Ils (les AMURIENS) recherchent d’ordinaire lors de leur W.E. de Mai l’air vivifiant des montagnes françaises. Ils ont foulé à maintes reprises les pentes du Jura, des Alpes, du Massif Central et même celles des Vosges. Seules les Pyrénées manquent à leur palmarès.
Cette année, pas de
sentiers escarpés ni de névés attardés. A leur place, une nature paisiblement
vallonnée habillée en jaune et vert, jaune des colzas, vert des blés en herbe
et des forêts de feuillus. Nous avons peine à imaginer que cette terre, il y a
un peu plus de 100 ans fut martyrisée par l’absurdité d’une guerre.
Nous ne sommes pas
en pèlerinage pour pleurer le destin tragique de millions de victimes même si
nous y pensons fortement.
Nous célébrons
pourtant une page d’histoire certes beaucoup plus modeste que la Grande.
Il y a vingt
ans, quelques représentants de notre
association faisaient un aller et retour dans la journée à Lahaymeix. Le but… S’inspirer de l’expérience toute neuve
des concepteurs d’un parc de sculptures éphémères en plein air pour mettre en
place sur nos circuits des œuvres d’art.
En effet, lors d’un
voyage au Danemark avec les Foyers Ruraux, Jean avait été frappé par la
richesse artistique en milieu rural et il avait suggéré que nous dotions nos
Voies Celtes de créations contemporaines.
Nous sommes curieux
de voir l’évolution de ce parc et nous avons réussi à convaincre une vingtaine
d’adhérents de nous accompagner.
De mardi à vendredi,
nous avons parcouru une partie des six circuits mis en place sur la Communauté
de Communes de l’Aire à l’Argonne.
Ce 7 mai à midi,
nous sommes accueillis par le Directeur artistique en Mairie de Fresnes-au-Mont
avec lequel nous pourrons échanger après le pique-nique dans la salle communale.
Nous pourrons utiliser ce local les deux jours suivants et nous apprécierons de
manger à l’abri car, malheureusement la météo n’a pas été à la hauteur)…
Rendez-vous à l’aire
de stationnement de Louvent pour un circuit de 9 km riche de 39 repères.
Table de pique-nique de Louvent et ses fouines.
Entrée de la basilique de la forêt.
Chants silencieux à partir de souches d'arbres déracinés par la tempête de 1999.
Réenchantement : baguette magique pour réenchanter une région marquée par la guerre et l'exode.
Monts et Merveilles : chêne et cire d'abeille. Evocation d'un temple.
Saphira, silhouette face à un paysage ouvert.
Tourelle d'y voir.
Peuple migrateur. Evocation de l'enfance de l'auteure, elle-même migrante.
Lames, morsures et Belladonna. La forêt a été coupée à blanc.
La table de pique-nique de Lahaymex.
La chambre forte. Grume de Sapelli.
Vient l’heure de gagner Benoîte-Vaux, le lieu de notre hébergement.
Nous serons très satisfaits de ce choix. Les chambres sont bien conçues, les repas copieux et bien cuisinés et nous disposons d’un vaste salon avec bibliothèque qui nous permet de nous retrouver tous ensemble. Le personnel est attentionné. Nous nous efforçons de ne pas lui compliquer la tâche surtout qu’il s’est bien plié à nos souhaits concernant la possibilité de pique-niques à emporter pour la journée.
Si ces quelques
photographies prises le premier jour de notre périple éveillent votre
curiosité, alors n’hésitez pas : allez sur le site
ventdesforets.com/œuvre/circuit/
vous trouverez un
cliché très réussi de chaque sculpture, des explications sur la démarche de l’artiste
et son identité.
Nous avons parcouru trois
circuits, celui de Louvent, le Court Circuit et celui des Trois Fontaines.
Jean et Roger avaient
été impressionnés par l’œuvre de Fujiko Nakaia. Sur un terrain aménagé à la
manière d’un jardin japonais à proximité du village de Nicey-sur-Aire, elle a
composé une sculpture de brume. Nous nous rendons sur le site, tout excités à l’idée
de disparaître et réapparaître au gré de la brise. Il est 18h30, l’heure propice.
Rien ne se passe, nous arrivons trop tôt dans la saison. Vous pouvez retrouver
cette ambiance magique en allant sur :
Ventdesforets.com/œuvre/fog-garden-07172.
Vient l’heure de gagner Benoîte-Vaux, le lieu de notre hébergement.
C’est un ancien monastère
divisé en plusieurs parties afin que le sacré et le profane puissent cohabiter
de manière harmonieuse. Notre Dame de Benoîte-Vaux est un lieu de pèlerinage
toujours fréquenté. Voir :
Sur
Wikipedia Notre-Dame-de-Benoite-Vaux
et benoitevauxaccueil.fr/hebergement/.
Nous serons très satisfaits de ce choix. Les chambres sont bien conçues, les repas copieux et bien cuisinés et nous disposons d’un vaste salon avec bibliothèque qui nous permet de nous retrouver tous ensemble. Le personnel est attentionné. Nous nous efforçons de ne pas lui compliquer la tâche surtout qu’il s’est bien plié à nos souhaits concernant la possibilité de pique-niques à emporter pour la journée.
Mercredi 8 mai : Jean doit composer avec les
prévisions météorologiques.
Il nous propose d'opter pour le « Court-Circuit »
prévu initialement l’après-midi. Tour à tour nous apparaissent « Racines,
décors d’inspiration slovaque » « Circuit, aux formes de composants
électroniques » « Ninth Wave, qui nous pose une énigme jusqu’à ce que
l’application sur nos smartphones nous apprenne que c’est le nom d’une voie d’escalade
sur une falaise slovaque » « Cachée, dont les lettres de ce mot en
caractères transparent sont à découvrir dans le feuillage » «
Station, plaque funéraire avec l’inscription ‘Je me suis levé’ » « Cartouche,
cadre enchanté aux formes étonnantes » « Et un Colosse aux dents
acérées ». Pour clore cette matinée, nous faisons un crochet afin que ceux qui ne l’ont pas vue hier admirent « la réalisation Exode »,
évocation de la fuite des civils devant l’ennemi symbolisée par une file de voitures
dont seuls les pavillons émergent du sol.
Pique-nique à l’abri et c’est heureux
car la pluie se fait violente. Aussi, rejoignons-nous notre salon pour un
après-midi de lecture, de jeux, de détente. En fin d’après-midi, profitant d’une
accalmie, nous parcourons le Chemin de Croix Monumental qui fait face au
monastère.
Nous faisons honneur au minuscule et
antique café du lieu tenu par une dame de la même époque. Nous pillons ses maigres
réserves, en particulier celles d’un
apéritif presque oublié, le Byrrh.
Au cours du repas, nous faisons
connaissance avec le prêtre du lieu qui nous gratifie d’un texte humoristicobiblique
qui ravit même les plus mécréants d’entre nous. Surtout, il enchaîne sur son
autre passion, l’histoire de la gare de Meuse TGV et son architecture hors du
commun.
Wikipedia, gare de Meuse
TGV.
Jeudi 9 mai :
Ce matin, il pleut. Comme l’histoire de
la gare de Meuse TGV a émoustillé notre curiosité, nous décidons de la
découvrir.
Nous ne sommes pas surpris par le
parking. Comme celui de la gare de Creusot-Montchanin TGV, il est saturé mais,
différence notable, il est gratuit.
En matière d’emploi, le train a servi de
pompe aspirante vers Paris et les agglomérations importantes. Comme dans ces
cités le coût des loyers est excessif, il
est souvent préférable de s’installer en campagne, de faire les trajets chaque
jour et de profiter de la nature en fin de semaine.
Située sur la commune des Trois Domaines
issue de la réunion de trois villages (Issoncourt, Rignaucourt et Mondrecourt),
à mi-parcours entre Verdun et Bar-le-Duc, la gare veut rappeler l’architecture d'un village meusien avec le clocher pointu de l'église ;
les différentes essences de bois employées abondamment dans la construction de
l'édifice proviennent des forêts environnantes. Nous trouvons ce concept très
réussi. A l’intérieur, un vaste tableau, don de Gérard Larguier, intitulé Guerre et Paix, est constitué de
collages et se veut un témoignage de l’histoire de l’endroit.
Nous discutons avec l’agent responsable
à cet instant de la gare . Il a d’ailleurs, tout comme le prêtre rencontré la
veille, constitué un dossier important sur les péripéties qui ont animé et
animent encore la vie de cette gare.
Elle est le résultat d'un combat acharné des
élus locaux, qui permet aujourd'hui aux meusien de rejoindre Paris en 1h,
Strasbourg en 1h30 et Bordeaux en 5h, mais ce combat continue pour obtenir,
cette fois, des horaires adaptés ainsi que de nouveaux arrêts qui permettraient
de se rendre à la capitale pour des demi-journées.
Nous resterions bien encore, assis à
l’abri. Jean veut absolument nous montrer quelques œuvres majeures et il profite
d’une accalmie pour donner le signal du départ.
Nous voici devant une tranchée de dix
mètres dont une partie des flancs est recouverte de 22 tonnes d’argile façonnée
avec les poings, les genoux, les mains.
Elle a ensuite subi pendant plusieurs jours une cuisson au bois pour
consolider l’ensemble et donner des teintes variées.
Après quelques dizaines de mètres, nous
sommes face à un mobilier désurbanisé, un banc transpercé par un hêtre avec
lequel il est censé dialoguer.
Le silence des icebergs, constitué de
blocs de pierres blanches nous rappelle que nous subissons un réchauffement climatique
inquiétant.
En bordure de route, alors que nous
rejoignons la salle de pique-nique, nous sommes apostrophés par un globe
colossal constitué de déchets, évocation cette fois de la pollution que nous
créons.
Il pleut à nouveau. Il ne faut pas
manquer en ce début d’après-midi la « Noisette » un habitat
original en bois largement vitré et surélevé qui accueillera ce jour une famille
en mal de nature, de calme et de vie rustique.
Le chemin est très boueux. Seuls,
quelques courageux continuent sur les sentiers, les autres se partagent entre
la visite de Verdun ou de Bar-le-Duc.
Vendredi 10 mai :
Grand remue-ménage, il faut faire les
valises, défaire les lits, vérifier que rien ne traîne. Avant notre retour, nous
allons profiter à fond de cette ultime demi-journée matinale, le ciel se
montrant enfin à peu près clément.
Nous commençons par une des plus
anciennes sculptures datant de 1997, l’œil du Cyclope qui se veut un sanctuaire
archaïque avec un autel central et une enceinte circulaire limitée par 12
troncs. Nous arrivons en lisière de bois. Un masque colossal en acier Corten
nous accueille. Sa bouche géante peut même s’entrebâiller pour se transformer
en four à pain. Lui succèdent des personnages en céramique fixés sur plusieurs
troncs intitulés ‘la Promenade des Dragons’, tellement menus que nous ne les
remarquons pas tout de suite. Une fontaine en Dibond-miroir permettant de
marier le bleu du ciel et le vert de la forêt reflète également l’image du
spectateur.
Après un petit changement de site, nous
nous intéressons à une œuvre très élaborée. Au sol, en peinture blanche, est
reproduit le viseur d’une mitrailleuse aussi vaste qu’une zone d’atterrissage
d’hélicoptère... Autour, sont disposés des pigeonniers avec les silhouettes des
occupants découpées dans l’acier, d’où le nom ‘Columbarii’.
La raréfaction des insectes inquiète, ce
qui a inspiré à l’artiste la réalisation de Bee’s Bunker. Il a installé huit
gros blocs de pierre à l’intérieur desquels
il a creusé des espaces-ruches
pour accueillir des colonies d’abeilles sauvages. Une prairie naturelle
leur fournira la matière première.
Une autre sculpture colle à l’actualité.
Intitulée ‘Immigrare’ elle représente 150 paires de chaussures alignées à
l’entrée d’un sentier.
Nous avions aimé ‘Cachée’ avec ses
lettres dissimulées dans les arbres. Nous la voyons cette fois en négatif,
beaucoup plus lisible.
La pétarade discordante des
tronçonneuses et le ronflement rageur d’un transporteur nous annoncent que nous
sommes dans une forêt exploitée et non dans un espace dédié uniquement à l’art.
Nous préférons éviter ce passage encombré de branches enchevêtrées et de troncs
couchés en retournant sur nos pas. Seuls, deux pionniers empruntent le parcours
initialement prévu.
Nous prenons le repas de midi au
monastère et il est l’heure de se séparer. Comme toujours dans ces cas-là, nous
tournons en rond, désireux de rester encore un peu ensemble et soucieux des
quatre heures de route qui nous attendent.
Jean a voulu nous faire partager sa
passion pour un lieu dont il suit l’évolution depuis une vingtaine d’années. Nous
pouvons lui adresser un grand merci de nous avoir proposé ces quatre jours
inhabituels qui lui ont demandé un investissement important qu’il a fallu
concrétiser en ayant à s’adapter aux caprices du temps.
Nous étions dans un monastère. Nous
avons fini par un pèlerinage. Nous nous sommes retrouvés nombreux à Commercy à
la Boîte à Madeleines. C’était un détour obligatoire pour rester dans la
tradition de nos randonnées qui se terminent par la dégustation de douceurs.
Bee's Bunker.
Immigrare.
Cachée.
Gare Meuse TGV. Le clocher puits de lumière.
Jardin des méditations.
Hole Hill.
Le silence divisé.
Keep Warm Burnout.
Rencontre impromptue :
Rencontre impromptue avec un méloé violet, insecte coléoptère dont la
larve est prédatrice des couvains d’abeilles
Cependant il semblerait que les ruches ne soient pas touchées par ce parasite mais plutôt les abeilles sauvages.
Cependant il semblerait que les ruches ne soient pas touchées par ce parasite mais plutôt les abeilles sauvages.
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