13 janvier, marche des Galettes



Deux visions de la marche des galettes mais une même conclusion :
« Chez Amur, la routine, connaît pas à une réserve près cependant, le plaisir d’être ensemble, l’estime et la fraternitude ! » 
Version n°1
Chez Amur, on aime la galette.
Savez-vous comment ? Quand elle est bien faite avec du beurre dedans, du sucre, de la pâte, des œufs, des amandes et la fève évidemment.
Chez Amur, le train-train, connaît pas !
Si par le passé, notre tribu, comme un seul homme, se lançait sur les sentiers pour fêter les rois, ce samedi 13 janvier, dès 9h30 - 10h, deux groupes distincts ont parcouru le circuit de la Louvetière :                                                 
Le clan des Nordiques armés de leurs bâtons à gantelets, avides de vitesse et de records, toujours prêts à en découdre sur les raidillons  et le clan des Pépères contemplatifs-peinards qui prennent le temps de déguster les kilomètres, toujours prêts à faire une pause détente avant la traditionnelle galette.
Si en janvier 2017, nous avions marché sur ce même circuit dans une belle couche de neige, ce 13 janvier 2018, nous avons profité d’un beau temps inespéré, soleil généreux et ciel bleu sans le moindre flocon.
11h30, réunification des deux clans pour partager boissons, pique-nique, galette et honorer les reines et rois 2018.

Version n°2
Galette est un mot magique capable de faire se rejoindre nos trois groupes de marcheurs, les Doux, les Vrais, les Nordiques. Est-ce le besoin de conserver les kilos pris lors des fêtes de fin d’année, le plaisir de se retrouver, l’envie de profiter d’une matinée d’hiver ensoleillée ? Gourmandise, amitié, désir d’activité, c’est un peu tout cela qui nous a réunis sur le coup de 10 heures au départ du circuit de La Louvetière. Les 13 Nordiques équipés de leurs bâtons commencent par un  échauffement mené tambour battant pour un démarrage sur les chapeaux de roue (si l’on peut se permettre cette image). Ils se font chambrer par quelques-uns des 23 randonneurs « normaux » qui ne voient pas l’utilité de toute cette mise en scène pour poser un pied devant l’autre. Ils déchanteront quand ils aborderont la sévère pente située à quelques décamètres du départ qui leur coupera les jambes et le souffle.
Les feuilles tombées en automne brouilleraient la piste si le balisage performant de Jacques n’était pas là pour nous indiquer le bon chemin. Elles s’ingénient à rendre le sol glissant et à dissimuler quelques obstacles. Le gibier n’a pas compris que nous sommes inoffensifs. Il se terre, seules quelques empreintes laissées dans la boue témoignent de sa présence  mais, sur la route du retour, nous verrons nettement deux biches qui traversent des prés en contrebas du hameau des Combards.
Les panneaux vieillissent bien, sont toujours très lisibles mais ils auraient besoin d’un nettoyage de printemps. Les pontons, œuvres des Attilas, sont humides et ils ont dû être submergés lors des dernières tempêtes. Nous n’hésitons pas à tester leur solidité en nous regroupant sur toute leur longueur. Test positif.
Comme à chaque passage, nous tombons en arrêt devant un reste de tractopelle abandonné depuis au moins quinze ans en contrebas du sentier des Vernes de Lyre à La Grande Pâture. La pelle et le godet intéresseraient bien Daniel mais comme il ne sait déjà plus où ranger son matériel, il se fait une raison. L’épave peut à la rigueur rester sur place et être considérée comme une œuvre d’art contemporaine.
La longue descente caillouteuse des Vernes de Lyre à la Cave au Renard ne comporte aucune indication. Quelques panneaux, en particulier sur la flore, pourraient être installés, qu’en penses-tu Brigitte ?
Les deux groupes se retrouvent pile à midi au lieu de rendez-vous, la maison que nous partageons à tour de rôle et en bonne entente avec les chasseurs. A nous, le printemps et l’été, à eux l’automne et l’hiver avec des exceptions comme aujourd’hui, un samedi sans battue.
La partie festive pourra commencer dès que la séance d’étirements qui clôt chaque marche nordique sera terminée. En se serrant un peu, on tient très bien à trente-six. Il avait été prévu de pique-niquer léger. Rien n’était envisagé sur la quantité de boissons. Monique et Bernard, grands-parents de jumeaux nouveau-nés offrent l’apéritif et comme souvent, des liqueurs faites maison avec des plantes peu banales agrémentent le repas. Mais voici les galettes. Qui seront les rois et les reines ? Les manants manifestent bruyamment et unanimement leur joie face aux têtes couronnées mais leur règne sera de courte durée, le régime présidentiel reprend ses droits avec des élections en vue à la fin juin. Les candidatures sont ouvertes.  

La galette des rois est attendue par tous les gourmands, à peine les Fêtes passées. Mais quelle est son origine? Que représente la fève? Et surtout, quand la mange-t-on?
Religieux ou pas?
"Le partage de la galette n'a rien à voir avec la religion. Cela faisait partie des célébrations autour du solstice d'hiver, propice aux divinations. Les chrétiens la mangent lors de l'Épiphanie et la célébration des rois mages. Cependant luthériens, calvinistes et certains catholiques se sont opposés à cette coutume païenne, comme le prouve les discours du chanoine de Senlis en 1664, qui n'approuvait pas le côté festif de la galette." 
Une coutume ancienne
"Il est difficile de ne pas faire le lien avec les Saturnales de l'époque romaine: un roi était élu et donnait des gages. Aucun côté orgiaque à cela, mais plutôt domestique. Durant ces fêtes, au moment du solstice d'hiver, maîtres et esclaves étaient sur un pied d'égalité et tout le monde mangeait à la même table. C'était dans l'idée de revivre l'Age d'or [ou l'éternel printemps].
Le "roi boit"
"L'élection d'un roi ou d'un gagnant remonte au moins aux Saturnales romaines. La coutume du 'roi boit' a été attestée dès le XIVe siècle. Et 'tirer un roi' était commun dès le Moyen-Âge, le 5 janvier. Normalement, celui qui trouvait la fève devait payer sa tournée à la tablée. Certains prétendent que les plus avares avalaient la fève afin de ne pas débourser d'argent. C'est ainsi que serait née la fève en porcelaine, pour que le 'roi' craigne de l'avaler." 
La couronne
"C'est un attribut de la royauté. Il y avait des couronnes dès le XVe siècle, en plomb et étain avec dessus le nom des Mages et des fleurs de lys. Or elles ne servaient pas pour 'le roi boit'. En fait, elles protégeaient les pèlerins et voyageurs, à l'image des rois mages, leurs [saints] patrons. On n'en faisait plus lors de la Révolution!" 
La fève, symbole de fécondité
"La fève fait partie des symboles du solstice d'hiver. C'est le premier légume qui pousse au printemps. Surtout, ce légume, comme l'œuf, contient un embryon. En 'vieillissant', il donne la vie. La fève est très importante, notamment chez les Grecs -elles contenaient l'âme des morts selon les pythagoriciens- et les Romains. Ces derniers jetaient des fèves dans le dos les 9, 11 et 13 mai pour chasser les ombres des morts."  
"La taille compte aussi. La fève-légume est plate et ni trop grande -elle peut être dissimulée- ni trop petite -car elle ne doit pas être avalée. En plus, tout le monde en avait chez soi." 
"En 1875 apparaissent les fèves en porcelaine de Saxe. En 1913, celles des ateliers de Limoges. Au début, il s'agissait de poupées, puis de baigneurs puis de bébés emmaillotés, signe de fécondité. Ont suivi des symboles de chance et des animaux. Au début du XXe siècle, un Monsieur Lion lance une fève en forme de lune avec au dos le nom et l'adresse de son commerce. C'est donc la première fève publicitaire. En 1960, les premières fèves en plastique apparaissent. Moins chères, elles prennent le pas sur la porcelaine. Bien sûr, il y a eu des santons, qui permettaient de recréer une crèche. De nos jours, il n'y a plus aucun lien avec la crèche!" 
Des gâteaux variés
"On ne sait pas comment on en est arrivés au gâteau. Mais la coutume du partage est ancienne. La pâtisserie change en fonction de la région et du pays. Ainsi au Danemark, une amande est cachée dans du riz bouilli. En France, chaque région à son gâteau: 'gâteau des rois' en Provence, en Aquitaine et en Languedoc, 'pogne' ou 'épogne' dans le Dauphiné, 'garfou' ou 'galfou' en Gascogne et Béarn, 'galette des rois' en Ile-de-France, Dreykönigskuchen en Alsace... Certains sont fourrés à la frangipane, mais d'autres sont briochés, à la fleur d'oranger, aux fruits secs..." 
La galette de "la Liberté" ou de "l'égalité"
"Sous la Révolution française, hors de question d'élire un roi! Cependant, pas question de ne pas partager de gâteau non plus. Est donc née la 'galette de la Liberté' ou 'de l'égalité', sans fève ni roi.
Jadis, la galette était partagée en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée « part du pauvre », était destinée au premier pauvre qui se présentait au logis. Dans le sud de la France, le dessert traditionnel n’est pas une galette mais une brioche aux fruits, contenant aussi une fève : le gâteau des rois. Il s’agit d’une pâte briochée aromatisée à l’essence de fleur d’oranger, en forme de couronne, avec des morceaux de fruits rouges sur le dessus et du sucre. On tirait le gâteau des rois même à la table de Louis XIV. Les dames de la cour qui tiraient la fève devenaient reines de France d’un jour et pouvaient demander au roi un vœu dit « grâces et gentillesse ». Mais le Roi Soleil, Louis XIV, devait abolir cette coutume.
Au XVIIIe siècle, la fève est une figurine en porcelaine représentant la nativité et les personnages de la crèche. De nos jours, il existe une multitude de fèves qui font le bonheur des collectionneurs. La tradition familiale veut que l’on se rassemble pour découper la fameuse galette. L’enfant le plus jeune se place sous la table et désigne les invités qui reçoivent ainsi leur part de gâteau. Une couronne en carton est fournie avec la galette. Celui ou celle qui trouve la fève est couronné et choisit sa reine ou son roi.













































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