En 5 km, nous passons du 19ème au 21ème siècle, de la Combe des Mineurs, vestige classé d’une cité ouvrière originale créée en 1826, au parc de loisirs des Crêtes, aménagement touristique du siècle actuel.
Nous sommes 9 avec comme toujours dans les marches douces une forte majorité de dames pour une rando douce de 5 km..
C’est une de ces journées de début octobre où le mois hésite encore entre été et automne. Le temps est magnifique, nous sommes en général trop habillés et nous ressentons une certaine torpeur comme au début du printemps. A moins que ce soient les débuts de la randonnée. Après 150 m de plat, Michelle, notre guide du jour, s’engage dans un raidillon abrupt avec des marches d’escaliers inégales, éprouvantes pour « les courtes pattes » de quelques-uns. Heureusement la solidarité joue. Ce sera la seule vraie difficulté et nous sommes venus à bout d’une grande partie des 100 m de dénivelé positif annoncés. Nous longeons souvent la petite voie ferrée qui part de la gare SNCF pour que les visiteurs atteignent le Parc des Combes sans efforts par un petit train.
Il a eu un passé moins reluisant. Son ancêtre partait de « l’Usine » chargé de détritus et déchets divers pour combler un ravin situé à l’emplacement du parc actuel. Je l’entendais haleter dans la pente quand je rendais vite à mon grand-père qui habitait la rue Bel Air.
Guy de Maupassant avait publié le 28 août 1883 sous le titre « petits voyages » une description du Creusot qui a totalement discrédité la ville et subsiste encore chez certains qui n’y ont jamais mis les pieds.
« Le ciel est bleu, tout bleu, plein de soleil. Le train vient de passer Montchanin. Là-bas, devant nous, un nuage s'élève, tout noir, opaque, qui semble monter de la terre, qui obscurcit l'azur clair du jour, un nuage lourd, immobile. C'est la fumée du Creusot. On approche, on distingue. Cent cheminées géantes vomissent dans l'air des serpents de fumée, d'autres moins hautes et haletantes crachent des haleines de vapeur ; tout cela se mêle, s'étend, plane, couvre la ville, emplit les rues, cache le ciel, éteint le soleil. Il fait presque sombre maintenant. Une poussière de charbon voltige, pique les yeux, tache la peau, macule le linge. Les maisons sont noires, comme frottées de suie, les pavés sont noirs, les vitres poudrées de charbon. Une odeur de cheminée, de goudron, de houille flotte, contracte la gorge, oppresse la poitrine, et parfois une âcre saveur de fer, de forge, de métal brûlant, d'enfer ardent coupe la respiration, vous fait lever les yeux pour chercher l'air pur, l'air libre, l'air sain du grand ciel ; mais on voit planer là-haut le nuage épais et sombre, et miroiter près de soi les facettes menues du charbon qui voltige. C'est le Creusot. »
La ville n’a plus rien à voir avec cette description et notre promenade à flanc de coteau renvoie l’image d’une cité verdoyante.
Les haltes sont fréquentes, des bancs implantés le long du parcours nous accueillent. 2 blagounettes maintiennent la tradition ancrée dans l’esprit des marches douces. Après une descente bien plaisante, le groupe rejoint les voitures mais il manque un sentier piétonnier dans un virage sans visibilité lorsque nous longeons la route goudronnée.
« La cité de la Combe des Mineurs (ou Combe des Anglais) est une cité ouvrière construite au Creusot, à partir de 1826, à l'initiative des maîtres des forges anglais Manby et Wilson, pour y loger la colonie anglaise recrutée. La cité faite de maisons en briques, style "british", est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 6 novembre 1980. »
(Voir Wikipédia la cité ouvrière de la Combe des mineurs Le Creusot)
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La combe des mineurs, cité ouvrière créée à partir de 1826. |
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Le groupe. Martine est la photographe. |
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casquette avec décapsuleur incorporé. |
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Le parcours est ombragé. Nous longeons souvent la voie ferrée. |
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Les haltes sont fréquentes, les bancs sont accueillants. |
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Guy de Maupassant ne verrait plus la moindre fumée. |
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C'est la période des champignons et des petits fruits d'automne.. |
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