18 Eduens en visite chez les Arvernes

Par Toutatis, le ciel a bien failli nous tomber sur la tête. Heureusement, AMUR compte dans ses rangs quelques adeptes de sciences occultes et de  pratiques ésotériques. Invocations  et offrandes diverses permettent de nous faire passer en quelques heures des neiges de février aux giboulées de mars puis au soleil timide d’avril, ceci à la fin mai. Les « redoublants » constatent que le gîte est toujours aussi accueillant. Les nouveaux apprécient.

 Notre programme est quelque-peu bouleversé par cette météo décalée. La matinée du samedi est consacrée à la découverte de la ville de Riom. Après une quête de places de parkings qui nous a éparpillés aux quatre coins de la cité, nous nous retrouvons au musée Mandet  installé dans deux hôtels particuliers, l’un du XVIIIème siècle, bâtiment classique construit en pierre de Volvic, l’autre datant, pour l’essentiel, des XVIIème et XVIIIème siècles.
 

 
 
 Le passage entre ces deux hôtels se fait par une grande galerie. La visite, commentée par un guide occasionnel très intéressant commence par des salles présentant un ensemble de peintures des écoles flamande et hollandaise du XVIIème ainsi que des œuvres de l’école française des XVIIème et XVIIIème siècles. Un étage entier est consacré au XIXème siècle avec une galerie de portraits des hommes illustres de l’Auvergne et des sculptures.

La seconde partie du musée abrite des collections d’objets d’art décoratif qui s’étagent de l’Antiquité au XVIIIème siècle. Un portrait funéraire du IIème - IIIème siècle après J.C., découvert dans la région d’Egypte du Fayoum, attire d’autant plus l’attention qu’il subsiste peu d’œuvres peintes de l’Antiquité.

 La section Moyen-Age, riche en statuaire, avec notamment une Vierge romane Auvergnate, permet également d’admirer un très bel ensemble de primitifs italiens et flamands.

Les salles meublées des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles sont particulièrement intéressantes. Pour ces deux dernières périodes, deux domaines sont privilégiés :



 l’orfèvrerie civile avec une importante représentation de la production riomoise et la céramique qui comporte un bel ensemble de faïences françaises. Enfin, une salle est réservée aux collections d’armes du XVIème au XIXème siècle.

Le hall d’entrée permet par des jeux de miroirs de reproduire à l’infini une œuvre lumineuse.
 

Rassasié de culture, le groupe s’aventure vers des nourritures plus terre à terre. Le samedi est jour de marché et nous ne voulons pas quitter l’Auvergne sans faire provision de fromages locaux. Un stand attire davantage : Prix pratiqués, présentation des fromages, sourires de la crémière (et du crémier) ? Un peu tout à la fois.

Le retour au gîte à Charbonnières les Varennes est l’occasion de tester l’humeur fantasque des différents GPS. Beaucoup en reviendront à la lecture de cartes, pratique logique pour des randonneurs.

Le temps est un peu plus clément quoique… Nous décidons après un repas qui risquait de s’éterniser de faire la petite balade prévue à l’origine le dimanche en direction de la Roche de Sauterre.

Evitons les gîtes offrant deux sorties. Cela vous empêchera d’attendre une voiture en perdition dans la nature.

Le groupe attaque de pied ferme malgré quelques averses de grésil.



Nous pataugeons assez rapidement dans une neige boueuse qui se transformera au fur et à mesure de la montée en une couche épaisse d’environ 5 cm, suffisante pour permettre la confection de boules. Bien sûr, elles ne restent pas neutres, permettant quelques brèves échauffourées.
 
Le site est une très ancienne coulée de basalte qui, grignotée à son extrémité par  l'exploitation d'une carrière dans la première moitié du 20e siècle, forme maintenant une falaise.

 
 
 Le sommet, situé à une altitude de 977 m, est doté d'une table d'orientation.



 Il offre une belle vue, au sud, sur la chaîne des puys.

Nous regagnerons nos voitures par un chemin en pente douce. Nos charolaises manquent de personnalité face aux magnifiques vaches brunes aux yeux maquillés que nous croisons mais nous nous garderons bien de faire part de nos goûts pour les races exotiques face aux éleveurs de l’Autunois.
 Il n’est pas tard et nous avons encore besoin d’air pur. Nous sommes intrigués par un panneau signalant  les Pierres qui Marchent. Rendons-nous à Chapdes-Beaufort Le chemin Fais’Art est un sentier permettant d’accéder à des sculptures monumentales œuvres du sculpteur Gilles Pérez.


 
 
 
 Le site où elles sont implantées a été occupé depuis toujours par l’homme. Nous sommes impressionnés par les assemblages de blocs et admiratifs devant la hardiesse technique de certains ajustages. Allez sur les sites internet consacrés aux Pierres qui Marchent.
Le samedi soir, c’est traditionnellement barbecue. Mais étant donné les circonstances, les convives resteront bien au chaud pendant que de valeureux cuisiniers s’affairent dehors.




C’est également l’occasion de fêter deux anniversaires qui tombent en cette période. Et, séquence émotion, l’un d’eux correspond à un changement de dizaine.


 S’il est un jeu qui suscite les passions, c’est bien le Uno. Loin du silence et de la dissimulation qui est de règle au poker, il révèle les tempéraments. Des natures paisibles dévoilent des tempéraments de tueurs, des gentlemen perdent leur sang froid, des cartes pourraient bien se dissimuler dans les chaussettes. Ce jeu devrait figurer dans l’arsenal des psychanalystes.
Les joueurs de rami doivent avoir quelque peine à compter leurs points.
Mais demain sera un jour nouveau et on nous annonce du soleil, enfin quelques rayons de soleil. Aussi, il est temps d’aller se reposer.
Pas de traînards ce dimanche matin. Nous sommes à Beauregard avant l’heure prévue pour le départ.
La balade dure en principe 3 heures 30 avec de bons chemins pour nous mener aux cônes de Jume et de la Coquille. Le balisage jaune très performant évite de se poser la moindre question. Des branches ont cédé sous le poids de la neige qui n’a pas fondu et elle rend la marche parfois compliquée. Le groupe s’étire plus pour des arrêts techniques que pour des difficultés à suivre le rythme. 

Parfois, dans le bois de Mauzac, nous nous croirions sur les pentes du Mont Beuvray au milieu de hêtraies aux feuilles d’un vert encore très tendre. Nous grimpons plus sérieusement pour parvenir au bord du cratère du puy de Jumes. Les nuages et la brume vont et viennent pour nous permettre d’entrevoir le Puy de Dôme totalement enneigé.

Nous avons peu de dénivelé pour arriver au puy de la Coquille. Nous voici déjà presque aux 2/3 de la rando et il n’est pas tard. Les puys Chopine et des Gouttes ne peuvent laisser indifférents des Bourguignons. Nous nous offrons un petit aller-retour qui valait le détour. Le ciel est plus dégagé et la vue permet de retrouver au sud le puy de Dôme avec l’antenne bien visible.
 Le côté sportif n’est pas oublié avec un passage dans une zone bien marécageuse et le franchissement d’un escabeau (un échelet). Nous sommes dans une zone privée broutée par des moutons.

Il ne reste plus qu’à se laisser descendre par des chemins toujours aussi agréables. Les 2 derniers kilomètres sont avalés à un train soutenu. Les estomacs, malgré des pauses ravito à chaque sommet crient famine. Le retour se passe sans encombre. Nous finissons les restes. Ne croyez pas que l’on grignote. Il y a encore largement de quoi faire. Nous faisons une dernière vaisselle,


donnons un dernier coup de balai, jetons un dernier coup d’œil aux chambres après avoir sorti les bagages. C’est le moment de l’au revoir. Nous n’avons passé que 2 jours ensemble mais ils ont été si denses qu’il nous semble que nous sommes partis depuis au moins une semaine. Après le Jura, après le Massif Central où dirigerons-nous nos pas ? Il faudra y penser assez vite car les gîtes de groupes se retiennent longtemps à l’avance.      

 

Aucun commentaire: