Douze
apôtres qu’on était, au rendez-vous du grand Jacques, jeudi après-midi.
« 14h écluse n°1 océan, bief du partage des eaux » qu’il avait dit.
Et pile poil, on y était. Ca bruinait, ça grisaillait mais rien n’arrête le bon
pèlerin.
Au
bord du canal, on aurait pu prendre à droite et descendre vers la grande bleue
pour une partie de pêche à la palangrotte, au large des Goudes ou alors, on
aurait pu prendre à gauche et filer vers l’Atlantique pour une partie de pêche
aux moules…
Mais
on a préféré l’Aventure, la Vraie. Le Grand Jacques, il a pas eu besoin de dire « qui
m’aime me suive », on l’a pas quitté d’une semelle jusqu’à l’étang
Berthaud !
On
a laissé l’écluse derrière nous et longé la rigole d’alimentation du canal
jusqu’au barrage. Et, sur ce petit chemin bordé de grands platanes, voilà pas
que la chtite Marie-Claire avise, ô miracle, les chapeaux ronds et blancs d’une
petite troupe de rosés des prés dissimulés dans les herbes hautes.
Passé
le barrage, c’est pas la mer Rouge, c’est l’étang gris et ses beaux reflets.
Sans doute pour pas trop nous impressionner, le grand Jacques, il lève pas son
bâton ni tend la main vers l’eau, un vent violent se lève pas et les eaux se divisent pas plus.
Il nous propose pas non plus de marcher dessus, il préfère, dans sa grande
sagesse, nous faire faire le tour de l’étang sous la protection de St Eusèbe et
son clocher.
Un
grèbe huppé, un cormoran noir, un pêcheur sous un grand parapluie, c’est calme,
on est bien. Un ado sur sa mobylette…Il passe et repasse, nous frôle, il
pétarade sur le rivage, ça sent pas bon, on se prend à rêver… et ô miracle,
voilà pas qu’il contrôle pas son
dérapage contrôlé... C’est calme, on est bien…
Sur
le chemin du retour, Noël nous parle d’évêque, de bonne sœur, de curé et de mots croisés dans un train pour Lourdes,
Brigitte de poésie et de Toto et le grand Jacques de Saint Pierre, de Saint
Esprit et de ficelle. Les voix du Seigneur sont ce qu’elles sont …
On
fait une dernière halte près de l’écluse avant de nous séparer, et ô miracle,
voilà pas qu’un semblant de soleil semble éclaircir le ciel…
Catherine
L'étang
Berthaud a été créé par l'ingénieur Emiland Gauthey vers 1790 pour alimenter le
canal du centre. L'eau du réservoir rejoint le canal du centre au moyen d'une
rigole artificielle de très faible pente. Toujours fonctionnelle, celle-ci
débouche dans le bief de partage des eaux juste à l'amont de l'écluse n°1
océan.
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