentour.

Fontaine Ricard (de Richard, un des fils Aymon ?)

La Maison du Chancal (Le Germenet en 1835)


Surnom donné à un habitant du lieu, haut en couleur et apprécié pour ses qualités de chasseur et de braconnier (1882 -1960). Lire le joli récit d’Alain Dessertenne.

La maison (aujourd’hui habitée par un suisse) et ses volets sont pavoisés aux couleurs du Pays de Gex.

Quant au surnom de « Chancal », je doute qu’il vienne du général guillotiné à la révolution. Si vous avez des informations …

La conduite


Les bornes frappées du « S » de Schneider marquent la conduite de 12 kilomètres et 60 cm de diamètre qui vient du barrage du Haut Rançon à flanc de coteau après avoir traversé un tunnel de 1300 mètres et rejoint celle du barrage de St Sernin aux Vernizeaux, au fond de la vallée

L’histoire du Prieuré


Monastère fin XIème siècle, dès le XIIIème le prieuré se transforma peu à peu en véritable forteresse : des tours reliées par des courtines (murs de défense), un donjon édifié au milieu du XIVème siècle, une église fortifiée, flanquée de deux tours.

Vers la fin du XVIème le prieuré devient une résidence plus confortable avec de larges baies ouvertes sur l'extérieur. Progressivement abandonnée au XVIIème, il faut attendre 1745 avec la venue de l'abbé J.B.A. de Salignac-Fénelon (1714-1794) (petit neveu de François de Salignac de La Mothe-Fénelon dit Fénelon (1651-1715), homme d'Église, théologien et écrivain français) pour voir le château se relever de ses ruines. L'église fut aussi en partie reconstruite en 1766.

Vendus comme bien national à la révolution, les bâtiments sont occupés par une exploitation agricole.

En 1910 les Schneider font l'acquisition du domaine et y entreprennent d'importants travaux. Enfin, en 1976, Creusot-Loire cède l'ensemble architectural à la commune qui a déjà engagé de grands travaux pour la sauvegarde et l'aménagement du donjon.

La visite


Façade ouest (côté route)

Les deux tours rectangulaires qui font saillie sur la façade sont les plus anciennes (XIIIème siècle).

L'ouverture constituée par les deux fenêtres géminées à arcades semble également contemporaine de ces deux tours.

La tour ronde est une tour d'angle de l'enceinte et fut rajoutée au XIVème siècle; à l'origine, elle devait être séparée du reste de la forteresse: remarquer l'ancien mur d'angle à droite de la porte d'entrée ; le vide pouvait être franchi par un petit pont-levis ouvrant sur un chemin de ronde.

Les portes du rez-de-chaussée ouvraient au XVIIIème siècle sur les caves et les cuisines; le perron et la porte d'entrée du château datent du siècle dernier.

Les deux bretèches, petites tourelles en saillie sur la façade au-dessus du perron, furent ajoutées lors des travaux par les Schneider; celle de droite masque une porte d'accès au chemin de ronde depuis la tour.

La place

Au XVIIIème siècle, elle était occupée par les écuries et le jardin du château; une grille transportée à la Fonderie Royale du Creusot en 1789 fermait la cour intérieure.

Remarquer la statue de Saint-Saturnin, premier évêque de Toulouse martyrisé au Illème siècle et patron primitif de la paroisse.

Façade est (ancienne cour intérieure du château)

Cette façade offre une régularité un peu austère contrastant avec la façade opposée; elle a été entièrement rebâtie par les Schneider.

Remarquer la petite terrasse aménagée dans l'angle du mur à la hauteur des combles: elle marque le départ du chemin de ronde qui, partant de la tour d'angle, allait vers le donjon; l'enceinte se trouvait ainsi close de tous côtés.

Le donjon

Edifié vers 1360. Hauteur: 25 m; longueur: 16,50 m; largeur: 12 m ; épaisseur des murs: 2,50 m à la base, en grès du pays. Aujourd'hui recouvert d'une terrasse maçonnée, le donjon était à l'origine coiffé d'un toit en bâtière (Disposition de toit à deux pentes peu inclinées) dont la charpente fut utilisée pour couvrir la Fonderie Royale du Creusot en 1782.

L'accès primitif se faisait par une porte étroite surélevée par rapport à la cour du château et au niveau du premier étage (en bas et à droite de la façade ouest) ; noter les corbeaux de pierre à crochets qui permettaient de fixer le tablier d'un petit pont escamotable.

Les fenêtres surmontées d'arcades trilobées ainsi que l'ouverture en arc plein-cintre indiquent l'emplacement de la chapelle au dernier étage.

Enfin, le donjon se trouve couronné par une rangée de corbeaux en pierre destinés à recevoir une construction provisoire en saillie pour l'envoi de projectiles (hourd en charpente).

L’église

Il ne subsiste aucun vestige de la chapelle romane du couvent primitif dans l'église actuelle.

Au XIIIème siècle, le sanctuaire constituait le flanc nord du prieuré fortifié; le chœur, avec ses voûtes en arcs brisés et la tour du clocher semblent être les principaux témoins de cet édifice médiéval.

La nef et l'arrière-chœur furent entièrement reconstruits en 1766. La flèche du clocher emprunte son modèle à celle de l'église de Montcenis.

Le Maître-autel, les chapelles de la vierge et de Saint-Saturnin, la chaire ainsi que le portail de l'entrée principale illustrent parfaitement le style baroque du XVIIIème siècle.

Dans le mur extérieur de l'église, deux statues du XVIème siècle mutilées à la Révolution et scellées ici au siècle dernier.


La Pissoire

Cascade intermittente, spectaculaire en période de forte pluie. Son ruisseau se « perd » ensuite sur quelques dizaines de mètres.
Les carrières de la Pissoire ont livré des traces d'animaux préhistoriques.
Il y a environ 230 millions d'années existait sur le plateau une mer peu profonde: de nombreux reptiles bipèdes ou quadrupèdes, ancêtres des grands dinosaures, sillonnaient alors de vastes lagunes: ce sont leurs empreintes que l'on retrouve figées sur les dalles de grès arkose (à voir au musée Rochette de la tour de St Sernin ou au muséum d’histoire naturelle d'Autun). Les carrières de la Pissoire, sans doute exploitées dès l'époque gallo-romaine ont fourni des pavés jusqu'en 1970. Des stèles gallo-romaines trouvées plus loin sur le plateau en direction d’Autun, vers l’étang de la Noue, attesteraient de cette exploitation ancienne.

Encore la voie romaine

Après avoir traversé la route, on croise, puis emprunte à nouveau la voie romaine : son tracé suit approximativement celui de la route conduisant de la maison forestière de la Croix-Fichot au hameau de la Bruyère, à main droite de celle-ci. Dans le bois, un tronçon est bien conservé, avec un "hérisson" de pierres.

L'étang de la Velle :.

L'étang de la Velle (réservoir de 4 hectares, 74000 m3) faisait partie des biens du prieuré au 18ème siècle. Son agrandissement, en 1899, par Schneider et Cie, utilisé pour décanter le sable et les boues de l'eau alimentant la dérivation vers le Creusot, fit découvrir un dépôt de meules gallo-romaines provenant sans doute de carrières voisines. La digue et le déversoir datent de cette campagne de travaux.
 

Merci à Jacques pour ce compte-rendu et à Gilbert des Amis de Saint-Sernin qui est toujours prêt à  "raconter" son village.





 



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