Marche douce à Saint-Emiland.
Merci à Jacques pour son travail de recherche en 2018 qui m'a beaucoup aidé (voir sur le site de la Louvetière : Les escapades de l'AMUR n° 37)
Sur le coup de 14 heures, nous nous retrouvons
à sept, cinq dames et deux messieurs au lieu-dit La Madeleine, commune de St
Emiland. Un pylône nous indique de loin le lieu de rassemblement. Le but de la
balade est la Pierre Guénachère mais le parcours donné pour 5,5 km nous réserve
d’autres centres d’intérêt.
Il fait beau, presque trop chaud. Heureusement,
le trajet alternant parcelles de feuillus et de résineux est ombragé. Le chemin
est sec et propre à l’exception de rares passages très courts. Il n’y a que 65
m de dénivelé positif.
La solidarité du groupe s’exprimera pour que
les moins alertes se jouent d’un tronc étalé en travers d’une allée et d’un
fossé à franchir nécessitant l’aide de mains secourables.
Nous ne sommes pas sur le St Jacques de
Compostelle. Nous rencontrerons seulement quatre ou cinq personnes : au
début de la balade un jeune couple promenant un chien affectueux doté d’un visage
ingrat et en fin de parcours un cueilleur de champignons un peu déçu. En cours
de route, un humain complaisant a pris en photo le groupe au complet tournant
le dos au lac.
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Le groupe, dos au lac. |
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Le lac du Pont du Roi est encore assez bas. |
Le barrage du Pont du Roi est un lac de retenue pour l'eau potable qui
submerge un ancien vallon sur plusieurs kilomètres. Il doit son nom à un ancien
pont toujours existant en aval du barrage sur la rivière qui rejoint plus bas
le vallon de Canada. Il a été construit au cours des années 1957, 1958 et sa
mise en eau date de 1960. Il retient 4.200.000 m3.
Des bancs de pierre tombent à pic pour nous permettre une petite pause. Ils ne proposent que trois places chacun. L'un de nous a tout un banc pour lui.
Nous n'en sommes qu'au début de nos découvertes. Nous arrivons à la fontaine du Saint et à l'oratoire qui y fut élevé à l'occasion des pèlerinages annuels.

D’après la légende, St Emilien, Evêque de Nantes au VIIIème
siècle aurait perdu la vie à cet endroit alors qu’il combattait les troupes
sarrasines. Une source aurait jailli miraculeusement. Plus tard on attribua au
Saint, miracles, faveurs et guérisons. Une procession avait lieu chaque année
le 22 août. Aujourd’hui encore une messe est célébrée dans le bois le dernier
dimanche d’août.
La fontaine était autrefois un lieu de pèlerinage païen, on
pouvait soigner toutes sortes de maladies grâce à l’eau miraculeuse de la
source : stérilité, problème oculaire, douleur lombaire. Parfois le malade
ne se déplaçait pas, quelqu’un venait pour lui, trempait le linge dans la
fontaine puis le remettait au malade par la suite.
Une pierre plate rencontrée en chemin a été baptisée pierre du sacrifice. Rappelons que, contrairement à la légende, les Celtes - qui ne
renâclaient pas à trucider leurs voisins - ne pratiquaient pas de sacrifices
humains. La géologie seule expliquerait donc les formes de ce beau grès que nous n'avons pas photograpiée.
Nous atteignons enfin le but de la sortie, la Pierre Guénachère.
Vestige d'une pratique ancienne qui consistait à extraire des meules de
pierres destinées aux moulins de la région. Sur une face du rocher une meule a
été extraite et de l’autre, on ne sait pour quelle raison les carriers n'ont pas
terminé leur besogne et l’on peut alors comprendre quelle était leur méthode de
travail. C’est en cela que cette pierre tire sa notoriété. (Les dimensions
réduites des meules renvoient à une époque antérieure à la Renaissance,
peut-être au haut Moyen Âge).
Légende autour de la Pierre : La pierre Guénachère, appelée aussi couramment la pierre de Saint
Emiland ou bien même la pierre aux pains, a intrigué bon nombre de nos anciens.
En effet, une légende raconte que dans un temps de très dure famine dans ce
secteur de la Saône et Loire, après avoir fait face à la mort de nombreux
villageois, les habitants de Saint Emiland se rendent à la fontaine afin
d’implorer Dieu et de faire exaucer leurs prières. Après quelques heures
de lamentation, une pluie divine s’enclencha, non pas par des gouttes d’eau,
mais par du bon pain chaud. Au total, plus d’une centaine de pains. Les
villageois se mirent à danser en plein milieu du bois et remercièrent le ciel
pour cette bonté. La légende raconte que par la suite, les villageois ont
amassé le restant de pain, et récolté les miettes afin de faire un tas. Ce tas
se transforma alors en pierre pour former ce gros rocher, dont le cercle
représente la couronne. D’autres pensent que la pierre servait de sabbat à des
sorciers ou bien que le cercle gravé sur la pierre représente le sein d’une
géante.
Origine de ce nom "Pierre Guénachère". Nous nous référons à l'important travail du Professeur Sosthène, étymologiste bourguignon reconnu nationalement.
S’il est fréquent, sous l’ancien régime, qu’un lieu donne
son nom à son propriétaire (Dubois, Dupont, Le Bourbeux etc), l’inverse peut
également se produire (Le bois Girard, Le creux Lazard etc). Ici, l’origine est le vocable « Ganache »
(Personne malfaisante). L’évolution est donc évidente : La Pierre de La Ganache
(1643). Devient La Pierre Ganachère vers 1780 puis Guénachère à la
transcription de la carte IGN (1943)
« Près du village de Saint Emiland estoit
un bois, propriété du marquis Pancrasse Desroches des Grafouillères, Icelui
marquis avoit caractère si ombrageux et commerce si difficile qu’en tous lieux
il estoit nommé « la Ganache ». ( Les Très riches Heures de La
Comtesse Philinthe de La Motte-Soyeuse – 1647).(La toponymie pour les Nuls – 2011)
Les carrières : Le plateau d’Antully conserve les traces des nombreuses
carrières de grès ouvertes par la royauté puis par les Schneider pour la
construction du Creusot, le site de la ville étant dépourvu de matériaux de
qualité.
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