12 décembre, marche douce entre Montcenis et Le Creusot

Jamais deux sans trois. Une nouvelle fois, l’adage sera confirmé. C’est la troisième marche douce consécutive que nous effectuerons dans le brouillard.

Martine (39) guide les participants sur les hauteurs du Creusot à partir de Montcenis. Nous sommes 14 dont 2 ex Amuriens que nous retrouvons avec plaisir. Tous emmitouflés, gants protégeant nos doigts et bonnets enfoncés au ras des yeux, nous partons en direction des Combes par une température de -2°.

Soumis à l’autorité bienveillante de Michelle, un chien affectueux très docile appartenant à son fils, complète le groupe.  Physiquement il nous rappelle Dante, déjà amené par Michelle, chien guide d’aveugle en retraite que nous avons vu avec tristesse décliner peu à peu.

Nous empruntons la route ancienne de la diligence, actuellement chemin caillouteux en balcon sans dénivelé d’où nous avons des vues splendides sur le Mont Blanc nous affirme-t ’on. C’est « raté » pour aujourd’hui. Le paysage est masqué par le givre et le brouillard mais nous imaginons la scène car nous avons tous dans nos mémoires le souvenir du spectacle de ce sommet mythique.

C’est également un terrain de choix pour les membres de la Société d’Histoire Naturelle du Creusot autant pour l’aspect géologique que botanique de la lande dont la flore est protégée. Cela n’a pas privé Catherine de cueillir juste avant cette zone et en bordure de chemin quelques branchettes de houx nanties de belles boules rouges, bouquet destiné à décorer sa table de Noël à Marseille. Avant d’entamer une descente piégeuse, nous avons droit à une petite douceur sucrée. Elle offre également, à l’intérieur des papillotes, une petite énigme un peu « cucul » qui se veut didactique mais qui ne vaut pas les blagues amusantes habituelles.

 Petite parenthèse. L’affleurement de la houille du Creusot a permis l’exploitation du charbon dès le XVIème siècle. Son exploitation industrielle est, quant à elle, envisagée au XVIIIème siècle.

Le gisement de charbon du Creusot était composé d’une couche importante, comprise entre 8 et 15 mètres d’épaisseur, qui pouvait atteindre parfois jusqu’à 30 mètres. Cette couche avait la particularité d’effleurer le sol dans la partie nord du gisement et de s’enfoncer vers l’est pour atteindre des profondeurs allant jusqu’à 430 mètres. L’affleurement de la houille a permis une exploitation dès le XVIème siècle. Ces petites exploitations à ciel ouvert ont donné lieu à une jolie expression locale, on dit au Creusot que l’on « jardinait le charbon ».

 Faute de vastes paysages à admirer, nous nous intéressons à ce qui se passe à nos pieds. Les mousses, les herbes rases, les graminées observées de près nous révèlent toute la finesse de bijoux naturels des plus précieux.

Les arbres dénudés ne sont pas tristes. Ils ont une beauté sobre, équilibrée. Le noir leur va bien.

Nous longeons les bâtiments de l’espace de loisirs et nous descendons prudemment le sentier qui ne pardonnerait pas le moindre faux pas. Merci à Laurent et Jacques L qui prennent soin de nous assurer dans un passage délicat juste avant de traverser la route du Creusot à Montcenis. Nous prenons une traverse qui nous amène au pied d’une côte. Martine, sans doute pour ne pas nous effrayer ou parce qu’elle la jugeait facile ne l’avait pas mentionnée. Chacun la monte à son rythme.

 A l’arrivée, nous dérogeons à une règle maintes fois rappelée. Pas de gâteries à la fin des marches douces.

Mais, comment ne pas craquer quand on nous présente des pâtes de coing, des douceurs chocolatées, des fruits secs, du vin chaud, de la tisane ou du thé aromatisé alors que nous avons eu les doigts gelés pendant tout le parcours, car il gèle de plus en plus, Et puis c’est la dernière marche douce avant Noël. Il ne faut pas vexer les pâtissières en dédaignant leur offre. Le côté convivial d’AMUR a été respecté.   


 











Merci aux photographes qui étaient obligés d'enlever leurs gants, de sortir l'appareil de leur poche, de se geler les mains et de faire l'opération inverse pour chaque cliché. Il fallait le signaler.   

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