Promenade botanique

Il nous arrive de nous questionner sur le nom d’une plante remarquée au hasard de nos marches mais aujourd’hui, sous la conduite éclairée de Jean, Président de la Société d’Histoire Naturelle du Creusot, nous allons bouleverser nos habitudes. La marche sera mise au service de la botanique, c'est-à-dire que nous parcourrons quatre kilomètres  en 3heures 30, trois heures à l’aller avec de fréquentes haltes instructives et une demi-heure pour le retour par le même itinéraire mais à allure classique.

Lichen sur clôture en ciment
§  Surprenants, les lichens, organismes composés résultant d'une symbiose entre champignons et algues vertes  qui leur permettent de vivre dans des milieux souvent hostiles.
§  Qui imaginerait que le gaillet et le caféier sont de la même famille ? Autrefois, à défaut de présure, il arrivait que l’on utilise le gaillet pour faire cailler le lait. D’ailleurs toutes les plantes ou presque présentent un intérêt en pharmacopée.
§  Le plantain utilisé en externe permet de stopper les saignements, cicatriser les blessures, soulager les piqûres et les rhumatismes. Il a bien d’autres vertus et il était considéré jusqu’au début du XXème siècle, comme une plante médicinale majeure.

L'arum, un drôle de numéro !
Il mérite une observation approfondie
§  L’arum forme au moment de sa floraison un piège à insectes attirés par les odeurs exhalées par le spadice. Ils tombent à l'intérieur de cette chambre. Sur le spadice, des poils les empêchent de ressortir par le haut, les parois internes de la spathe sont glissantes et laissent exsuder un liquide nourricier. Les fleurs femelles à la base du spadice s'ouvrent en premier et sont donc fécondées par les petites mouches porteuses de pollen provenant d'autres plantes. Le deuxième jour, ce sont les fleurs mâles qui libèrent leur pollen, après quoi l'intérieur de la spathe s'assèche, les poils se relâchent et les mouches peuvent s'échapper, emportant le pollen vers d'autres plantes. Ce phénomène ne dépasse pas 72 heures. La nature a de ces prodiges !
§  L’observation des vrilles de la bryone permet de voir qu’elles s’enroulent tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, ce qui n’est pas sans rappeler notre fil téléphonique. L’inventeur a-t-il copié la nature ou a-t-il eu une idée géniale ?

L'herbe à Robert
§  Pourquoi ce nom d’herbe à robert pour le géranium vivace ? Les apothicaires proposaient pour soigner la diarrhée, les maux de dents, l’engorgement des mamelles ou comme diurétique l’herba ruber. Le bon peuple qui ignorait le latin, se référant à ses connaissances naïves, comprit herbe à Robert, terme à nouveau latinisé sous la forme Geranium robertianum. On le connaît également sous le nom de Herbe rouge, Bec de grue ou de cigogne (Alsace), aiguille Notre-Dame, cerfeuil sauvage (à cause de la forme de ses feuilles), épingles de la Vierge, fourchette du diable (à cause de la longue et curieuse pointe qui termine ses fruits). 

Callune
§  La callune qui vit sur des sols pauvres entretient des bactéries qui fixent l’azote de l’air.
§  Le sol bordant le chemin des diligences permet de remarquer des roches d’origine très ancienne  de couleur noire : les siltites.

Retournons en arrière, au début de l'époque carbonifère ( 360 Millions d'années), la région est occupée par une mer, vraisemblablement peu profonde, entourée de volcans ; pas encore de forêts exubérantes qui donneront bien plus tard le charbon, mais des torrents certainement tumultueux qui  érodent le relief et transportent les éléments dans cette mer où ils sédimentent.
Les mouvements tectoniques ultérieurs «  cuiront » ces sédiments, les pousseront ensuite vers le haut, l'érosion les fera affleurer.
Cette roche noire, gardant la chaleur du soleil, mais peu fertile, constitue un substrat pour une flore  toute particulière, peu exigeante, ou vivant en symbiose,  supportant les températures élevées.
Il est étonnant de penser que des phénomènes qui se sont déroulés il y a si longtemps conditionnent la flore que nous pouvons observer aujourd'hui.

Voici une vision plus poétique de la sortie 

Sur le chemin des diligences, dites-le avec des fleurs...
rose vif
l'herbe à Robert
blanc
le silène enflé,
et blanche
la stellaire
jaune brillant
la renoncule rampante aux sépales dressés
et  sa cousine la bulbeuse, aux sépales réfléchis,
bleu tendre
la véronique petit-chêne,
pourpre rosé
la germandrée scordium,
jaune d'or
la benoîte commune
et la potentille argentée.

La lande de la Chaume, intégrée en milieu urbain, ce qui n'est pas fréquent, est inscrite à l'inventaire des ZNIEFF (zones naturelles d'intérêt écologique, floristique et faunistique).  C'est un milieu de landes et de pelouses acides, pauvre en apparence puisqu'on y a répertorié une centaine d'espèces de plantes. Aucune n'a pris l'ascendant sur les autres puisque, dans ces terrains pauvres, chacune lutte d'abord pour sa propre survie. Les plantes protégées sur la lande sont des espèces en limite d'aire, comme le millepertuis à fleurs de lin ou l'arnoseris minima (chicorée de mouton).

Lien intéressant :
http://www.sitesnaturelsbourgogne.asso.fr/images/pdf_dpl/Dpl_Creusot.pdf

 Arum maculatum( arum maculé, gouet, pied de veau, ou osons le dire, biroute de curé ) que nous avons rencontré sur le sentier qui mène aux hameau des Combes, est un véritable piège à mouches.

Il cache ses fleurs mâles et femelles minuscules au fond d'un grand cornet d'où dépasse une massue brune. Celle-ci  dégage une odeur délicieuse de charogne qui attire les mouches dans le piège.  Arum macalatum ne les libérera qu'une fois leur travail terminé, c'est-à-dire quand les fleurs seront pollinisées !

Piloselle
L'aubépine, plante du cœur par excellence

 
L'ortie, une brute qui vous veut du bien

Vertus médicinales de l'ortie. L'ortie possède trois qualités reconnues. Elle est un très bon diurétique pour irriguer les organes comme le rein ou la vessie, sous forme de capsules, de feuilles séchées, de jus frais, d'extrait fluide ou de teinture alcoolique. L'ortie en cataplasme associée à l'argile verte agit contre les douleurs de l'arthrite et des rhumatismes. Laissez agir 30 minutes au moins. Les feuilles lyophilisées combattent le rhume des foins. La racine soulage la miction en cas d'inflammation bénigne de la prostate. La racine de l’ortie peut être absorbée séchée ou transformée en extrait normalisé.

L'ortie pour les tracas quotidiens. Appliquée en lotion, l'ortie lutte contre l'acné. En bain de bouche, la plante se révèle efficace contre les infections : aphtes, gingivite, angine. L'ortie est aussi une alliée de la femme enceinte, la plante favorisant la stimulation du lait maternel. L'ortie est également utilisée contre la chute des cheveux.
Et n'oubliez pas, pour le jardin, la purée d'ortie.
 
 
Petit laurier de Saint Antoine
Chélidoine, herbe aux verrues
 


 
 Nous n'avons relaté qu'une modeste partie de tout ce que Jean nous a montré et expliqué. On peut se rendre compte, d'après ces dernières photos qu'il a su intéresser son public.
 

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