Balade au Creusot.

En période de chasse... et de chemins boueux, il nous arrive de marcher en ville.
Nous parcourons les rues du Creusot la plupart du temps en voiture. Nous voyons des maisons. Mais à pied, en levant le nez, nous découvrons une architecture originale, des traces du passé Schneider et quelques verrues inesthétiques. Voyez plutôt.



Dimanche 16 décembre, dans les rues du Creusot…

Pas de pluie, quelques rayons de soleil et pour finir, la brume grise, en fin d’après-midi, qui efface peu à peu le paysage.

 Nous avons délaissé, pour une fois, les sentiers et chemins à travers champs et forêts pour arpenter quelques rues de la ville et découvrir les maisons de style Art Nouveau de l’architecte des bâtiments de France, A. Pouly (fin 19ème début 20ème), maisons d’angle et maisons « éclectiques », Rues Foch, St Charles, Victor Hugo, de l’Artillerie, du Long Tom, la Grimpette, Jean Jaurès…

Sans oublier les statues de St Eloi près de l’église St Laurent, celle  des enfants Schneider à l’entrée du parc de la Verrerie, la petite tombe du chien Skip recueilli et élevé par le lieutenant HP Schneider dans les tranchées de la Somme en 1916 et la statue d’Eugène 1er, les places Schneider et Bozu, le collège centre, et autres lieux qui ont réveillé chez nombre d’amuriens et amuriennes des souvenirs émus de leur jeunesse…








































































1897. Henri Schneider est maire du Creusot depuis 25 ans, il n'a pas connu de grève dans les usines. Sa politique sociale (construction de la mairie, de l'Hôtel-Dieu, de l'église St-Henri, de la maison de retraite, de l'Ecole Spéciale) lui vaut une certaine popularité. Il s'est fait représenter en St-ELoi sur un vitrail de St-Henri. Le conseil municipal souhaite offrir au maire une statue du saint patron des ouvriers. Dans une niche de la façade de l'église St-Michel de Florence, il existe une très belle statue en marbre de St-Eloi de Noyon. Elle date de 1415, et a été sculptée par Nanni di Banco. Avec l'accord des autorités italiennes, une copie en bronze est réalisée par la fonderie F. Galli Fusero en 1898.
Le socle porte l'inscription ST ELOI LE CREUSOT A HENRI SCHNEIDER SON MAIRE DE 1871 A 1896.

Eugène 2 épousa Antoinette de Raphaelis en août 1894. Ils eurent trois garçons et une fille. Pour immortaliser cette descendance, ils firent réaliser en 1913, par Antonin Carlès, une fontaine représentant leurs quatre enfants. Perchés sur un rocher, ils déversent dans une vasque et un bassin, l'eau d'une grosse jarre.
Au centre, debout, Henri-Paul (1895-1918) qui périra en combat aérien. Assis à sa gauche, une jambe repliée, Jean (1896-1944) périra avec son épouse dans l'avion anglais qui le ramenait d'Alger après le débarquement allié. Perdu dans le brouillard, l'avion s'est écrasé en forêt de St-Prix (Saône et Loire). Agenouillé et soutenant la jarre, Charles (1898-1960) qui gèrera seul l'usine jusqu'à sa mort. Au bas du rocher leur sœur May (née en 1900) accroche une guirlande de fleurs ou essaye d'escalader le rocher pour les rejoindre.





La statue d’ Eugène  1er

Financé par 15 000 souscripteurs, le monument est dessiné par Paul Sédille, architecte, et réalisé par Antoine Chapu. Eugène Schneider est représenté debout, en redingote. Sa cape  sur le bras, il tient une canne. A ses pieds, une femme, symbolisant la Reconnaissance explique à son fils ce qu'il doit au patron. Le jeune forgeron est torse nu, il porte des sabots et tient une tenaille à la main. Le poète Joany Dumont  déclame dans le discours d'inauguration :
Du haut du piédestal, souriante et candide
Femme, apprends à ton fils à n'avoir pour égide
Que le nom de celui qui fut un novateur,
Un héros, un génie, à tous un bienfaiteur.



Certains Creusotins assurent avoir entendu la mère dire à son fils :"Vois, mon fils, c'est l'homme qui a pris ta chemise..."
La statue est élevée au centre de la place Schneider (ancienne place de la Verrerie, puis place de la Mairie) en 1878. L'inauguration par Ferdinand de Lesseps a lieu le 10 août 1879. Aujourd'hui, la statue a été déplacée sur un côté de la place, pour permettre l'aménagement d'un parking (1982).



La salle Saint-Quentin fut construite en 1911 à l'angle du boulevard Saint-Quentin et de la rue du Puits des Moineaux. Après la destruction du théâtre municipal de la rue Maréchal Foch lors du bombardement du 20 juin 1943 et jusqu'à la construction de L'arc en 1967, elle fut la seule salle de spectacle du Creusot. La << grande salle >> fut le lieu de nombreux concerts, bals, représentations théâtrales et même de manifestations sportives (comme des galas de boxe)      Le Patronage laïque y tenait sa grande fête d'hiver avec la participation de toutes les écoles publiques du Creusot. Construite sur un sous-sol miné, elle fut démolie en 1986 pour des raisons de sécurité.


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