18 septembre, La Pierre Guénachère.

Marche douce à Saint-Emiland. 

Merci à Jacques pour son travail de recherche en 2018 qui m'a beaucoup aidé (voir sur le site de la Louvetière : Les escapades de l'AMUR n° 37)

Sur le coup de 14 heures, nous nous retrouvons à sept, cinq dames et deux messieurs au lieu-dit La Madeleine, commune de St Emiland. Un pylône nous indique de loin le lieu de rassemblement. Le but de la balade est la Pierre Guénachère mais le parcours donné pour 5,5 km nous réserve d’autres centres d’intérêt.

Il fait beau, presque trop chaud. Heureusement, le trajet alternant parcelles de feuillus et de résineux est ombragé. Le chemin est sec et propre à l’exception de rares passages très courts. Il n’y a que 65 m de dénivelé positif.

La solidarité du groupe s’exprimera pour que les moins alertes se jouent d’un tronc étalé en travers d’une allée et d’un fossé à franchir nécessitant l’aide de mains secourables.

Nous ne sommes pas sur le St Jacques de Compostelle. Nous rencontrerons seulement quatre ou cinq personnes : au début de la balade un jeune couple promenant un chien affectueux doté d’un visage ingrat et en fin de parcours un cueilleur de champignons un peu déçu. En cours de route, un humain complaisant a pris en photo le groupe au complet tournant le dos au lac. 

Le groupe, dos au lac.
 
Le lac du Pont du Roi est encore assez bas.

Le barrage du Pont du Roi est un lac de retenue pour l'eau potable qui submerge un ancien vallon sur plusieurs kilomètres. Il doit son nom à un ancien pont toujours existant en aval du barrage sur la rivière qui rejoint plus bas le vallon de Canada. Il a été construit au cours des années 1957, 1958 et sa mise en eau date de 1960. Il retient 4.200.000 m3. 
 
Des bancs de pierre tombent à pic pour nous permettre une petite pause. Ils ne proposent que trois places chacun. L'un de nous a tout un banc pour lui.
 
 
Nous n'en sommes qu'au début de nos découvertes. Nous arrivons à la fontaine du Saint et à l'oratoire qui y fut élevé à l'occasion des pèlerinages annuels.
 
  
 

D’après la légende, St Emilien, Evêque de Nantes au VIIIème siècle aurait perdu la vie à cet endroit alors qu’il combattait les troupes sarrasines. Une source aurait jailli miraculeusement. Plus tard on attribua au Saint, miracles, faveurs et guérisons. Une procession avait lieu chaque année le 22 août. Aujourd’hui encore une messe est célébrée dans le bois le dernier dimanche d’août.
La fontaine était autrefois un lieu de pèlerinage païen, on pouvait soigner toutes sortes de maladies grâce à l’eau miraculeuse de la source : stérilité, problème oculaire, douleur lombaire. Parfois le malade ne se déplaçait pas, quelqu’un venait pour lui, trempait le linge dans la fontaine puis le remettait au malade par la suite.
Une pierre plate rencontrée en chemin a été baptisée pierre du sacrifice. Rappelons que, contrairement à la légende, les Celtes - qui ne renâclaient pas à trucider leurs voisins - ne pratiquaient pas de sacrifices humains. La géologie seule expliquerait donc les formes de ce beau grès que nous n'avons pas photograpiée.

Nous atteignons enfin le but de la sortie, la Pierre Guénachère.

 

 Vestige d'une pratique ancienne qui consistait à extraire des meules de pierres destinées aux moulins de la région. Sur une face du rocher une meule a été extraite et de l’autre, on ne sait pour quelle raison les carriers n'ont pas terminé leur besogne et l’on peut alors comprendre quelle était leur méthode de travail. C’est en cela que cette pierre tire sa notoriété. (Les dimensions réduites des meules renvoient à une époque antérieure à la Renaissance, peut-être au haut Moyen Âge)
Légende autour de la Pierre : La pierre Guénachère, appelée aussi couramment la pierre de Saint Emiland ou bien même la pierre aux pains, a intrigué bon nombre de nos anciens. En effet, une légende raconte que dans un temps de très dure famine dans ce secteur de la Saône et Loire, après avoir fait face à la mort de nombreux villageois, les habitants de Saint Emiland se rendent à la fontaine afin d’implorer Dieu et de faire exaucer leurs prières. Après quelques heures de lamentation, une pluie divine s’enclencha, non pas par des gouttes d’eau, mais par du bon pain chaud. Au total, plus d’une centaine de pains. Les villageois se mirent à danser en plein milieu du bois et remercièrent le ciel pour cette bonté. La légende raconte que par la suite, les villageois ont amassé le restant de pain, et récolté les miettes afin de faire un tas. Ce tas se transforma alors en pierre pour former ce gros rocher, dont le cercle représente la couronne. D’autres pensent que la pierre servait de sabbat à des sorciers ou bien que le cercle gravé sur la pierre représente le sein d’une géante.

 Origine de ce nom "Pierre Guénachère". Nous nous référons à l'important travail du Professeur Sosthène, étymologiste bourguignon reconnu nationalement.   

S’il est fréquent, sous l’ancien régime, qu’un lieu donne son nom à son propriétaire (Dubois, Dupont, Le Bourbeux etc), l’inverse peut également se produire (Le bois Girard, Le creux Lazard etc). Ici, l’origine est le vocable « Ganache » (Personne malfaisante). L’évolution est donc évidente : La Pierre de La Ganache (1643). Devient La Pierre Ganachère vers 1780 puis Guénachère à la transcription de la carte IGN (1943)
 « Près du village de Saint Emiland estoit un bois, propriété du marquis Pancrasse Desroches des Grafouillères, Icelui marquis avoit caractère si ombrageux et commerce si difficile qu’en tous lieux il estoit nommé « la Ganache ». ( Les Très riches Heures de La Comtesse Philinthe de La Motte-Soyeuse – 1647).(La toponymie pour les Nuls – 2011)
Les carrières : Le plateau d’Antully conserve les traces des nombreuses carrières de grès ouvertes par la royauté puis par les Schneider pour la construction du Creusot, le site de la ville étant dépourvu de matériaux de qualité.

 

 

 




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