Après nous être assurés à midi
que nous ne tomberions pas dans une battue aux sangliers, nous nous retrouvons
à l’extrémité du barrage du Martinet. Un moment de distraction de Daniel lui a
fait manquer l’entrée de la route forestière. Il a entraîné avec lui trois
autres conducteurs, suiveurs dociles et confiants. Tout rentre dans l’ordre et
19 Amuriens prennent le départ de la randonnée à 15 heures, tout surpris
d’échapper au brouillard tenace qui stagne depuis le matin. Pourquoi cet
horaire inhabituel ? Tout
simplement pour synchroniser la fin de notre marche douce avec l’heure d’un
rendez-vous prévu de longue date à 17h30. Nos interlocuteurs qui se déplacent à
environ 3,60 m à l’heure savent prendre leur temps. Voilà qui nous les rend
sympathiques.
Nous commençons par un petit
circuit autour de l’étang du Martinet. Plein à ras-bord, il renvoie une image
inversée du paysage. L’endroit est presque trop calme sans le moindre oiseau
pour égayer sa surface.
Nous passons devant nos
voitures afin de nous lancer sur le second circuit. Il commence par un petit
raidillon, le seul dénivelé notable du parcours. A mi-côte, nous croisons un
cueilleur de mousse destinée à décorer une crèche importante. Nous le verrions
bien dans le rôle du ravi de la crèche tant son large sourire respire la
béatitude.
Nous avons un but :
trouver des indices permettant de découvrir l’emplacement d’une éventuelle mine
d’extraction de fluorine. Nous sommes intrigués par des bornes rouges dont le
rôle amène plusieurs réponses mais aucune certitude.
De la rubalise au bord d’une
ancienne carrière, des cordes, un panneau « chantier interdit »
attirent notre attention. C’est là que des échantillons ont été extraits pour
analyse. Annick nous détaille les craintes des riverains et des habitants du
Creusot utilisateurs de l’eau prélevée à proximité. Une affichette découverte
sur un tronc confirme la détermination des opposants à ce projet.
Nous abordons les allées
forestières rectilignes de la forêt de
Planoise, passons devant le chalet harmonieux du Marquisat domaine des
chasseurs en hiver.
Le brouillard revient. Il
n’est que 16h30 et déjà il fait sombre.
Une levée de terre de chaque
côté du chemin marque l’emplacement de l’ancienne voie romaine d’Autun à
Belleville.
Au carrefour avec la route
forestière des Grandes Rivières, une chaussure pendue à une branche nous pose
une énigme. Nos imaginations créent plusieurs scénarios (forme francisée de
l’italien) capables d’expliquer ce mystère.
La fraîcheur se fait de plus
en plus sentir mais chacun a bien pris soin de prévoir un couvre-chef.
Nous rejoignons les voitures
et nous nous dirigeons vers la ferme des escargots. 5 participants nous
quittent mais nous en retrouvons 5 nouveaux qui, pour diverses raisons n’ont pu
participer à la marche.
Nous sommes en avance. Nous
restons pour la plupart dans les voitures, bien au chaud.
A l’heure dite, Guilaine et
Antony nous conduisent près des parcs à escargots et commencent leurs
explications ponctuées d’anecdotes et de traits d’humour.
Nous apprenons que nous avons
affaire à des gros gris et non à des escargots de Bourgogne, qu’ils sont achetés
à la naissance et se développent dans des parcs bien protégés car les rats et
les oiseaux en détruiraient une grande partie.
Leur alimentation est variée,
salade, colza, orties, légumes du jardin mais surtout pas de farines animales. Une
bonne hygiène est très importante.
Nous approuvons les
commentaires par des claquements de dents car nous sommes gelés et nous nous
réjouissons à tort lorsqu’Antony nous propose de pénétrer à l’intérieur d’un
hangar. Il y fait aussi froid que dehors. Nous apprendrons que la préparation
définitive de l’escargot prêt à être consommé aura nécessité 17 manipulations et une cuisson prolongée suivie d’une
surgélation à – 40°. Les produits ainsi traités conservent toute leur texture,
leur saveur et peuvent être conservés plus longtemps.
Les escargots ont une poche
musculaire contenant un dard qui a un rôle au moment de l’accouplement. Les
véritables gastronomes apprécient que cette poche soit enlevée. C’est un
travail minutieux et interminable mais il valorise la qualité du produit.
Justement, nous passons à la
dégustation de trois variétés de croquilles d’escargots au comté, au persil et
au roquefort, le beurre étant de toutes ces recettes. Le roquefort a un goût un
peu trop prononcé mais les deux autres préparations se partagent à égalité la
préférence des dégustateurs.
Les fêtes de fin d’année
approchant, cette mini marche dégustation se termine par l’achat de produits
présentés en magasin.
Droit de réponse accordé suite à l’article publié dans
AmurBlogspot
Nous, Helix Pomatia - dits escargots de Bourgogne - avons lutté
des années durant pour que cesse l’humiliation du court-bouillon, de la
persillade et de la mise en conserve ! Combien de révoltes, de défilés
coquilles à coquilles, cornes dressées, pour préserver au mieux notre
espèce !
Notre cause a été en partie entendue puisqu’un arrêt ministériel
de nos grands prédateurs bipèdes interdit le ramassage de nos plus petits
congénères et pendant la période de notre
reproduction.
Ainsi, depuis le 24 avril 1979, nous pouvons enfin baver sans craindre
l’extinction de notre peuple.
Mais la lutte doit continuer pour nos frères les Gros Gris !
Le FLGG – front de libération du Gros Gris - appelle tous les
Helix Pomatia libres à s’unir pour dénoncer
le sort ignoble qui leur est réservé.
Tous ensemble contre le court-bouillon, le décoquillage, la
castration, l’autoclave et la cellule de refroidissement !
Tous unis contre la croquille, l’ail, le beurre et le
persil !
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