Marche douce à Saint Pierre de Varennes


On l’a échappé belle !
Tels des Haroun Tazieff téméraires, nous voilà partis (7 amuriens et 7 amuriennes) à l’assaut de ce célèbre volcan de Drevin. L’horrible nouvelle s’était répandue le 12 mai 1902 dans toute la région : « le volcan de Drevin avait détruit le village de Saint Pierre de Varennes! Il n’y avait plus âme qui vive sur toute la commune. » Difficile de croire, à notre époque, qu’un simple pointement basaltique ait pu engloutir tout Saint Pierre… Mais, au début du siècle, l’information avait fait grand bruit, le bouche à oreille aidant, et la presse reprenant même l’information.
Il est vrai que la coïncidence était trompeuse : le 8 mai 1902, c’était en fait un autre volcan qui faisait des siennes. La montagne Pelée venait effectivement d’anéantir la ville de Saint Pierre … en Martinique ! Il a fallu attendre une enquête de l’administration pour rétablir la vérité et redonner vie aux Varennois !

C’est l’imposant coq sculpté dans un cèdre vieillissant qui guide nos premiers pas dans Saint Pierre. Quelques photos anciennes nous rappellent la vie trépidante du début du XX° siècle : 14 cafés, 8 épiceries ! Aujourd’hui, seul le Rendez-Vous Varennois tient lieu d’épicerie, de bar, dépôt de pain, gaz, journaux, et soirées musicales.
 
 

Nous voici admirant Le Pré aux Livres, bibliothèque toute de bois vêtue, puis la façade de la mairie où vieilles pierres et modernité cohabitent harmonieusement, sans oublier les écoles à la pointe de la technologie (Bâtiment Basse Consommation).

Derrière les frondaisons épaisses du parc se devine la villa La Ranche, construite vers 1900, en granit rose de Bouvier. Que de luxe pour l’époque ! : cheminées à récupération de chaleur, chauffage central, salles de bain et sanitaires en porcelaine de Paris, le tout financé par le baron Edouard de Rothschild, amant parisien de Blanche de Varennes…

Nous poursuivons par la rue des Bernauds et les Affouages, accompagnés par les passages intempestifs du TGV. En fond d’écran, le château de Brandon, propriété depuis 1898 de la famille de Masin.

Fi du goudron, un sentier nous emmène au hameau de Drevin (Drevain qui a perdu son A au fil du temps), but de notre rando. Sa racine serait le mot celtique Dreven, le chêne.

 
 
 
Une halte méritée permet à Catherine de parfaire son vocabulaire du terroir : cheurtez-vous sur’ne cheurtelle, piquer des paux, l’avou qu’à la zeu ? A l’o zeu mois’né d’avou i dard, un beuchon d’égreulé, les greuches, beurdoller, etc… je ne vous ferai pas l’affront de traduire ...

Vers 1900, c’était un bourg animé au milieu des vignes. Mais le phylloxera ne l’a pas épargné. En 1968, ce fut le 1er hameau de Saint Pierre à bénéficier du tout-à-l’égout. Encore quelques photos anciennes pour comparer hier et aujourd’hui et nous voici arrivés à la barrière du pré dominé par le fameux volcan. Oserons-nous la franchir pour affronter… les génisses qui paissent paisiblement ? Mais nous avons dans le groupe des habitués de ces rencontres animales, et des bâtons de marche polyvalents, au cas où…

Un dernier petit « coup de cul » et un panorama à 360° nous coupe le souffle, (à moins que ce ne soit le vent violent et froid qui souffle sur ce queuchot?).
 

 
Chacun essaie de reconnaître un morceau du paysage, une commune, une vallée, sa Certenue familière, peut-être même le Haut Folin ? Finalement, le fameux volcan n’est qu’un verdoyant mamelon, point de coulées de lave ni de magma incandescent… ouf !

Vite, a l’abri des « bouchures » pour récupérer quelques degrés ! Voici Vernotte, le lieu planté de vernes. Nous découvrons la maison de la Croix, maison de vigneron, de style maconnais, rare dans la région. Elle fut construite en 1766 à la demande de l’abbé de Salignac-Fénelon, qui a largement participé au développement de notre région . Sa mort sur l’échafaud en 1794 fut considérée comme une profonde injustice.
 

 
Plusieurs exploitations étaient installées dans ce hameau dont les habitants furent toujours à la pointe du progrès : première voiture, eau courante dès 1930, premiers numéros de téléphone, premier tracteur, déchargeur, char à pneu, installation de curage. Et pour notre siècle naissant, toitures de l’exploitation du maire recouvertes de panneaux photovoltaïques !

Nous terminons notre « veurde » sur un large chemin carrossable, chacun devisant allègrement sur ses souvenirs de séances de cinéma organisées par… les curés de village ! Il faut dire que Le festival de Cannes n’était pas encore né…

J’ai puisé toutes ces infos dans « Un siècle à Saint Pierre de Varennes », résultat d’un collectage de souvenirs, photos, cartes postales, témoignages , etc…
 


Association Saint Pierre et son histoire, 2000
 



AMUR avait déjà marché entre St Pierre de Varennes et Drevin le 18 janvier 2009. Vous pouvez retrouver le reportage en vous reportant à cette date sur le Blog.

Texte, Michelle, photos, Daniel 

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